Chapitre 11

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Harry ne bougea pas.

        -  C'était ton père, Malfoy. C'est une ordure mais ça reste ton père. Ce n'est pas toi qui a lancé Avada Kadavra, ce n'est pas ton âme qui est ternie. Ce n'est pas de ta faute.

Ce n'est pas de ta faute. Cette phrase résonna comme une litanie dans sa tête. Si seulement ils étaient vrais.

Sa baguette tomba au sol dans un bruit sourd.

       -   Si je n'avais pas été là, ma mère n'aurait pas essayé de s'enfuir, lâcha -t-il dans un souffle entre deux sanglots.

Harry resta immobile et calmement il répondit, d'une voix éteinte par la tristesse :

     -   Si je n'étais pas né, sans mon sang, Voldemort n'aurait pas retrouvé son corps et la bataille n'aurait pas eu lieu.

Il s'approcha, d'un pas.

      -   Alors si tu veux un fautif, je suis encore vivant, devant toi.

Une goutte, puis deux et trois. Silencieusement, ses larmes descendirent sur ses joues immaculées. Draco les essuya d'un revers de main et incendia Potter d'un regard meurtrier. Mais ce dernier ne se délectait pas de ce moment de faiblesse, ignorant ses joues trempées. Il était debout devant lui, le visage franc et honnête, prêt à recevoir un blâme qu'il ne méritait pas.

Sept ans. Pendant plus de sept ans, chaque soir, chaque matin, chaque minute de sa vie, il avait rêvé de ce moment, de cet instant où il pourrait blesser Potter, où il pourrait graver une cicatrice dans son cœur, éteindre sa lumière, étouffer son feu.

Il en avait rêvé. Et pourtant, au moment propice, il ne trouva pas l'envie de le faire. Non. Il ne voulait pas blesser cet homme qui se tenait aussi droit devant lui tout en portant un fardeau bien trop lourd pour une personne.

Il le toisa et son regard s'adoucit, au fil du silence.

        -  Non, je ne peux pas te reprocher d'être naît. J'ai beau être cruel mais je ne le suis pas à ce point. C'est Voldemort le fautif, pas toi.

Harry fit un pas en arrière, surpris.

       -   Mais tu aurais aimé que je n'existe pas.

       -  Oui.

Il répondit avec honnêteté et Harry acquiesça, un léger sourire pendu à ses lèvres.

      -    C'est bien la première fois que je vois un Serpentard répondre avec franchise sans cogiter à un quelconque stratagème.

      -    Et c'est bien la première fois que je vois un Gryffondor réfléchir avant de s'exprimer. Comme quoi tout à un début.

Un rictus déforma le visage d'Harry. Il s'avança et tendit sa main.

     -   Et tout à une fin, déclama-t-il doucement.

Le blond le fixa sans bouger.

    -    Si tu avais fait ce geste il y a sept ans de cela, peut-être t'aurais-je considéré différemment.

Une lueur s'alluma dans les yeux verts.

    -  Et si un certain Malfoy n'avait pas craché sur mon ami, peut-être que j'aurais été ravie de le faire.

Le dénommé ricana en s'avançant à son tour.

  - Peut-être, mais la belette manque cruellement d'intelligence et possède beaucoup trop de naïveté et de franchise, c'est écœurant. 

   -   Et si toi tu l'étais, intelligent, tu saurais quand te taire, répondit Harry en sifflant.

Mais Draco ne s'offusqua et se contenta de prendre sa main dans la sienne et la serra avant de la lâcher.

Ils se regardèrent mutuellement, se jaugeant d'un nouveau regard.

Harry s'apprêta à parler lorsque le raffut des premières années chauttant dans le couloir le stoppa net. Il recula aussitôt, mettant plus de distance entre Draco et lui, et le salua précipitamment , signalant son départ.

    -  Tu me dois encore une explication Potter, lui rappela-t-il froidement.

Harry acquiesça, pensivement.

    -  Demain soir, après le dîner aux toilettes que Mimi Geignarde occupe.

A son tour Draco hocha la tête silencieusement.

Le brun se retourna, voyant au loin un groupe de Poufsouffle venant dans sa direction. Il n'eut le temps de faire que quelques pas avant qu'une voix railleuse parvint à ses oreilles.

-  Au fait Potter, avant de traumatiser les premières années, n'oublie pas de nettoyer ton pantalon.

Ce dernier, bien heureux d'être dos à Draco, sentit son visage s'empourprer violemment. Il le fut encore plus lorsque des picotements titillèrent sa zone sensible, révélateur de Scourgify, un sort de nettoyage.

Ses joues prirent aussitôt une nouvelle teinte de rouge, encore plus foncé. Il inclina la tête, en signe de remerciement, et détala aussi vite qu'il le put, passant à deux doigts de bousculer un première année.

Je souffre plus que toi ~ DRARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant