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Il n'a jamais couru aussi vite, jamais ressenti cette pression sur ses épaules

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Il n'a jamais couru aussi vite, jamais ressenti cette pression sur ses épaules. Jimin semble inerte, inconscient du fait qu'il est sur le dos d'Hoseok, actuellement en train de courir vers un centre dont il ne connaît pas l'emplacement précis. Il court pour leur vie à tous les deux mais surtout pour celle de Jimin, infecté, qui pourrait basculer à tout moment. Il fait fî de la fatigue qui pèse sur ses bras et ses jambes, de la douleur qui a envahi ses poumons, regardant l'horizon en s'imaginant voir le centre apparaître miraculeusement à chacun de ses pas.

Il sait que ses chances sont moindres. Il n'a que ses jambes et sa volonté, rien ne pourra les protéger s'ils se font attaquer et surtout, rien ne lui prouve qu'il trouvera l'endroit qu'il cherche. Néanmoins, l'espoir d'y arriver est tout ce qui lui reste. Il n'a aucune idée de si les autres s'en sont sortis. Certes ils avaient l'air de maîtriser la situation mais ils étaient en infériorité numérique et il sait à quel point les choses peuvent virer au désastre en un rien de temps. Il espère qu'ils ont réussi à partir et qu'ils sont loin à présent. Peut-être qu'ils sont quelques kilomètres derrière lui. Quoi qu'il en soit, même si c'était le cas, il ne peut pas s'arrêter, ce serait beaucoup trop risqué.

Perdu dans ses pensées, il ne fait pas attention à la route sous ses pieds et butte contre un renfoncement dans le bitume. Avec le poids sur son dos et la fatigue, il ne parvient pas à se rattraper et chute lourdement sur le sol, lui permettant de protéger Jimin en tombant à plat ventre. Pendant quelques instants, ses poumons se vident et sa vision se trouble. Il tente de respirer comme il le peut, faisant basculer le blond sur le côté pour rouler sur le dos et ne plus avoir la cage thoracique comprimée. Quand il reprend son souffle et que sa vision redevient normale, la douleur fait son apparition. Ses genoux et son menton le lancent, signe que ce sont eux qui ont amorti sa chute. Il touche ce dernier, se rendant compte qu'il saigne et grimace.

-- Hyung, souffle une petite voix.

Il se redresse à la vitesse de l'éclair pour se tourner vers Jimin et le prendre dans ses bras.

-- Jiminie, dit-il en le serrant. On va y arriver d'accord ?

Il tente de se relever avec son frère mais son genou le lance et il retombe en gémissant.

-- Fait chier, jure-t-il en regardant autour d'eux.

Mais il n'a pas trente-six solutions. Il ne peut que courir et prier pour que le centre ne soit plus très loin. Ou bien espérer que ses amis les rattrapent. Il n'est sûr de rien. Il avance à l'aveugle, se basant sur la direction qu'ils prenaient en voiture, n'ayant aucune idée du nombre de kilomètres qu'il a parcouru ni de ceux qui lui restent à faire. Et il a Jimin. Jimin qui paraît de plus en plus mal et qui semble lutter contre le virus. Jimin qui, il le sait, pourrait se réveiller d'une seconde à l'autre, enragé, envahi par une haine incontrôlable. Il l'a expérimenté. Et même si ses souvenirs sont flous, il ressent encore ce sentiment puissant qui semblait bouillonner dans ses veines pour le pousser à faire des choses graves.

Alors il ne peut pas abandonner. La douleur n'est qu'une information envoyée par le cerveau et il doit contrôler cette information. Elle ne doit pas l'empêcher d'atteindre son objectif. Déterminé, il prend appui sur la jambe qui le fait le moins souffrir et se relève progressivement laissant Jimin au sol pour le moment. Il tente de faire quelques pas, grimaçant lorsque son pied touche le sol, lui renvoyant une décharge jusqu'au genou. Mais après quelques secondes à forcer dessus, il lui semble que la douleur devient plus supportable alors il essaie de soulever Jimin. Il y parvient avec difficulté, gémissant sous l'effort et le supplice que son membre blessé subit. Il traîne son ami jusqu'au poteau le plus proche et prend appui sur ce dernier pour hisser le blond sur son dos. Et, sûrement envahi par la volonté de sauver Jimin, il commence à marcher.

Il boite, manque plusieurs fois de flancher mais finit par prendre le coup de main et apprivoiser son genou. Il souffre mais il serre les dents et ne s'arrête pas. Le temps est compté.

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