Une semaine, une semaine depuis que Harry avait renoncé au sortilège. Il avait espéré avoir quelques jours de répit, sans douleur, sans désir, sans fatigue. Il avait été naïf.
Dès le premier jour son corps avait été terrassé par l'épuisement. Ses jambes tremblaient sous son poids et il peinait à tenir debout. Sa magie désertait son corps, lâche et traitresse, le laissant incapable d'accomplir le plus simple des sortilèges. Tous ses cauchemars étaient devenus réalité, les regards avaient repris et les mèches basses aussi.
Le lundi soir en rentrant du Grand Hall, après avoir difficilement franchi le dédale de marche qui le séparait de sa chambre, il avait longuement hésité. Face à ce grimoire qui lui promettait l'impossible, qui lui promettait de devenir quelqu'un d'autre, de le déposséder de sa dernière once d'humanité. Il avait volé, trahi, menti, hait, jugé. Il avait tué.
Mais il n'était pas corrompu, pas encore tout du moins.Il avait levé les yeux de la tentation et plongé dans le ciel bleu, à l'horizon. La teinte était orageuse, électrisante, semblable aux iris de Draco. Il avait croisé les bras sur son torse et avait résisté, trouvant la force dans l'immensité de l'horizon, l'espoir d'un peut-être.
Les jours qui avaient suivi se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. La fatigue occupait chaque seconde, rôdant comme une ombre, gommant chaque détail insignifiant. Il était épuisé, encore plus qu'il ne l'avait été lors de la rentrée mais il continua malgré tout à se lever, tous les matins et à aller en cours. Il entendait les remarques désobligeantes sur son état, sur sa décheance. Il les entendait mais ne les écouteait pas.
Il était terrasé mais il était fière, fière d'accepter de se retrouver aussi faible, de s'accepter enfin lui-même. Il était fière d'être devenu fort.
Le vendredi arriva enfin et ne fut pas différent des autres jours. Harry n'avait compris que la moitié des cours, somnolant durant l'autre partie. Et aussi en observant Draco, se corrigea-t-il intérieurement, il fallait bien aussi un peu d'amusement dans une journée après tout.
Avachi sur la table, il attendait avec impatience la fin du cours. Il était épuisé, encore plus que d'habitude, et ne souhaitait qu'une chose : retrouver son lit et dormir. Il croisa les bras sur son torse, geste futile pour tenter de se réchauffer. La fatigue empêchait son corps de réguler sa température et avec l'hiver qui commençait à tomber sur Poudlard, Harry était frigorifié.
Il était en cours avec MacGonagal. Métamorphose, ricana-t-il, comme s'il pouvait métamorphoser quoique ce soit. Déjà qu'il avait du mal à incanter Lumos.
Mais bon, au moins, il aurait la théorie.
La professeure était très compréhensive, l'encourageant à essayer mais ne le forçant jamais. Le cours de mardi lui pesait encore sur le coeur pensa Harry avec amertume. Elle l'avait obligé, malgré toutes ses protestations -et merlin sait qu'il en avait fait- de transmuter une branche de bois en un métal pur, transformation qui était la base de l'alchimie. Et sous les yeux éberlués de la classe, il s'était retrouvé avec un cailloux. Un cailloux rugueux et cabossé qui était devenu le centre de l'attention de toutes les personnes dans la pièce. Depuis ce jour-là, il était la risée de Poudlard.
Autant dire qu'il n'avait pas réessayé depuis et qu'il ne comptait pas le faire.
Les cloches au loin retentirent, annonçant la fin de la journée. La classe s'agita aussitôt et Macgonagal leva la voix.
- Par Merlin, arrêtez de vous comporter comme des premières années, faites honneur à votre âge ! C'est moi qui décide quand la leçon est terminée et elle ne l'est pas pour le moment alors assis, tous !
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Je souffre plus que toi ~ DRARRY
Fiksi PenggemarLa Grande Guerre est finit, Harry Potter revient à Poudlard pour une septième et dernière année. Mais ce dernier n'est plus qu'une pâle copie de ceux qui le surnommaient "le sauveur". Son corps est terrassé par des douleurs épouvantables qui lui ron...