La blonde avait complètement disparue de mon champ de vision. Elle s'était introduite dans la foule dense. J'étais maintenant seule devant l'évier, me demandant ce que je faisais là. Je fixais la foule dansante. Au rythme des basses et des jeux de lumière. Dans le contre-jour, une silhouette se détacha et s'approchait de moi dans une démarche féline. La personne roulait des épaules et dégageait une aura dangereuse alors que je ne voyais pas le contour de son visage. J'avais l'impression d'être face à un ralenti. Tout autour de lui est fait de vitesse alors qu'il est lent, séducteur. A cause de l'alcool dans mes veines je voyais des ailes dans son dos du fait des rayons lumineux des stroboscopes. Les basses tambourinaient dans ma cage thoracique et à chaque pas qu'il faisait vers moi, mon estomac chutait plus bas. Une fois en face de moi, son parfum boisé accrochait mes vêtements. D'une main, il passa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, et y approcha sa bouche.
-Tu viens danser ?
Il prit ma main et m'entraina dans la foule au milieu du salon. Les corps me bousculaient, me marchaient sur les pieds. L'étudiant me fait tourner sur moi-même avant que je lui fasse face et qu'il commence à se déhancher au rythme de la musique qui agressait mes tympans.
-Est-ce que tu connais une certaine Coleen Malhunter, j'hurle à travers le brouhaha.
-Quoi ?
-Coleen Malhunter, ça te parle ?
-Non, pourquoi ?
-Car j'ai parlé avec elle et elle m'a dit de me méfier de vous.
Alban s'arrête de danser immédiatement. Autour de nous c'est l'effervescence alors que mon camarade de classe est complètement figé.
-Elle t'a dit quelque chose d'autre ?
-Non, à part si je vous connaissais.
Le futur juriste se tourna vers le mur où ses amis de la fraternité jouaient encore. Il avait les yeux plissés et semblait en débat interne. Puis quand il tourna son visage vers moi, il me sourit de toutes ses dents et recommence à danser comme si de rien était. Il a eu un comportement assez étrange sauf que je ne sais pas si c'était quelque chose de normal ou pas puisque l'alcool inhibe tout mes sens. Au changement de musique, je me mets dans l'ambiance. Je saute de partout. Balance mes bras au dessus de ma tête et rigole à gorge déployé avec Alban. C'est du grand n'importe quoi mais je m'en moque puisque je m'amuse. Tout est oublié. Mes doutes, mes peurs, seule la joie reste et irradie dans mon corps chauffé et transpirant. A la chanson d'après, les gars de la fraternité nous ont rejoins. Ils sont aussi fait que moi. Leurs paroles sont incompréhensibles et leurs gestes approximatif. Axel a passé un de ses bras autour de mon cou et saute avec moi en rythme. A mon tour j'accroche la nuque d'Alban qui nous suit. Ma tête me tourne violemment, mais l'euphorie me gagne au fur et à mesure que les minutes passent. Dans mon estomac, ça fait la java à cause de l'alcool ingurgité et du manque de nourriture pour éponger mon taux d'alcoolémie. Heureusement que je ne sui spas venue en voiture. Mais actuellement, je me moque de savoir comment je vais rentrer chez moi et si je vais y parvenir.
Alors que l'instrumental de « High Hopes » se termine, un vertige me prend, me faisant trébucher sur l'un des gars de la fraternité.
-Ça va ?
-Oui, je vais faire un tour aux toilettes, je reviens.
Je quitte alors la piste de danse et me dirige vers le pied d'escalier où se trouve une petite salle de bain avec toilettes comme à la sororité. En voulant y entrer, la porte se trouve verrouillée. Je tape pour me manifester et faire comprendre que j'ai besoin d'y aller mais je n'entends rien à cause de la musique trop forte. Je tambourine à nouveau et de façon insistante mais aucun mouvement ne se fait sur la poignée. Un nouveau vertige me prend. A la sororité, il y a une deuxième et une troisième salle de bain à l'étage. J'espère que c'est pareil ici. Je me décide donc monter, m'agrippant fortement à la rambarde pour ne pas tomber et me rompre le cou. Une fois sur le seuil de l'étage, je tourne à droite et ouvre la quatrième porte comme chez Clara. Sauf qu'au lieu de découvrir une grande salle de bain, je trouve un lit. Je suis entrée dans une chambre où tout est bien ordonné. Les manuels de cours et les livres sont rangés dans une petite bibliothèque, le bureau est propre et le lit bien fait. La couette bleu nuit m'attire. Elle m'a l'air épaisse, bien moelleuse et très chaude pour cet hiver glacial. Ici, la musique se fait moins entendre et des acouphènes commencent à apparaitre, faisant siffler mes oreilles.
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Witch's soul
ParanormalPour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...