Josuah a cessé d'avancer. Castiel est à moins d'un mètre du porche. Dean s'est rapproché de la dernière marche.
Tout lui paraît soudain irréel, comme si le temps venait de prendre une pause.
Il n'en a plus rien à fiche de Josuah, de ce fauteuil abandonné surle trottoir. Il n'en a plus que pour cette main qui vient de s'agripper à la rampe comme à une bouée de sauvetage.
L'allée et ses gravillons. La peur de chuter. La peur d'échouer.
"Cass ?! " proche du murmure en descendant les marches,l'une après l'autre.
Castiel a toujours été quelqu'un de fier. Refusant la pitié. Mais il avu le regard de Dean sur ses prothèses et craint à présent ce qu'il pourrait y lire. Alors il garde la tête basse.
Et Dean déteste ça.
Parce que même dans les pires moments, Castiel a toujours su la garder haute.
Alors après quelques secondes d'un malaise évident, il se décide à faire, à son tour, un pas vers lui.
Il tend la main et, du bout de l'index, il le force à relever la tête.
"Regarde-moi ", lui ordonne-t-il avec douceur.
Le bleu d'appréhension croise le vert de certitude.
"T'es juste pas croyable ", en lui prenant le visage en coupe et écrasant brusquement ses lèvres sur les siennes.
Ça n'a rien d'un baiser. Juste sa manière de lui montrer ce qu'il ressent. Les mots n'étant ni assez forts ni son fort. Il s'écarte en lui souriant avec une tendre maladresse. Ses pouces caressent machinalement les joues légèrement râpeuses de Castiel. Son souffle se mêle au sien.
"Hello, Dean ", en lui offrant ce sourire qu'il n'a jamais eu que pour lui.
Josuah a rebroussé chemin. Il plie le fauteuil et le ramène jusqu'à la maison.
"Désolé de vous interrompre, mais on m'attend pour déjeuner ",en déposant le fauteuil au sol. " Je suppose que vous n'aurez pas besoin de moi pour le retour ? ", en s'adressant d'un air goguenard à Dean.
"Vous supposez bien ", confirme Dean en prenant Castiel àtémoin.
"Merci, Josuah ", opine ce dernier.
"Y a pas de quoi... Ça fait aussi partie de mon travail... Que ça ne vous empêche pas de rester prudent ", le met-il en garde.
"J'y veillerai ", le rassure Dean.
"Oh, je n'en doute pas une seule seconde, mon jeune ami ",suivi d'un éclat de rire en les saluant.
Dean attrape le fauteuil d'une main tout en grimaçant devant la volée de marches.
"Dean ", le prévient Castiel, sentant son inquiétude.
Une portière qui claque. Un moteur qui ronronne et la camionnette s'éloigne. Dean la suit jusqu'à ce qu'elle disparaisse au coin de la rue.
Il revient sur Castiel. Ils se sourient. Il y a de l'embarras, de la gêne dans leurs attitudes avant que Dean pouffe puis éclate de rire, suivi par Castiel, même si celui-ci reste plus timoré.
"Monsieur ", s'incline Dean, gouailleur, en lui indiquant laporte.
"Dean ", qui sonne comme un idiot.
Cette façon de prononcer son prénom, sa tête légèrement inclinée et ce demi-sourire. Ce regard qui le transperce et ce bleu qui lit à travers lui.
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Le chasseur et le soldat : Les invisibles
FanficUA Destiel. Il aurait dû passer à autre chose depuis longtemps, il le sait. Il a essayé, mais rien n'y fait ; ni les chasses ni ses soirées de beuverie... et encore moins le sexe...Ça le bouffe... Il se déteste pour ça.