Chapitre 8

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Le petit incident de Harry ne lui avait pas porté préjudice. Finalement, le professeur McGonagall avait mis cet accident sur le compte des effets secondaires de la potion après que Harry se soit justifié en rejetant la faute sur des nausées.

Elle avait paru totalement convaincu et ne l'avait pas puni. Elle l'aurait presque récompensé pour le dédommager de sa souffrance.

Malfoy, quand à lui, séchait de plus en plus les cours. D'aussi loin qu'il savait, le blond semblait tenir sa promesse de ne rien dire.

Tout aurait pu revenir à la normale.

Malheureusement, son petit incident ne fut pas isolé.

A peine sentait-il une chaleur se diffuser dans son corps qu'il savait que c'était trop tard, qu'il ne pourrait rien faire pour soulager son excitation autrement que en se faisant plaisir. Il avait tout essayé ; les images mentales, les souvenirs tristes, les douches glaciales, l'inaction.

Mais rien ne marchait. Rien, à part une bonne vielle séance de branlette.

C'est ainsi qu'il s'extirpa de cours à de nombreuse reprise, sans raison, laissant les profs dans l'incompréhension et la stupeur.

Ses amis tentaient de formuler des hypothèses sur ce maux inconnu qui frappait le sauveur : colique, fièvre du sorcier, ingestion de plante toxique ... certain avait même décrété qu'il devait être enceinte.

Hermione et Ron, eux, ne semblaient pas dupe. La jeune sorcière passait ses nuits dans la bibliothèque, feuilletant des livres par millier pour tenter d'en savoir plus ce sort. A voir ses cernes, Harry se doutait que la tâche était plus ardue qu'elle n'y paraissait. Et les résultats ... étaient très maigres ce qui inquiétait encore davantage Hermione. Il n'était recensé nul part. Personne n'y faisait allusion. Rien, pas un mot. Et les soit disant nausées de Harry ne faisait que confirmer ce sentiment qui lui tiraillait l'estomac.

Ce matin là, après une énième nuit à parcourir des grimoires, elle tenta une fois de plus de faire entendre raison à son amis. Mais ce dernier ne voulu rien savoir, manifestement distrait par autre chose.

Le cerveau du sauveur ressassait les événements passés, en boucle. Cela faisait maintenant deux semaines que Malfoy l'avait surprit dans les toilettes et ce dernier, en plus de garder sa langue, ne semblait pas vouloir utiliser cette information pour marchander ou ruiner sa réputation. Malfoy l'ignorait, son comportement était neutre à son égard, ni dégoût, ni haine. Pas besoin de préciser qu'il n'éprouvait pas d'amitié. Comme si rien ne s'était passé. Harry s'était même demandé si cet épisode était vraiment arrivé. Il aurait pu en douter si les vagues de plaisirs ne revenaient pas l'embêter à intervalle de plus en plus rapproché.

Aujourd'hui, il était censé être tranquille, pensa-t-il avec soulagement. Il s'était déjà fait plaisir hier soir, réussissant à tenir jusqu'à la fin du cours de botanique pour s'éclipser dans sa chambre et y remédier.

C'était une victoire pour lui, ce n'était pas arrivé en plein cours et il n'avait pas eu à sécher. Personne ne s'en était rendu compte. Peut-être qu'avec plus d'expérience il arriverait à se contrôler mieux. Enfin, souffla-t-il pour lui même, sa condition actuelle en valait le prix, ses douleurs avaient totalement disparu et son énergie coulait à flot. Au final, il s'en tirait plutôt bien.

Et il était sur que l'augmentation brutale de sa libido devrait plaire à plus d'une fille.

Même en plein cours, il ne pouvait s'empêcher de remarquer les regards appuyés. Et pas que des Griffondors. Il se sentait observé, envié, désiré. Et, même qu'il subisse sa popularité plus qu'il ne l'apprécie, ce sentiment était agréable.

Mais un regard ce distinguait des autres, plus appuyé et pourtant plus discret. Plus froid, pragmatique, dépourvu de désir. Des yeux bleus le toisaient. Malfoy.

