Trilogie Styles [Tome 2]

Chapitre 12

Chapitre 12 :

Mes jambes sont délicieusement endolories quand je me réveille le samedi matin. Je roule sur le côté pour me coller à Harry, mais il n'est plus là. Je songe à rester au lit. Après tout, à un moment ou un autre, il lui faudra bien revenir, mais l'envie de café l'emporte et je vais à la cuisine. L'homme me connaît bien, car le mot qu'il a laissé est scotché sur la cafetière.
 

« Quelques imprévus.  Je suis au bureau. Cette nuit était  géniale. Toi nue et attachée, ouverte pour moi, c'est une image gravée dans mon esprit. Je vais sûrement avoir du mal à me concentrer. Je vais peut-être devoir te donner la fessée plus tard, pour te punir de m'avoir tant distrait... »
 

Je souris et glisse le mot dans mon sac. Je file prendre une douche et me change avant de franchir la porte du fond qui communique avec le bureau de Harry. Au bout du dédale de couloir, je suis accueillie par le sourire de Mlle Peters à l'accueil.
 
-Bonjour. Il est au téléphone avec M. Maynard. Voulez-vous patienter ?
 
-Ce n'est pas grave. Il est manifestement occupé.
 
Je pense aux journalistes qui ont parlé de mise en examen. Si Charles est là, c'est que des manœuvres  légales doivent se déployer  dans l'une des divisions de Styles International.
 
Edward n'a pas encore pris son service, mais Mlle Peter met à ma disposition une autre voiture. Quand je rentre chez moi, il n'y a que le chat pour m'accueillir. Jamie doit être avec Raine.
 
Je n'ai pas été souvent seule ces derniers temps, et il m'est agréable de me retrouver chez moi parmi mes objets familiers. Surtout quand un aussi grand nombre d'entre eux me rappellent Harry.
 
Le Monet qu'il m'a offert ? les meules de foin au couchant ? est stupéfiant, et Dieu merci ! bien assuré. Cela dit, le garder chez moi me cause quelque inquiétude, même si j'ai envie de l'avoir dans la chambre où je dors... Enfin, celle où je dors seule, en tout cas.
 
Je m'installe devant mon ordinateur et commence à faire défiler mes photos. Je devrais travailler, mais j'ai si peu de temps à consacrer au cadeau que je prépare à Harry ? un scrapbook, un album rempli de souvenirs du temps que nous avons passé ensemble. Un cliché du Monet. Des dizaines de photos de couchers de soleil et des tonnes d'images de nous. Autant je déteste les paparazzi, autant je dois admettre qu'ils ont saisi quelques très jolis instantanés sur le vif.
 
Je trie les photos et rédige les légendes pendant quelques heures, puis je fais un peu de ménage dans l'appartement, avant de prendre une douche pour la soirée. Assez bizarrement, faire le ménage consiste également à faire le lit qui trône dans notre salon.
 
Pendant que je passe l'aspirateur, me parviennent d'à côté des grognements et des gémissements   assez  forts  pour  couvrir  le  bruit.  Je  ferme  les  yeux  en  priant intérieurement pour que Jamie ne couche pas avec Douglas, notre bruyant baiseur en série de voisin. Combien je voudrais que cela n'ait jamais existé, surtout depuis qu'il laisse clairement entendre qu'il aimerait bien remettre le couvert !
 
Quand Jamie rentre à l'appartement,  la dernière partenaire de Douglas est partie depuis longtemps, et j'astique la cuisine.
 
-Bravo ! lance-t-elle. Vous êtes engagée.
 
Je hausse les sourcils. Pour Jamie, faire le ménage, c'est tout laisser s'accumuler, puis passer toute une journée à répéter qu'elle déteste faire le ménage. Cela me rend folle.
 
-Il reste de quoi se faire à manger ? demande-t-elle.
 
-Des canapés, et de quoi boire.
 
-Tu veux aller prendre un déjeuner tardif ?
 
-OK. Edward viendra nous prendre à 18 heures. Nous devrons donc rentrer pour nous changer.
 
-Avec la limousine ? fait-elle, soudain intéressée.
 
-Je ne sais pas, dis-je en lui lançant une éponge. Mais si tu vas nettoyer la salle de bains, j'envoie un texto à Harry pour lui dire que c'est ce que nous souhaitons.
 
Et tandis qu'elle file accomplir sa mission, je me dis que c'est ainsi qu'il faut gérer sa colocataire.