Du rouge et de l'or, partout, sur le sol, le plafond et les murs. Des têtes de lions, des peluches et des rugissements. De la musique aussi, qui couvrait à peine le vacarme des acclamations et des cris de joie. 40 à 23 pour Gryffondor avant qu'Harry n'attrape le vif d'or à la vingtième minute.
Alors toute sa maison était extatique, il avait à peine eu le temps de descendre de son balais que déjà il était entouré d'élèves, enlacé et porté à bout de bras.
Dorénavant dans les vestiaires, il ne voyait que des sourires plein de joie et du bonheur à profusion. Tout le monde riait, Ron était face à lui, mimant un de ses arrêts majestueux durant le match à Colin, qui filmait, la poitrine gonflée de fierté et ses yeux remplis d'envie. Dean était à sa droite, torse nu, une pinte de Butterbeer à la main, scandant un hymne avec le reste de l'équipe, qui sautaient et dansaient sur place.Harry était debout, dans un coin. Il était content aussi, d'avoir gagné. Mais son sourire n'atteignait pas ses yeux, ses prunelles restait triste, mélancolique, habité d'une douleur qui ne partirait sans doute jamais. Des images de la Guerre envahissaient son esprit, des tombes, des draps blancs et des noms, par dizaine. Et ce train, dans le ciel ou sous terre, qui l'attendait toujours. Il n'avait pas le cœur à faire la fête. La solitude le rongeait, malgré toutes les embrassades et les louanges, il était seul, et l'allégresse de la joie de ses amis s'abattait sur lui comme une lame acérée, tranchant son coeur en deux, amplifiant sa tristesse. Arriverait-il à rire et sourire aussi simplement encore une fois ?
Las et fatigué, il s'avança vers Ron.
- Je vais prendre l'air, la musique me donne la migraine.
Ce dernier se retourna et son sourire disparut aussitôt, ses lèvres tombèrent et ses yeux perdirent leur malice.
- Revient vite.
Il se doutait qu'Harry ne reviendrait pas mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer. Il aurait aimé partager ce moment avec son meilleur ami, il aurait aimé pouvoir partager sa peine. Il aurait aimé comprendre. Mais il ne comprenait pas.
- Désolé Ron.
- Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui suis désolé Harry.
Alors le brun s'extirpa des vestiaires après une grimace qui se voulait sourire. Et son coeur se fractura en un nouveau morceau. Il se sentait si seul, noyé dans ses propres sentiments. Mais pour la première fois depuis longtemps, une étincelle d'espoir s'alluma dans sa poitrine. Il était seul, oui, mais il n'était pas le seul à se sentir comme ça. Sa souffrance répondait à celle de Draco et dans un élan d'envie, il se surprit à penser, "quitte à être seul tous les deux, pourquoi ne pas être seul ensemble ?".
Finalement, Harry ne prit pas l'air bien longtemps. Allongé dans l'herbe, le vent caressant sa peau et les nuages voilant le soleil, il frissonna. Ses habits étaient gorgés de sueur d'après-match et très léger, ne le protégeant que très peu du froid. Alors, frigorifié, il se leva et rejoignit l'enceinte de Poudlard en direction de la salle de bain des Préfets. Il ne rêvait que d'une chose, de tranquillité et de chaleur, et après ce match, tout le château était déjà occupé à fêter la victoire ou alors de sortie à Hogsmeade. Un samedi après-midi, c'était le moment parfait.
Les couloirs étaient vides et Harry se faufila avec aise jusqu'au bain. Il ouvrit la porte, lourde et grinçante.
- Ya quelqu'un ?
Seul son écho lui répondit. Satisfait, il entra et referma la porte derrière lui. Sans attendre son reste, il sortit sa baguette et remplit la baignoire d'eau chaude tandis qu'il se dévêtit de ses vêtements. Une fois complètement nu, il s'étira, et plongea dans les bulles de savon.
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Je souffre plus que toi ~ DRARRY
FanfictionLa Grande Guerre est finit, Harry Potter revient à Poudlard pour une septième et dernière année. Mais ce dernier n'est plus qu'une pâle copie de ceux qui le surnommaient "le sauveur". Son corps est terrassé par des douleurs épouvantables qui lui ron...