𝙲.𝟸𝟼

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Point de vue de Mathieu

Mars 2016
Paris, 16h45

Le regard rivé sur le bouquin entre mes mains, je ne faisais même pas attention à ce que Rosalie pouvait faire à son bureau.

Ça faisait plusieurs semaines que je voulais absolument relire son livre préféré, depuis qu'elle m'avait annoncé pourquoi il était son préféré. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de le faire, soit j'étais trop occupé au studio, soit elle avait le nez dedans et cette après-midi j'avais décidé de faire une pause pour la rejoindre chez elle.

C'était donc comme ça que je me retrouvais allongé sur son lit avec le petit prince entre les mains.

Évidemment je n'avais pas le droit de lire les petits bout de papier qui étaient griffonnés de la tête au pied par Rosalie, je me demandais ce qu'elle pouvait écrire dessus mais si je lui posais la question, je pouvais être persuadé qu'elle n'allait jamais me répondre.

Alors tant pis, je lisais le livre.

Un premier passage m'interpellait et pourtant il ne parlait pas de la rose ou alors du renard, ils étaient si important pour Rosalie.

« 𝙏𝙪 𝙨𝙖𝙞𝙨...𝙦𝙪𝙖𝙣𝙙 𝙤𝙣 𝙚𝙨𝙩 𝙩𝙚𝙡𝙡𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙩𝙧𝙞𝙨𝙩𝙚 𝙤𝙣 𝙖𝙞𝙢𝙚 𝙡𝙚𝙨 𝙘𝙤𝙪𝙘𝙝𝙚𝙧𝙨 𝙙𝙚 𝙨𝙤𝙡𝙚𝙞𝙡𝙨 »

Je regardais du coin de l'œil la brune qui écrivait sur son pc portable, je n'avais jamais fait attention à cette phrase. Peut-être que le fait qu'elle aille tout le temps sur son toit était en rapport avec celle-ci, Rosalie était triste et la seule chose qui la réconfortait était simplement un coucher de soleil sur la capitale.

Le nombre de fois où on l'avait fait, ça m'avait détendu. C'était apaisant de regarder quelques choses d'immense et d'incontrôlable, j'avais apprécié le faire à plusieurs reprises avec Rose.

Je poursuivais.

« 𝙇𝙚𝙨 𝙚́𝙥𝙞𝙣𝙚𝙨, 𝙘̧𝙖 𝙣𝙚 𝙨𝙚𝙧𝙩 𝙖̀ 𝙧𝙞𝙚𝙣, 𝙘'𝙚𝙨𝙩 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙪𝙧𝙚 𝙢𝙚́𝙘𝙝𝙖𝙣𝙘𝙚𝙩𝙚́ 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙖𝙧𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙛𝙡𝙚𝙪𝙧𝙨. »

Si j'essayais de tout assembler et d'en faire ma propre déduction, les épines se traduisait par le silence de Rosalie.

« 𝙅𝙚 𝙣𝙚 𝙩𝙚 𝙘𝙧𝙤𝙞𝙨 𝙥𝙖𝙨 ! 𝙇𝙚𝙨 𝙛𝙡𝙚𝙪𝙧𝙨 𝙨𝙤𝙣𝙩 𝙛𝙖𝙞𝙗𝙡𝙚𝙨. 𝙀𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙨𝙤𝙣𝙩 𝙣𝙖𝙞̈𝙫𝙚𝙨. 𝙀𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙨𝙚 𝙧𝙖𝙨𝙨𝙪𝙧𝙚𝙣𝙩 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚 𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙥𝙚𝙪𝙫𝙚𝙣𝙩 »

Je gloussais doucement, mon raisonnement tenait la route, avant que Rosalie ne m'adresse la parole...je trouvais ça ridicule qu'elle reste silencieuse mais au final j'avais compris. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se protéger du monde extérieur.

Plus j'avançais dans le livre, plus je me reconnaissais moi aussi dans l'histoire comme a ce passage :

« 𝙀𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙖𝙥𝙥𝙖𝙧𝙖𝙞𝙨𝙨𝙖𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙪𝙣 𝙢𝙖𝙩𝙞𝙣 𝙙𝙖𝙣𝙨 𝙡'𝙝𝙚𝙧𝙗𝙚, 𝙚𝙩 𝙥𝙪𝙞𝙨 𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙨'𝙚́𝙩𝙚𝙞𝙜𝙣𝙖𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙡𝙚 𝙨𝙤𝙞𝙧. 𝙈𝙖𝙞𝙨 𝙘𝙚𝙡𝙡𝙚-𝙡𝙖̀ 𝙖𝙫𝙖𝙞𝙩 𝙜𝙚𝙧𝙢𝙚́ 𝙪𝙣 𝙟𝙤𝙪𝙧, 𝙙'𝙪𝙣𝙚 𝙜𝙧𝙖𝙞𝙣𝙚 𝙖𝙥𝙥𝙤𝙧𝙩𝙚́𝙚 𝙙'𝙤𝙣 𝙣𝙚 𝙨𝙖𝙞𝙩 𝙤𝙪̀, 𝙚𝙩 𝙡𝙚 𝙥𝙚𝙩𝙞𝙩 𝙥𝙧𝙞𝙣𝙘𝙚 𝙖𝙫𝙖𝙞𝙩 𝙨𝙪𝙧𝙫𝙚𝙞𝙡𝙡𝙚́ 𝙙𝙚 𝙩𝙧𝙚̀𝙨 𝙥𝙧𝙚̀𝙨 𝙘𝙚𝙩𝙩𝙚 𝙗𝙧𝙞𝙣𝙙𝙞𝙡𝙡𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙣𝙚 𝙧𝙚𝙨𝙨𝙚𝙢𝙗𝙡𝙖𝙞𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙖𝙪𝙭 𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚𝙨 𝙗𝙧𝙞𝙣𝙙𝙞𝙡𝙡𝙚𝙨. »

𝙻𝙰 𝙵𝙻𝙴𝚄𝚁 𝙳𝚄 𝙼𝙰̂𝙻𝙴 ✧ 𝙿𝙻𝙺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant