Chapitre 9

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Chapitre 9 :

Après nous être empiffrées au Haru Sushi & Roll Café, et avoir dépensé comme des folles au Beverly Center, Jamie et moi nous installons dans le salon avec un pichet rempli d'un mélange de tequila, de jus de citron vert glacé et d'un rien de Cointreau. Nous avons déjà bu du saké au dîner, et nous sommes toutes les deux assez pompettes pour chanter en chœur le rap du générique de Die Hard – Une journée en enfer.
 
Nous en sommes au moment où les orteils de Bruce Willis se crispent dans sa salle
de bains, quand le téléphone de Jamie sonne. Elle jette un coup d'œil, puis pousse un cri suraigu et saute du lit pour foncer s'isoler dans sa chambre.
 
Bryan Raine, sans doute.
 
J'hésite à continuer ma soirée avec le film – elle est capable de rester toute la nuit au téléphone avec lui – quand mon téléphone sonne à son tour. Je ne prends pas la peine de regarder l'écran, je réponds aussitôt.
 
– Harry ?
 
– Ça va ?
 
Je mets un certain temps à comprendre qu'il me parle des paparazzi.
 
– Comment se fait-il que tu saches tout ce qui m'arrive ? Tu as loué un satellite pour ça ? Il y a des petits émetteurs cachés dans les vêtements que tu m'as offerts ?
 
– Quiconque possède un smartphone et un compte Facebook a vu des photos de toi aujourd'hui, dit-il. Et franchement, j'aime bien l'idée du satellite. Je vais demander à ma division aérospatiale de se renseigner là-dessus.
 
– Génial !
 
– Je t'ai demandé si ça allait, Nikki.
 
J'ai envie de lui reprocher de ne pas m'accorder le mérite de m'être débrouillée toute seule, mais l'inquiétude que je perçois dans sa voix est sincère.
 
– Oui, ça va, je réponds donc simplement.
 
– Ils ont parlé d'Ashley.
 
Parler de ma sœur, et avec une voix aussi douce, me fait monter les larmes aux yeux.
 
– Je sais ce que tu penses, mais ça n'aurait rien changé, dis-je. Il n'y avait personne aux alentours du bâtiment à mon arrivée. Ils sont venus plus tard, et même si Edward m'avait déposée il aurait été parti depuis longtemps à ma sortie.
 
– Nous en parlerons  plus tard. Je sais que je devrais argumenter,  mais je suis heureuse de pouvoir reléguer le sujet dans un avenir improbable.  Raconte-moi le reste de ta journée.

– Tu y tiens ?
 
– Ce n'était pas bien ? Je réfléchis.
 
– Pas trop mal, mais j'en ai passé la majeure partie avec un type de mon équipe nommé Tanner, qui se trouve être un petit connard sournois. Jamie pense que c'est lui qui a appelé les paparazzi.
 
– Et fait courir des rumeurs d'espionnage industriel ? dit-il d'un ton amusé qui me surprend. Je dois dire que tu es mon espionne la plus charmante.
 
– Tu n'es pas fâché ?
 
– Je suis furieux. Je ne prends pas ce genre d'accusation à la légère. Si c'est ce petit con qui les a lancées, je le saurai.
 
– Oh ! À t'entendre, on croirait que tu trouvais ça drôle.
 
– Pas du tout. Tout au plus, j'ai hâte d'anéantir celui qui a lancé cette rumeur. Je défends beaucoup de choses, mais pas l'espionnage industriel. Et laisser entendre que ma petite amie est l'espionne ne fait qu'aggraver les choses.
 
Je déglutis. Je ne me prive jamais de taquiner Harry sur l'étendue de son empire, mais j'oublie parfois à quel point il a le bras long. Il découvrira qui a lancé la rumeur, Tanner ou un autre. Et je ne doute pas qu'il le réduira à néant.
 
Comme l'a dit Ollie, Harry est dangereux. Pour ses ennemis, en tout cas.
 
– Ce n'est pas le sujet de conversation que j'aurais choisi, dit-il.
 
– Ni moi, je réponds, soulagée. Raconte-moi ta journée.
 
– Je préférerais savoir ce que tu fais en ce moment. Où es-tu ?
 
– Sur notre lit. Je pense à toi.
 
– Vraiment ? Je te vois d'ici. Alanguie,  les cheveux sur l'oreiller, ton corps nu étendu sur la couette.
 
Je ne peux m'empêcher de rire.
 

Trilogie Styles [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant