Chapitre 18

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Chapitre 18 :

En regagnant ma voiture, je repense à ce qu'a dit Carl. Franchement, j'aurais préféré affronter les paparazzi. Au moins j'aurais pu passer mes nerfs sur eux, au lieu de m'inquiéter.
 
À peine assise au volant, je cherche mon chargeur dans la boîte à gants pour appeler Harry, mais il n'y est pas. Comme j'ai oublié d'en emporter un dans mon attaché- case, la batterie de mon téléphone est presque à plat. J'essaie de l'appeler, me disant que je n'ai qu'à parler vite, et je suis soulagée que Harry décroche aussitôt.
 
– Je suis tombée sur Carl, dis-je sans préambule.
 
– Tombée sur lui ? répète-t-il d'une voix sourde et mesurée qui ne présage rien de bon.
 
– Il est venu chez Innovative et m'attendait dans le hall.
 
– Ça va ? Il ne t'a rien fait ?
 
– Tout va bien. Je le rassure en entendant son inquiétude et sa colère. Il voulait que je te dise de surveiller tes arrières.
 
– Ah bon ? Répète-moi tout ce qu'il a dit, dans les termes exacts. Je m'exécute en répétant la conversation avec le plus de détails possible. Et il n'a pas voulu t'en dire davantage ?
 
– Non. As-tu la moindre idée de ce dont il parle ?
 
Je  retiens  mon  souffle  en  me  demandant  si  Harry  va  citer  cette  affaire  en Allemagne. Ou le centre de tennis. Ou même l'accord avec Eric Padgett. Cela pourrait avoir un rapport avec tant de choses, et si moi j'ignore laquelle, je suis certaine que Harry, lui, le sait. Mais ce qu'il répond ne m'apprend rien.
 
– Je crois qu'il bluffe.
 
– Pourquoi tu dis ça ?
 
– S'il veut rétablir le contact, comme il te l'a dit, quelle meilleure manière de s'y prendre que de me prévenir d'un quelconque danger ?
 
– Parce qu'il y a toujours un danger qui guette les hommes comme toi, je termine, voyant où il veut en venir.
 
– Un concurrent fâché. Un employé viré. Un brevet volé. C'est là que Carl arrive et me dit de me tenir sur mes gardes, et ensuite, dès que je remarquerai quelque chose de négatif, je me dirai : oh, quelle chance j'ai eue que Carl m'ait prévenu. Finalement, ce petit con n'est pas si sot.
 
J'éclate de rire, parce que Carl est un petit con et que rien n'y changera quoi que ce soit. Mais rire ne m'empêche pas de me faire du souci.
 
– Alors tu n'es vraiment pas inquiet ?
 
– Je marque un point d'honneur à ne pas m'inquiéter, répond-il. Il n'y a rien à y gagner.
 
– Harry...
 
– Arrête, dit-il doucement.
 
– Arrêter quoi ?
 
– De t'inquiéter pour moi. Tu gaspilles ton énergie.
 
– Qu'est-ce que je ferais d'autre avec ? je demande d'un ton dégagé. Si encore tu étais près de moi.
 
– Petite coquine ! dit-il en riant. Où es-tu ?
 
– Sur le parking. Je vais faire quelques courses avant de rentrer.
 
– Très bien. Pourrais-tu me rendre un service et prendre du... Et c'est là que la batterie de mon téléphone rend l'âme.
 
Même si Harry n'est pas inquiet, moi je le suis, et cela me préoccupe pendant que je fais mes courses. Après avoir pris du café, de la crème glacée et autres nécessités, je me dis que j'oublie sûrement quelque chose, mais comme ma liste est sur mon smartphone éteint, je vais devoir faire au mieux.
 
J'ai  rempli  deux  sacs,  et après  avoir  garé  ma  voiture  dans  le  parking  de  mon immeuble, je fais le tour par le trottoir pour monter. Il y a foule, et il me faut un instant pour me rendre compte que c'est moi qu'on attend.
 
Merde.
 
J'étais peut-être d'humeur à les affronter tout à l'heure, mais ce n'est plus le cas. Je veux seulement rentrer chez moi et attendre Harry en mangeant ma glace.
 
Je redresse les épaules, m'assure de mon impassibilité et continue mon chemin. Immédiatement, ils se précipitent sur moi.
 
– Nikki ! Nikki ! Regardez par ici !
 
– Le portrait était-il un nu intégral ?
 
– Comporte-t-il les éléments habituels de Blaine comme le bondage ?
 
Tout à coup, j'ai le souffle coupé et une sueur froide me coule dans le dos. Je ne comprends pas d'où sortent ces questions, et j'ai trop peur pour y réfléchir.
 
– Pourquoi vous avez accepté, Nikki ? Pour l'argent ou parce que ça vous excitait ?
 
– Nikki ! Pouvez-vous confirmer que vous avez accepté un million de dollars de
Harry Styles afin de poser nue pour un tableau érotique ?
 
Je me fige, trop horrifiée pour continuer, tandis que les flashs crépitent autour de moi. J'ai la nausée et je sens que je vais vomir d'un instant à l'autre.
 
– C'est la première fois que vous posez nue ?
 
– Ce tableau est-il le reflet de votre vie sexuelle avec Harry Styles ?
 
– Pourquoi avez-vous accepté d'être attachée ?

Trilogie Styles [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant