Unforgettable - Tome 2 (En pause)

Undefined 1 : Tasha Starkiller

"Parce que nous savons toutes les deux ce que tu es venue chercher ici. Qui et quoi."

La phrase de la Dresselienne roulait dans le chaos de ses pensées, sans s'arrêter, encore et encore, et s'imposait à travers leur fracas assourdissant en un glas lugubre.

Les poings serrés, elle n'aimait pas ça.

Pas plus qu'elle n'aimait le poids des regards sur ses épaules, le tranchant des différentes attentions découpant sa silhouette, et l'étau des interrogations silencieuses bloquant sa nuque. La curiosité brûlait dans l'air avec la force d'un brasier. Elle devinait sans mal les tentatives destinées à percer l'ombre de sa cape, malgré les visages qui se détournaient lorsqu'elle leur retournait la politesse de leur insistance. Pourtant, certains soutenaient la pression et cela la faisait grincer des dents. En d'autres temps, à une autre époque, la plupart n'auraient pas oser sans craindre ses foudres. Elle ne savait vraiment si elle le regrettait ou non.

Et elle aimait encore moins se faufiler derrière la petite femme, dans l'attente d'une conversation dont elle ne voulait pas.

Elle qui n'avait déjà pas été enthousiaste à l'idée de devoir mettre un pied ici, elle se retrouvait à présent dans la pire des situations qu'elle avait envisagé : faire face à Maz Kanata. Elle savait depuis le début que le plan de Tundra était une mauvaise idée...

La faire venir elle ici, la mettre, elle, en présence de cette femme... c'était suicidaire.

Sa conscience cessa de ruminer lorsqu'elle se retrouva face à une étroite table, et de l'autre côté, le regard sévère de la célèbre tenancière. Il lui fallut toute sa volonté, après avoir jeté un bref coup d'œil par dessus son épaule -et constat la désertion de Tundra-, pour se laisser tomber sur le tabouret vide, et plus encore pour parvenir à desserrer les lèvres.

Un silence opaque plomba l'atmosphère entre elles. L'encapuchonnée savait qu'elle ne pouvait échapper au regard perçant de l'immuable petite créature. Maz avait sa manière toute particulière de vous sonder, de vous jauger. Serrant un peu plus fort les dents, elle réfréna tant bien que mal le moindre signe de son inconfort et grinça la voix basse de colère :

- Snoke n'est pas mon maître.

- Ce n'est pas de lui que je parlais. Révéla-t-elle en penchant son imposante tête, comme si cela lui permettait de mieux la voir, peut-être sous un autre angle.

- Si vous pensez à Skywalker...

Un rire sans joie, presque grinçant, échappa à son hôte improbable. La jeune femme sentit la moquerie lui faire serrer un peu plus les poings. Un sentiment désagréablement familier déferla sur elle en une vague oppressante. Elle aurait presque voulu lui laisser libre court.

- Oh! Je t'en prie! S'esclaffa-t-elle encore, avant que les traits de son visage ne s'affaissent sous la gravité. Ça fait longtemps que tu as cessé de lui obéir. On sait toutes les deux que tu lui as préféré une autre voie. Tu es devenue son ombre.

Ses dents grincèrent les unes contres les autres. Les jointures de sa main droite avaient blanchies sur sa cuisse. D'un regard ombragé, elle foudroya sa petite interlocutrice. Plus que tout autre chose, elle détestait que l'on s'exprime pour elle sur ses choix.

- Je n'ai pas de maître.

Tout en prononçant cette sentence, elle ressentait portant les liens qui l'entravaient encore. Ses chaînes qui paraissaient devoir perdurer malgré toute sa volonté et la rattacher à la personne qu'elle honnissait le plus.  

- Si ça te plait de le penser. Déclara la Dresselienne avec l'ébauche d'un sourire, rageusement énigmatique pour celle qui le recevait, mais aussi presque fataliste, résigné.