Clara m'attrape le poignet et m'oblige à me diriger et à entrer dans la sororité. Au sein de cette maison, un chaos monstre s'offre à moi. Les filles courent de partout souvent suivit pas leur familier à poil, à plume ou à écaille. C'est l'effervescence. Chacune est occupée à une tache précise comme allumer des bougies, lire de gros grimoire ou encore commencer des incantations de protection. Mon amie m'arrache de ma contemplation en me tendant un cierge à moitié brulé. Elle se plante devant moi et allume le cierge à l'aide d'un briquet rose. Une fois la flamme haute et brillante, la jeune sorcière, commence à faire des gestes absurdes au-dessus de celle-ci tout en psalmodiant dans une langue sûrement morte car la sonorité de la langue m'est inconnue. La flemme vibre et brille de plus en plus. Malgré mon incompréhension de la langue utilisée, j'arrive à faire des rapprochements avec des mots qui me sont plus familiers. Je devine, alors, rapidement l'utilité de ce qu'elle est en train de faire. La cire chaude coule le long de la cire froide et me brûle les mains au passage. La cire forme une croûte froide qui tiraille ma peau maltraitée. Clara continue de réciter l'incantation alors que la cire brûle de plus en plus vite. Cependant, au lieu de ressentir les bons effets du sort, je ressens un vide au creux de mon estomac et je commence à avoir froid. Tout autour de moi commence à tourner. D'une petite voix, je demande à Clara d'arrêter constatant que le sort ne fonctionne pas. Voyant qu'elle continue à incanter de plus en plus rapidement, je l'interpelle de nouveau en prononçant son prénom plus fort. Elle me regarde sans réellement me regarder et s'efforce et continuer. Mes muscles tremblent et je tombe durement sur les genoux en lâchant le cierge dont la flemme s'éteint alors qu'il roule sur le carrelage de la pièce commune.
-Aglaé !
Mon amie s'agenouille et prend mes mains gelées dans les siennes. Le chaud de ses mains contre le froid des miennes brûle mon épiderme.
-Je ne comprends pas pourquoi ça ne veut pas fonctionner, je suis tellement désolée, commence-t-elle à pleurnicher. Tu crois que c'est à cause de...
Je veux répliquer que non, mais je suis coupée par une des filles de la sororité qui se plante devant nous. L'étudiante en médecine se relève et commence à discuter avec elle. J'essaie d'écouter mais mes oreilles bourdonnent à m'en donner mal à la tête. Ma vue est brouillée comme si mes yeux étaient remplis de larmes prêtes à déborder. Je frissonne à cause de ma température corporelle qui est en train de chuter. Je vois une jeune femme blonde s'accroupir devant moi. Cette personne me prend les mains et les caresse avec ses pouces.
- Maeve vient de m'annoncer ce qu'il se passait.
Clara. C'est Clara en face de moi mais je n'ai pas réussi à la reconnaitre. Elle vient s'installer à mes côtés alors que je suis toujours sur les genoux, Azul le long de mon mollet à se frotter contre mon pantalon.
- Elle m'a dit qu'un Grand Prêtre venait d'arriver en grande pompe avec une partie de son Coven. Elle a réussi à le localiser dans la forêt en bordure du campus de l'université. Elle a réussit à s'y projeter et elle les a vu dessiner un pentagramme à la poudre de fer. C'est sûrement pour cela que nos familiers ont senti le danger. Ce Grand Prêtre s'apprête à faire une invocation sur notre territoire. Aglaé, ça va ?
Je suis toujours en train de grelotter, transie de froid en train de gratter la cire froide sur mes mains alors que ma tête tourne toujours et que ma vision est floutée. Au loin, j'entends une voix grave m'appeler de façon répétée. J'attrape le poignet de Clara, paniquée, d'une force qui aurait pu m'impressionner si je n'étais pas complètement à l'ouest. Les sons sont de plus en plus lointains et la seule chose auquel je me raccroche est mon nom et mon prénom répétés de plus en plus distinctement, comme si on me le chuchotait à l'oreille. Je me sens plus légère, comme libérée du poids de mon corps. J'ai impression de flotter comme lorsque l'on fait la planche dans la piscine et que l'on regarde le ciel. Un sentiment de plénitude gonfle en moi. La seule chose que j'ai envie de faire est de suivre la voix qui m'appelle. Comme si cette personne allait m'apporter la lumière, un rayon de soleil parmi les nuages chargés en électricité. Je retrouve partiellement la vue, et face à moi, Clara semble complètement hystérique, à l'opposé de moi. Elle me parle, je pense, mais je ne l'entends pas. Elle fait de grand mouvement avec ses mains, avant de les reposer sur moi. Comme pour me retenir de quelque chose.
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Witch's soul
FantastiquePour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...