𝙻𝙰 𝙵𝙻𝙴𝚄𝚁 𝙳𝚄 𝙼𝙰̂𝙻𝙴 ✧ 𝙿𝙻𝙺

𝙲.𝟷𝟽

Quelques mois plus tard,
Mai 2014

Il faisait beau aujourd'hui, j'étais content. Franck m'avait laissé ma journée, en réalité je savais très bien qu'il avait fait ça pour que je passe du temps avec Rosalie. Je ne savais pas comment il était au courant que je traînais avec sa fille, mais il l'était. Ça ne pouvait pas être Rose qui lui en avait parlé puisqu'elle ne parle presque pas à son papa...du moins c'est ce que j'en déduisais à chaque fois que j'étais au garage, et que Franck m'en parlait. Ça devait pas être facile tous les jours pour lui d'avoir un enfant qui ne s'exprime pas, qui ne va pas à l'école et qui est sans cesse renfermé sur elle même...

- Tu penses qu'il faut combien de temps pour donner sa confiance à une personne ? Je demandais à Rose.

Elle était assise au même endroit que d'habitude, tandis que moi j'étais allongé sur les gravillons, ma tête reposait sur ma veste mise en boule.

Elle haussait d'abord les épaules avant de me regarder du coin de l'œil.

- Je sais pas vraiment...tout dépend des relations que tu as avec les gens, et comment ils se comportent avec toi. Elle disait.

Je me levais et frottait mes mains sur mon jogging sale avant de m'asseoir à ses côtés.

- Tu me fais confiance ? Je lui demandais alors.

Avec le temps on avait laissé de côté la règle des trois questions, ça me faisait plaisir puisqu'on parlait librement sans poser de restrictions.

- C'est quoi pour toi la confiance ? Elle me demandait.

- C'est quelqu'un avec qui j'peux fermer les yeux, je peux parler librement de tout et de rien, j'peux tout avouer sans avoir peur de me faire péta le lendemain. Je commençais. Moi, je te fais confiance...même si on se connaît pas depuis des années.

- Et pourquoi t'as confiance en moi ? Elle disait.

Je n'avais même pas le temps de répondre puisqu'elle me coupait la parole avant.

- Parce que je parle a personne ?

- Non pas forcément, même si je suis persuadé que rien de tout ce que je te dis sera dévoilé un jour. Je disais un peu peureux de mal dire. J'ai grave la flemme de parler aux gens d'habitude, y'a que mes vrais frères à qui je peux tout dire parce qu'on fait les mêmes dingueries.

Elle gloussait et je ne savais pas pourquoi.

- Et Pauline ? Tu lui parles ? Elle me demandait.

- T'es malade toi ! Je disais. Surtout pas elle, t'as vue la cervelle qu'elle a...

- Ça fait pourtant sept mois que t'es avec elle...tu devrais lui parler.

- J'l'aime pas, j'ai aucun intérêt à lui raconter ma vie ! Je la regardais. Si je suis maqué avec cette meuf c'est juste pour qu'elle arrête de t'emmerder, puis elle serait trop bête pour comprendre tout ce que je ressens. Je disais doucement.

Elle souriait, elle comprenait à travers ma dernière phrase que j'avais de la considération pour elle.

- Ces meufs sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche. Je commençais. Papa, maman paye tout...a partir de ce moment là tu sais qu'on vient pas du même monde...

- Tu sais, t'es pas obligé de rester avec elle juste pour qu'elle arrête de m'embêter. Elle disait. Ça fait long trois ans...

- Je resterais pas trois ans avec cette racli, je vais la quitter dans pas longtemps. Je disais en baissant la tête. Elle est folle amoureuse de moi, je vais lui briser le coeur...elle aura autre chose à faire que de t'embêter après ça.