Il sentait son regard dès qu'ils étaient dans la même pièce, bien qu'il refuse de se l'avouer, lui-même ne pouvait s'empêcher de l'épier. Bien qu'il le laisse tranquille physiquement, le serpent ne pouvait s'empêcher de l'observer, de le toiser avec incompréhension.

Le message était clair, Harry savait qu'il n'hésiterait pas à raconter ce qui c'était passé ce soir-là. Et pourtant, au fond de lui, il ne ressentait ni peur ni appréhension comme si il le considérait comme digne de confiance. Le sauveur releva ses yeux et affronta ce regard dépourvu de sentiment.

Les yeux bleus s'agrandirent de surprise mais son visage resta de marbre, aussi froid que les écailles d'un serpent.

Harry ne put s'empêcher de remarquer, une fois de plus, les cernes noires qui enveloppaient ses yeux.

- Il te dérange encore ?! S'exclama Hermione en suivant le regard de son amis. Il faut croire que le venin d'un serpent est immortel !

Harry sursauta et s'empressa de calmer son amie.

- Non, non, j'étais juste perdu dans mes pensées 'Mione. C'est tout. Pour une fois qu'il na rien fait, ça serait dommage de l'accuser à tord, s'amusa-t-il.

Hermione acquiesça et se reconcentra sur la leçon.

Harry aurait aimé pouvoir faire de même mais la sensation de ce regard sur lui le déstabilisait de plus en plus. Un regard qui se réchauffait doucement, devant presque tiède, désireux. Puis de plus en plus chaud. Si chaud, qu'il finit par en comprendre la nature.

Refrénant un cris d'horreur, Harry sentit une vague de chaleur s'emparer de son corps. Contre son grès, il sentit sa peau se tacheter de rouge.

Pragmatique, sa première pensée fut « impossible ». Déjà hier soir il avait subi cette pulsion. Deux fois en moins de 12h n'était pas possible. Harry ne voulait pas s'y résoudre. Tentant de calmer le stress qui s'emparait de lui, il passa sa main sur son front. Malgré la chaleur qui secouait son corps, son front n'irradiait pas plus qu'ailleurs remarqua t-il avec effroi. Et il ne se sentait pas malade. Juste ... excité. Et cet excitation ne semblait pas vouloir se calmer.

Avec horreur il sentit des pulsions au niveau de son entrejambe, des longs tiraillements qui parcouraient l'intérieur de ses cuisses et qui remontaient jusqu'à son bassin. Harry appuya sa tête au coin de sa paume et se mordit les lèvres aussi fort qu'il le put. Un léger goût de rouille naquit dans sa bouche. Il tenta maladroitement de croiser ses jambes mais, comme auparavant, cela ne changea rien. Au contraire, cette nouvelle pression avait même tendance à accentuer son envie.

A travers son pantalon, il sentait déjà une bosse proéminente pointer le bout de son nez. Il devait se rendre à l'évidence, il n'avait plus le choix.

Faiblement mais fermement, il leva sa main tout en essayant de cacher son regard.

Le professeur finit son laïus avant de lui laisser la parole.

- Monsieur Potter ?, l'interrogea-t-elle avec une pointe d'agacement.

Il fallait préciser que durant les deux dernières semaines de cours, le sauveur avait passé plus de temps aux toilettes que dans sa salle de classe. Ce qui l'énervait au plus au point. Mr Potter, sauveur ou non, restait un élève comme les autres. Pas de traitement de faveur qui tienne.

Le sauveur était couché sur sa table, les yeux rivés sur le sol. Son corps était parcouru de spasme. Avec difficulté il parvint à s'exprimer d'un ton audible, sans laisser la place au cris de plaisir qui lui vrillaient son esprit.

- Infirmerie, murmura-t-il d'un ton suppliant.

Il referma aussitôt ses lèvres, capturant un cris au passage. Harry n'attendait que son accord, le torse déjà tourné vers la sortie.

Tout son corps était en feu, tremblant, ne vivant que pour la délivrance.

Pitié.



Je souffre plus que toi ~ DRARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant