Je souffre plus que toi ~ DRARRY

Chapitre 3

Les journées suivantes ne furent guère mieux. Il déçut à nombreuses reprises les attentes de sa maison. Les professeurs, devoirs d'équité oblige, ne cessaient de retirer des points à Griffondors. Les autres maisons vivaient leurs plus beaux jours, encensant Harry. Ses camarades, sa maison perdaient confiance en lui. Son équipe de Quiditch lui demanda de rester sur le banc. En quelque jours, il passa de capitaine à remplacement, d'élève modèle à looser, de sauveur à raté. Seul Hermione et Ron gardaient espoir, lui promettant que ce n'était qu'une question de temps avant que son corps ne s'habitue. Hagrid aussi tenta de le réconforter mais Harry ne souhaitait qu'une seule chose, être seul, à l'abri de ces regards d'incompréhension, de désillusions, de mépris et de pitié.

A la fin d'une énième heure de classe, suite à sa tentative catastrophique d'invocation d'elfe, il se réfugia dans sa chambre, à l'abri des moqueries.

Avec de si faible pouvoir, le nom de sorcier n'était qu'une usurpation, rumina-t-il en tournant autour de son lit. Le sauveur qui échoue à ses examens de sorcier, un fabuleux article pour la gazette !

Les yeux remplit de larme de rage, il empoigna son étagère remplit de grimoire et donna un puissant coup de pieds dedans. Un livre s'ébranla sur le sol dans un vacarme tonitruant.

- Soit je souffre le martyr, soit je suis un raté que tout le monde méprise !

Il s'approcha du livre qu'il envoya balader à l'autre bout de la pièce avant de se calmer.

- Je ne serais jamais comme ils veulent que je sois. Soit trop bon, trop fort, le sauveur Harry Potter soit trop nul, inutile, le raté Potter.

Il serra sa mâchoire et fixa les draps rouges qui recouvraient les pierres de sa chambre. Une tête de lion dorée figurait en son centre. Il finit par respirer, profondément avant de s'agenouiller pour ramasser le grimoire malmené. Dans sa chute, il s'était ouvert sur un sort. Il s'apprêta à le fermer quand l'illustration retint son regard. Un homme agenouillé, agonisant suivit de la même ombre, décalé sur la droite, debout et brandissant les bras en signe de victoire. Curieux, il lut la description du sort. La page était à moitié rongée par l'humidité mais l'essentiel était lisible. Il passa quelque minute à déchiffrer les informations. Le sort se nommait DoloresVoluptate et promettait à son invocateur d'éradiquer toutes formes de douleurs, fulgurantes ou chroniques et de régénérer son corps à son maximum. Les phrases suivantes étaient effacées mais une annotation en bas de pas semblait avoir surmonté les ravages du temps « Indispensable pour être le meilleur de soi-même ». Harry resta immobile et cligna des yeux avant de se pencher sur le grimoire, une fois de plus. Mais la page affichait toujours le même sort, ce n'était pas une illusion. C'était bel et bien réel. Néanmoins, il ne put s'empêcher de se questionner. Ce sort était intriguant, pourquoi personne ne lui en avait-il parlé ? Pourquoi ne l'avait-il jamais étudié, il paraissait être puissant, très puissant. Harry savait bien que cacher la douleur était néfaste pour la santé, en tant de guerre cela pouvait causer des ravages et des bains de sangs. Et pourtant ... dans certaine situation cela éviter de devenir fou, rongé par la souffrance. Le grimoire ne mentionnait aucun effet secondaire. Aucun qui soit lisible. Enfin, se dit Harry, je verrais bien ce qu'il en est ... rien ne pourra être pire que la léthargie et l'incapacité d'utiliser la magie.

Résolu, il laissa le livre ouvert et attrapa une plume et un parchemin. Il recopia soigneusement la formule et les mouvements et ferma le livre. La couverture était en cuir, lacéré à de multiple endroit, comme le fruit d'une violente convoitise. Aucun titre n'était lisible, rien qui lui permettait de l'identifier. Perplexe, il le reposa sur son étagère et s'assit au bord de son lit, le parchemin dans ses mains. Il tenta de mémoriser le sort pendant plusieurs minutes, mais encore une fois les syllabes s'entrechoquaient et les mouvements s'inversaient. Épuisé, il abandonna et se faufila sous la couette. Il retenterait demain matin, quand les effets de la potion se seraient dissipés. Un étrange sentiment planait dans son corps, et bien que terrassé par la fatigue, il eut du mal à trouver le sommeil.