Ils avaient finalement fini leurs devoirs après plusieurs heures de travail acharné. Harry avait réussi à se plonger dans sa lecture, oubliant quelques instants le blond. Mais son répit fut de courte durée et ses tourments reprirent de plus belle.
En effet, durant le repas du soir, à peine quelques rangées ne le séparaient de Draco et il ne put s'empêcher de l'observer comme à son habitude. Il regardait ses longs doigts fins manipuler avec élégance ses couverts, ses mèches blondes qui se collaient à son front dès qu'il baissait la tête pour prendre une bouchée et son visage, froid et dur comme la glace, figeant ses traits délicats dans un masque de lassitude.
Il ne pouvait s'empêcher de vouloir le faire rire, de faire vibrer sa poitrine de chaleur et d'effacer sa solitude. Il voulait le rassurer, le consoler, et réussir à faire briller ses prunelles à nouveau.
Mais il savait pertinemment qu'il ne réussirait jamais car il n'avait rien à lui offrir à part sa propre tristesse et sa douleur. Et Draco en avait bien assez à lui tout seul.
Alors il resta assis et tout en gardant ses distances, l'observa de loin.
Harry était assis sur la pelouse en compagnie de Ron et Hermione. Face à eux, les hectares verts de Poudlard et la forêt interdite au loin, dont la cime des arbres dansait au rythme du vent.
Les nuages s'étaient enfin dissipés, laissant place au soleil rougeâtre qui somnolait déjà.
- Alors, cette histoire de sortilège ?,demanda Ron en le toisant avec curiosité.
Harry ne répondit rien, fixant l'horizon.
- Tu peux tout nous dire mon pote, on est pas là pour te juger mais pour t'aider. En plus, ne pense pas qu'on a le QI d'un crapaud, on connaît déjà les grandes lignes. On veut juste que tu nous parles, toi, comme avant, comme on le ferait si on avait un problème.
Le brun se retourna vers ses amis, les yeux baissés.
- Je ne sais plus qui je suis, j'ai peur de ne pas être la personne qui était votre ami pendant tout ce temps. Je ne me reconnais plus, j'ai honte de mes actions, de mes désirs, et pourtant, si c'était à refaire je le referais sans hésiter. Mais je ne veux pas vous décevoir, pas vous. Surtout pas vous.
Harry tripota ses mains, posées sur ses genoux.
- On sait qui tu es Harry, ce n'est pas parce que tu nous ignores depuis plusieurs semaines ou que tu ne te confies plus à nous que cela change. T'es mon meilleur pote, que tu baises Malfoy ou non.
Le brun se redressa aussitôt en poussant un cri indigné.
- Quoi !? Je n'ai jamais baisé Malfoy !
Son visage était en feu et ses mains tremblaient.
Ron explosa de rire en le regardant se décomposer sous ses yeux.
- Alors explique moi ce qu'il se passe car honnêtement, là tout de suite, j'ai du mal à te croire.
- C-c'est pas ce que tu penses, absolument pas, bredouilla-t-il en secouant sa tête. C'est à cause du sortilège, il transforme la douleur en plaisir, et dès que quelqu'un me tape, que ce soit amicalement ou non, je ressens ... comme une bouffée de ... chaleur. C'est pour ça que j'évitais de traîner avec beaucoup de monde, pour ne pas être bousculer, ne pas me blesser involontairement. Et surtout que personne ne me voit dans cet état.
- On le savait déjà ça, mon pote. Je te rappelle que ta chambre est voisine de la mienne et que tes douches tous les soirs d'une demi-heure sont un peu trop longues pour être totalement anodines. De plus tes escapades quotidiennes aux toilettes en fuyant à moitié accroupie et le souffle court ... sans parler de ton état débraillé quand tu reviens ... il fallait être aveugle pour ne pas le voir.
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Je souffre plus que toi ~ DRARRY
FanfictionLa Grande Guerre est finit, Harry Potter revient à Poudlard pour une septième et dernière année. Mais ce dernier n'est plus qu'une pâle copie de ceux qui le surnommaient "le sauveur". Son corps est terrassé par des douleurs épouvantables qui lui ron...