Un nouveau virus a secoué le monde et oblige les Séoulites à devoir se confiner. Yoongi, Jungkook, Namjoon, Taehyung, Jimin et Hoseok tentent, tant bien que mal de s'adapter à cette nouvelle routine malgré leur séparation et leur inquiétude pour la...
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Les voilà à présent transférés dans une nouvelle aile du bunker, les résultats des tests s'étant avérés négatifs pour tout le monde. La pièce dans laquelle ils sont à présent est légèrement plus grande, contenant en plus de l'ancienne, un canapé, une bibliothèque et une télévision branchée à une console. De quoi les divertir quelques heures dans une journée.
Jin, Jungkook et Taehyung sont déjà en train de squatter le canapé, jouant à Mario Kart en beuglant comme des chèvres. Namjoon s'est décidé à lire chaque livre composant l'étagère, Hoseok et Jimin jouent aux cartes et Yoongi...
Le jeune soupire, installé en étoile sur son lit et s'attirant le regard de Namjoon qui lève les yeux de son bouquin pour l'observer.
-- Pourquoi tu ne lis pas ? Lâche-t-il en sachant pertinemment qu'il se fait aussi chier qu'un rat mort.
Nouveau soupir du blond qui se passe une main dans les cheveux.
-- Moi ? Lire ? La seule chose que j'ai lu dans ma vie c'est les conseils de préparation des boîtes de conserve. (Namjoon rit, retournant à son livre, l'abandonnant à son triste sort. Mais Hoseok hausse les épaules.) Viens jouer aux cartes avec nous ?
Cette fois, leur hyung se lève en soupirant à nouveau et enfile ses chaussures.
-- Non, je vais aller marcher.
-- Putain, j'aurais jamais cru t'entendre dire ça un jour Yoon, commente Taehyung tout en restant concentré sur sa course arc-en-ciel.
-- Ferme-là Tae, grogne-t-il en se dirigeant déjà vers la sortie.
Il aurait aimé sentir l'air frais en sortant de la chambre qui semble être imprégnée d'une forte odeur d'hommes en captivité. Mais ce n'est pas le cas. Peu importe où ils se rendent dans cet espace, les murs les oppressent et l'absence de fenêtre commence à devenir problématique. Il va leur dire à ces scientifiques qu'ils devraient avoir le droit de sortir prendre l'air une fois par jour ! Même en prison il y a des sorties chronométrées.
Il plonge les mains dans ses poches, regardant autour de lui pour choisir dans quelle direction aller. Droite ou gauche ? Gauche. Il se souvient que c'était par-là que l'ascenseur était. Il pourra peut-être visiter d'autres étages.
Il se met en route, blasé. Son piano lui manque. Il aurait pu passer des heures à jouer, tuant le temps incroyablement long ici. Il a beau être entouré de ses amis, l'ambiance étant devenue moins lourde depuis leur discussion, rien n'y fait. Il se fait chier.
Il retrouve enfin l'ascenseur, n'ayant étrangement croisé personne sur sa route. Sont-ils les seuls habitants de cet étage ? Seokjin les a informés que la salle de "repos" ne se situant pas très loin de leur chambre leur était réservée. C'est d'ailleurs dans cette pièce qu'ils prennent leurs repas. Mais à aucun moment ils n'ont croisé quelqu'un.
Les sourcils froncés, il observe l'ascenseur et décide de l'appeler. Rien. Le bouton ne s'illumine pas et la boîte de métal ne semble pas bouger. Il attend quelques minutes, pressant frénétiquement le bouton dans l'espoir de voir les portes s'ouvrir mais elles restent désespérément closes. Il soupire une nouvelle fois, se passant une main dans les cheveux.
Il doit bien y avoir un autre moyen pour rejoindre les autres étages. Ils ne peuvent pas seulement compter sur la technologie. En cas de panne, ils doivent pouvoir utiliser des escaliers. L'ascenseur a-t-il été volontairement bloqué ? Les empêchent-ils de bouger à leur guise ? D'aller à d'autres étages qui pourraient être interdits ? Dangereux ? Secrets ? Il peut comprendre qu'avec le virus et sa propagation rapide, les scientifiques et militaires veulent éviter de voir des civils se promener et prendre le risque de l'attraper ou de le diffuser. Ils sont encore en quarantaine malgré le sentiment de sécurité qu'ils ressentent à présent. Mais ils ne doivent pas oublier qu'il y a certainement des cas infectés dans l'enceinte du bâtiment. Alors peut-être que condamner l'accès aux autres étages n'est pas si mal finalement.
Il décide néanmoins de continuer sa marche. Il avait pris le côté gauche alors il lui reste le droit à explorer. Les couloirs sont tellement semblables qu'il se serait perdu s'il n'avait pas entendu les rires de ses frères en passant devant la porte de leur nouveau QG. Il passe devant la pièce qui leur sert de cuisine, seul endroit vers lequel ils ont apparemment le droit d'aller puis continue. Il regarde parfois à travers les petites vitres donnant sur les salles pour en voir l'intérieur. Mais tout est obscur, inhabité, froid. Peut-être qu'ils sont réellement les seuls à habiter cet étage. La plupart des Coréens ne sont sûrement pas au courant qu'il y a des endroits sécurisés comme celui-là.
Il ne peut s'empêcher de penser à tous ces Séoulites et autres habitants des campagnes, devant faire face à la situation catastrophique actuelle. Le nombre de morts doit avoir grimpé en flèche ces derniers jours. Eux ils font partie des rares chanceux...
Il se frotte les bras, le froid du couloir ayant réussi à traverser son sweat. Il ne sait pas pourquoi mais à mesure qu'il s'enfonce vers une destination inconnue, son instinct lui intime de remettre son masque. Chose qu'il fait aussitôt en fixant le noir auquel il fait face. Des petites leds s'allument au plafond à mesure qu'il progresse mais devant lui rien n'est visible. Il pourrait très bien tomber nez à nez avec Chucky ou Annabelle sans même le savoir.
Il sursaute en entendant un grincement un peu plus loin devant lui et s'arrête net.
"Ok, c'était une mauvaise idée de penser à des poupées diaboliques dans un moment pareil, pense-t-il en sentant son rythme cardiaque s'accélérer. Mais par pitié, que personne ne me fasse de mal, je suis trop jeune pour mourir."
Il lui semble voir quelque chose dans l'obscurité, sentir une présence écrasante. Il écarquille les yeux en reculant, se sentant mal tout à coup. Peut-être qu'il est parano. Que traîner dans ces couloirs lugubres et froids lui font imaginer un tas de choses. Ça lui est souvent arrivé en se couchant après un film d'horreur. D'entendre des craquements, des bruits étranges causés par son esprit effrayé. Mais là c'est différent. Il a vraiment l'impression d'entendre une respiration, des pas légers. Il y a quelqu'un à quelques mètres de lui. Quelqu'un qui n'a pas déclenché les lumières du plafond.
