Witch's soul

Chapitre 9

Le soir même j'ai appelé Clara pour lui parler de ma confrontation avec Coleen sans pour autant parler de l'incident qu'il y a eu avec Alban. Elle essaie de m'apaiser et de calmer mes nerfs mais cela ne fonctionne pas. Intérieurement, mon sang bout. J'ai besoin de me défouler et d'extérioriser tout ce qui s'est passé aujourd'hui. Tant que je suis encore avec elle au téléphone, je l'interroge sur Gabriel. Elle me dit peu le connaitre car il n'est jamais présent aux compétitions sportives inter-sororité et inter-fraternité. Et que les seules fois où elle l'a vue c'était aux réunions de rentrée. Selon elle, il a toujours une bonne excuse pour éviter les bains de foule. Il serait tellement mystérieux et secret que les toutes les étudiantes seraient prêtes à tuer pour n'avoir ne serait-ce qu'un regard de sa part. Je dois donc m'estimer heureuse qu'il m'ait serré la main plus tôt dans la journée. Alors que je m'apprête à poser plus de question pour comprendre ce qu'il se passe dans cette fraternité, un double appel sonne à mon oreille. Je décolle le téléphone et vois que mon père tente de me joindre. Je m'excuse auprès de la sorcière et répond à l'homme de ma vie.

En fait, ce n'ai pas la voix grave de mon père qui me répond mais la petite voix fluette de mon frère. L'entendre me fait du bien, il me manque quant même. Aller à l'université loin de chez moi et revenir que pour Noël et les vacances d'été mine le moral d'Alexandre qui s'ennuis tout seul. Il me parle de sa journée et je l'écoute le sourire aux lèvres. Il collectionne les bons points et continue de troquer ses billes. Il m'informe aussi que ses amis ne cessent de parler de mon bannissement. Il est en colère contre les parents qui ne lui ont pas dit.

-Je serais toujours ta grande sœur Alex et tu pourras toujours compter sur moi, que je sois dans le coven avec toi ou pas.

-Mais ils disent que tu vas mourir

Il commence à renifler. L'entendre me déchire le cœur. Il est beaucoup trop jeune pour vivre ça. Alors que j'essaie de le rassurer en lui promettant que je n'allais pas mourir. Je trace un pentagramme avec une craie sur le sol et allume une bougie à chaque branche. Assise au milieu, je me concentre sur la voix tremblotante de mon petit frère. Je prononce une formule latine et une lumière bleue m'enveloppe. Je suis maintenant assise sur le parquet de la chambre de mon frère. Ma projection éclaire toute sa chambre. Me voyant assise par terre il raccroche et se jette sur moi. Malheureusement, il traverse ma projection. Je ne suis physiquement pas avec lui. Un peu sonné, il se tourne vers moi avec un regard triste et s'assoit en tailleur à mes côtés. Je le rassure comme je peux, mais à dix ans c'est compliquer pour lui de comprendre les enjeux du monde adulte. J'espère le préserver le plus possible de cette machinerie. J'engage la conversation sur des sujets plus joyeux. Il me montre ses nouvelles billes et ses bons points. Il me montre aussi quels tours il a appris depuis Noël. Il apprend à apprivoiser sa magie doucement. Le voir rire me fait un bien fou.

A la fin de notre petit moment à deux, il appelle les parents. Deux têtes blondes font leur entrée dans la chambre de mon petit frère. Ils me saluent avant de demander à leur cadet d'aller regarder la télévision. Leurs visages graves m'indique d'avance le ton de la discussion que nous allons avoir. Je ne suis pas assez expérimentée pour faire bouger ma projection alors je reste assise tandis que mes géniteurs s'assoient sur le lit d'Alex en face de moi. Les sourcils froncés, ma mère, Charlotte, remet sur le tapis la proposition du Grand Prêtre. Mon père ne dit rien, il a la tête baissé. Il ne sait pas qui supporter, sa femme ou sa fille. Son familier a été tué il y a quelques années et depuis ses pouvoirs l'on abandonnés. Il connait le déchirement que produit la perte d'un familier. Et devant se trouve un homme qui ne sait pas s'il doit être un père pour sa fille, ou un sorcier sans pouvoir pour une sorcière bannie.

-Non, maman. Je ne sacrifierais pas Azul pour le petit plaisir du Grand Prêtre. Je resterais bannie du coven, je me battrai tous les jours pour vivre ou survivre mais je ne plierai plus aux délires d'un homme fou. La discussion est close. Maintenant à toi de l'accepter et me soutenir. Je connais l'importance du coven pour une sorcière mais en aucun cas, le coven doit me faire prisonnière. Je te promets que je trouverai un groupe qui saura me protéger.