Chapitre 11 :
Harry se glisse à côté de moi sur la banquette et ferme la portière.
– Allez ! dit-il à Edward, qui hoche la tête et commence à rouler.
Les journalistes se massent devant la voiture et mitraillent le père de Harry qui tambourine à la vitre en criant.
Je saisis la main de Harry tout en regardant le visage du vieil homme.
– Harry, laisse-le monter. Ces journalistes ne vont en faire qu'une bouchée. Silence.Harry, tu dois savoir pourquoi il est là.
Harry est tendu. Il respire profondément pour retrouver son calme, j'aimerais savoir ce qu'il pense. Il finit par dégager sa main de la mienne et acquiesce.
– Arrêtez, dit-il à Edward. Déverrouillez les portières. Et dès qu'il sera monté, roulez sur ces fichus piranhas, s'il le faut.
Un instant plus tard, le vieil homme est à l'intérieur et Edward vire sur la gauche en accélérant. Je retiens mon souffle. Mieux vaut éviter qu'un journaliste se fasse écrabouiller, et qu'Edward s'attire en prime des ennuis. Bientôt la voie est dégagée, et la limousine descend Flower Street sans encombre.
– Allez jusqu'au prochain carrefour, dit Harry. Il regarde son père, installé sur la banquette en face de la nôtre. Que veux-tu ?
Au lieu de lui répondre, le vieil homme me fixe.
– Vous devez être Nikki, dit-il. J'ai vu votre photo dans les journaux avec mon fils. Je m'appelle Jeremiah, mais vous pouvez m'appeler Jerry.
– Que pouvons-nous faire pour vous, monsieur Styles ? je demande.
– « Nous ? », souligne-t-il d'un air narquois en nous regardant tous les deux.
« Nous », répète-t-il avant de s'esclaffer.
Je serre la main de Harry dans la mienne. Je n'aimais déjà pas cet homme avant de le connaître, je l'aime encore moins à présent.
– Mademoiselle Fairchild t'a posé une question, dit Harry. Que pouvons-nous faire pour toi ?
Je sens la colère l'envahir et ne lâche pas sa main. Je suis sûre que l'homme assis nonchalamment en face de moi a abusé de son fils ou a été le complice de ces horreurs, et je ne sais pas si je me cramponne à Harry pour le soutenir ou pour l'empêcher de bondir sur son père.
– Harry... tente Jerry en secouant la tête d'un air abattu.
D'emblée, je l'ai trouvé visqueux et peu digne de confiance. Mais en y regardant de plus près, je me rends compte qu'il est en fait séduisant, malgré un peu trop d'onctuosité. Comme un homme qui a découvert le luxe tardivement dans la vie, et passé le reste de son temps à essayer de rattraper le temps perdu.
– Je répète. Que pouvons-nous faire pour toi ?
Jerry se radosse, une déplaisante expression calculatrice se peint sur son visage. Je comprends comment cet homme, malgré ses origines ouvrières et ses faibles revenus, a réussi à hisser son fils dans les hauts circuits du tennis international.
– Ce que tu peux faire pour moi ? Pour moi ? Rien du tout, à présent. Il ne s'agit pas de moi, mais de toi. Et tu as réussi à merder en beauté.
– Ah bon ? réplique froidement Harry. Permets-moi de t'expliquer la situation. Tu n'es dans cette voiture que parce que Madame a insisté. Tu veux mériter le droit d'y rester ? Parle et sois clair. Sinon, descends.
– Tu veux de la clarté ? Qu'est-ce que tu dis de ça ? Tu te comportes comme un imbécile, Harry Styles, et je suis peut-être des tas de choses, mais certainement pas le père d'un imbécile. Arrange-toi pour que tes attachés de presse de haut vol rattrapent la connerie que tu viens de débiter. Rédige un discours qui remplira d'aise les anges. Et ramène tes fesses à cette inauguration vendredi, avec ton sourire le plus photogénique, fais un bon gros chèque si nécessaire. Parce qu'il le faut, mon fils. Pas la peine d'en rajouter, tu as besoin d'être sacrément impeccable.
– Ne m'appelle pas « mon fils ».
– Bon Dieu, Harry !
Je regarde les deux hommes, essayant de comprendre ce qui se passe. Pourquoi le refus de Harry d'assister à l'inauguration et sa déclaration à la presse signifient-ils tant pour son père ? Harry n'a pas directement mis en cause Richter, et encore moins laissé entendre que son propre père était impliqué. Jeremiah craindrait-il que ce soit la prochaine étape ? Qu'une fois le pot aux roses dévoilé, toute la vérité éclatera ? Je n'en sais rien, et je ne peux rien faire de plus que me cramponner à la main de Harry.
Sans daigner répondre aux critiques de son père, il fixe le vieil homme en plissant les paupières comme si son visage était une sorte d'équation à laquelle manquait une variable cruciale. Quand il parle enfin, je ne comprends pas de quoi il s'agit :
– Dans quelle mesure es-tu responsable ?
– Je ne sais pas de quoi tu parles, grogne Jerry en se redressant, avec le regard écarquillé d'un enfant qu'on gronde.
Même moi, je peux voir qu'il ment.
– Que ce soit bien clair, dit Harry. Ton opinion et ton aide ne m'intéressent pas. À
présent, descends. Edward, arrêtez-vous.
Nous avons fait le tour de trois pâtés de maisons et nous sommes à présent à
Pershing Square, à deux carrefours de notre point de départ.
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Trilogie Styles [Tome 2]
RomanceVoici la réécriture de la Trilogie Starck de Julie Kenner version Harry Styles des One Direction. Le Tome 2. « Pour Harry, notre passion est un jeu. Pour moi, c'est féroce, aveuglant et réel. Ses envies sont claires : besoin de jouissance, de contrô...