Tout d'abord et avant tout, je tiens à tous vous remercier, lecteurs de l'ombre ou de la lumière pour vos mots ou vos votes.
Juste pour être là.
Merci une nouvelle fois à ma comparse Cha pour son oeil avisé.
Enjoy
C'est avec la voix du présentateur vedette de la radio locale que la ville se réveille, les pieds dans l'eau après une nuit de déluge.
" De violents orages suivis de pluies torrentielles ont... ". Les mots se perdent dans le chaos qui défile sous ses yeux. Les laissés-pour-compte qui se relèvent...
En ce début de matinée, un léger crachin continue de tremper les trottoirs et de déchirer les derniers cartons qui ont, tant bien que mal, résisté aux intempéries de la veille.
Arrivée aux feux de signalisation de la cinquième, la camionnette Ford Wagon bleue ralentit, le bruit de son moteur pousse quelques visages aux regards et traits fatigués à se retourner. Certains trouvent le courage de répondre aux sourires timides du conducteur, mais la majorité n'y prête pas attention,trop occupée à rassembler leurs quelques richesses sauvées du désastre dans leurs cabas, caddies ou vieux chariots à roulettes.
Triste spectacle de désolation qu'offrent les rues du quartier Nord. La majorité des abris de fortune se sont effondrés, n'ayant pas résister à la puissance des orages de la veille.
Protégés de sacs ou de ponchos distribués par les services sociaux, ils errent, hagards,entre les couvertures abandonnées et les détritus. Ils n'ont même plus la force de hurler leur colère ou de se chicaner pour un bout de tissu ou de journal.
Certains d'entre eux, les plus résistants ou prévoyants, ont pu trouver refuge dans l'un des centres d'hébergement de la ville, mais une fois 21 heures passées, la plupart d'entre eux ont dû fermer leurs portes, faute de lits. Pour la majorité des sans-logis, la nuit n'a dès lors été qu'une énième lutte sans merci pour gagner son coin de paradis près d'une bouche de métro, dans un abri de bus ou sou sun store. Les plus chanceux réussissant à squatter un immeuble à l'abandon, y croisant pour certains leurs revendeurs qui les ont tolérés dans leur royaume entre deux consommateurs de passage. Ces deux mondes, trop différents malgré leurs ressemblances, ne se côtoient, en général, que sur des bouts de trottoir.
La camionnette s'arrête au coin de la rue, entre le bar du vieux Jay et la boutique de nettoyage à sec.
Un homme, vêtu d'un caban bleu et d'une casquette visée sur la tête, en sort. Il remonte le col de sa veste et claque la portière. Il soupire en levant les yeux vers le ciel, maudissant dans sa barbe cette pluie qui n'en finit pas de tomber.
Il entre dans le bar et se dirige vers le comptoir. À cette heure matinale, il n'y a là que quelques habitués, assis devant un café, occupés à lire les dernières nouvelles sur papier ou sur le net.
À deux pas de la misère : le centre-ville et son quartier des affaires, deux univers aux antipodes l'un de l'autre qui cohabitent sans se voir.
Parfois un regard vous happe et une pièce tombe dans le gobelet tendu ou posé au sol...
Parfois un sandwich se glisse dans vos mains...
Souvent l'indifférence ou une grimace de dégoût... Ne pas voir, ne rien faire... C'est tellement plus simple.
" Hey Benny ", le salue le vieux Jay, le sortant de ses pensées moroses. " Café ? ", lui propose-t-il.
" Merci ", en s'installant sur l'un des tabourets du comptoir, jetant un coup d'œil distrait à son reflet dans la machine à café.
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Le chasseur et le soldat : Les invisibles
FanfictionUA Destiel. Il aurait dû passer à autre chose depuis longtemps, il le sait. Il a essayé, mais rien n'y fait ; ni les chasses ni ses soirées de beuverie... et encore moins le sexe...Ça le bouffe... Il se déteste pour ça.