Un rayon de soleil me fait ouvrir les yeux. Je soupire doucement d'inconfort car il me brûle la rétine. Je roule sur le côté pour être dos à cette fenêtre et à ce soleil de malheur. Je ferme les yeux pour me rendormir mais un détail me fait rouvrir les yeux automatiquement. J'essaie de me souvenir, de remettre en route mon cerveau. Rien ne vient. Aucun flash, aucune image. Je me concentre un peu plus mais rien. C'est le trou noir. J'inspecte la chambre qui s'avère ne pas être la mienne. Instinctivement je regarde sous les draps pour voir si je suis habillée et je le suis, ce qui est un premier soulagement. Cependant, le tee-shirt qui me couvre n'est pas le mien.
Ai-je été à une soirée trop alcoolisée ?
Ai-je couché avec un inconnu ?
Quel jour sommes-nous ?
Qu'est-ce que j'ai mangé hier ?
Je suis incapable répondre à la plus simple des questions de mon passé proche. Tant de question sans réponses me frustre. Et me fait paniquer. Je me lève donc subitement et essaie de trouver mes affaires sans succès. Uniquement une paire de chaussure est au pied du lit mais elle ne m'appartient pas. Je m'approche de la fenêtre mais une sortie discrète par le premier étage ne m'enchante guère. Je me décide donc à ouvrir la porte de la chambre le plus discrètement possible.
Des bruits sourds de conversation se font entendre. J'essaie de suivre le son qui parvient à mes oreilles. Je n'ai aucune échappatoire. Plusieurs portes fermées décorent le couloir où je me trouve. Je me donne du courage pour descendre l'escalier et affronter les voix, le futur et ses conséquences. A pas de loup, je descends les marches de l'escalier. Une fois en bas, je suis dans ce que je pense être un salon mais il n'y a personne. Sur ma gauche un éclat de voix se fait plus distinct. S'offre alors à moi deux solutions : fuir pieds nus et en tee-shirt par la porte d'entrée sans savoir si je suis loin ou pas de mon appartement ou alors affronter des inconnus. Le premier choix est le meilleur, mais le moins sécuritaire. J'opte à contre-cœur pour le second choix. Je me dirige vers une nouvelle pièce qui s'apparente à une cuisine. Ici, beaucoup de jeune gens, majoritairement des hommes, tous aussi bruns les uns que les autres. Seule une femme est aux côtés du seul blond de la pièce.
Clara et Alban.
Ce dernier est le premier à me remarquer et m'interpelle. D'un coup tout l'attention est concentrée sur moi. Je stresse et avance rapidement vers Clara, en baissant la tête. Une fois à son niveau, elle me fait un grand sourire et me serre dans ses bras. Elle m'étouffe.
- Enfin ! Elle me hurle dans les tympans. On a cru que tu n'allais jamais te réveiller.
Puis, comme dépossédée de mon propre corps, je passe dans les bras de chacune des personne présente dans la pièce. Chacun y va de sa petite remarque. Une fois que tout le monde à terminé de me toucher sans que je n'ai donné mon accord, je me colle de nouveau à Clara et approche ma bouche doucement de son oreille pour ne pas être entendu des autres.
- On est où, je chuchote.
D'un seul homme tous les garçons se tournent vers moi comme si je venais de hurler.
- Qu'est-ce que tu viens de dire, me demande-t-on.
Le seul jeune homme qui porte des lunettes donne une tape sur le bras de celui qui venait de parler.
- Tu as très bien entendu ce qu'elle vient de dire.
Le garçon à lunettes me regarde et me pose une question auquel je suis incapable de répondre. Un brouhaha intense fait saigner mes oreilles. Clara essaie de me rassurer mais à la place je suis hypnotisée par les yeux noirs du seul garçon aux cheveux longs qui se trouve être face à moi. Je me tortille, ne sachant pas où me mettre pour me soustraire à son regard. J'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, son prénom est au bout de ma langue, tel un cheveu que l'on n'arrive pas à enlever. Sa crinière lui arrive à hauteur d'épaule. Il porte un haut blanc maculé qui épouse parfaitement le haut de son corps. En poussant plus loin, je me rends compte qu'il est le seul à ne pas prendre part au débat qui s'animait autour de la table. Malgré tout, son anxiété est palpable. Il joue avec un élastique à cheveux qui est autour de son poignet.
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Witch's soul
ParanormalPour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...