Chapitre 6

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Chapitre 6 :

Je suis réveillée le matin par l'odeur du café et des croissants tout chauds, et quand j'ouvre péniblement les yeux je trouve Harry à côté du lit, chargé d'un plateau appétissant.
 
– Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
 
– Une femme qui va affronter sa première journée de travail mérite un petit déjeuner au lit, dit-il en posant le plateau sur mes genoux, à peine suis-je assise.
 
Je bois une gorgée de café, puis je soupire alors que le breuvage commence à faire son effet.
 
– Quelle heure est-il ?
 
– Six heures tout juste passées. Je réprime un gémissement. À quelle heure es-tu censée y être ?
 
– Dix. Bruce me fait commencer un vendredi pour me familiariser avec les lieux et signer la paperasse. C'est probablement la semaine la plus calme que j'aurai avant longtemps. Lundi, je devrai y être à 8 heures, sûrement.
 
– Ne fais pas semblant de te plaindre. Tu adores ça, je le sais.
 
Il s'assied près de moi et boit une gorgée dans ma tasse. Il ne s'en est sans doute pas rendu compte, mais ça me fait sourire.
 
Quant à ce boulot, il dit vrai, je l'adore. Si je suis venue à Los Angeles il y a moins d'un mois, c'était pour un poste chez C Squared, une entreprise de logiciels sur Internet qui a un succès dingue, même si son propriétaire, Carl Rosenfeld, est l'un des plus gros cons du monde. Même si je redoute en permanence l'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de Harry, le fait que Carl m'ait virée est finalement une bonne chose. Je suis maintenant employée chez Innovative Resources, une entreprise qui réussit tout aussi brillamment, avec un patron beaucoup moins psychopathe.
 
J'étale un peu de confiture de fraise sur le croissant et en prends une bouchée, surprise de le sentir tiède et croustillant. Il fond dans la bouche.
 
– Où as-tu déniché des croissants frais ?
 
Je refuse de croire qu'il a poussé son jogging matinal jusqu'en ville. Et ces croissants ne sont pas du congelé réchauffé !
 
– Edward, répond Harry C'est son chauffeur.
 
– Remercie-le pour moi.
 
– Tu pourras le faire toi-même. Il va te déposer, à moins que tu n'aies l'intention d'aller au boulot à pied.

 
– Ce n'est pas toi qui m'emmènes ?
 
– Je serais ravi de covoiturer, mais ce n'est malheureusement pas possible aujourd'hui. Il se penche et je m'attends à un baiser. Au lieu de cela, sa main se referme sur la mienne et porte le croissant à ses lèvres pour en prendre une bouchée. Tu as raison, dit-il avec un sourire espiègle. Délicieux.
 
– Vous avez une dette envers moi, monsieur. On ne peut pas voler impunément sa viennoiserie à une femme.
 
– J'attends avec impatience ton juste et sévère châtiment, dit-il, se redressant et me tendant la main. Ou bien je pourrais me faire pardonner dans la douche ?
 
– Je ne pense pas, dis-je un brin hautaine. Je ne veux pas être en retard pour mon premier jour.
 
– Je croyais que tu n'étais attendue qu'à 10 heures.
 
J'acquiesce en terminant le croissant puis prends une autre gorgée de café.
 
– Oui, mais je dois passer chez moi me changer. Je lui décoche un sourire coquin. Et il faut que je me lave après notre nuit.
 
– C'est une bien triste pensée. Évidemment, si tu tiens à prendre des mesures aussi radicales, n'oublie pas que je t'ai proposé de partager ma douche.
 
Je le regarde de la tête aux pieds. Il est rasé de près, vêtu d'un pantalon bien repassé et de son habituelle chemise blanche. Sa veste attend au pied du lit et je sens même l'odeur du savon sur sa peau.
 
– On dirait que tu t'es très bien débrouillé tout seul, dis-je.
 
– Jamais je ne pourrais. Et pour toi, je suis prêt à me laver deux fois plutôt qu'une.
 
– Tentant, dis-je tout en repoussant le plateau pour me lever. L'air est frais, mais c'est une agréable caresse sur ma peau encore sensible. Mais tu n'as pas un travail qui t'attend ? Une acquisition à faire dans les technologies de pointe ? Une galaxie à acheter, peut-être ?
 
Il me tend un peignoir ouvert. Ce n'est pas le rouge que j'ai mouillé dans la piscine– je me demande combien il en entrepose dans son dressing-.
 
– Je m'en suis occupé la semaine dernière. Apparemment, il ne me reste plus rien à acheter.
 
– Pauvre garçon ! Je me retourne et lui dépose un baiser sur le menton pendant qu'il noue ma ceinture. Comme Alexandre le Grand. Plus de mondes à conquérir.
 
– Je t'assure que je suis très satisfait de mes conquêtes, dit-il. Il glisse par la manche une main sur mon bras, ça me fait frissonner. Son regard prend une expression calculatrice. Mais tu as tout de même raison. J'ai une journée remplie de rendez-vous à Palm Springs, et le premier est à 8 heures.
 

Trilogie Styles [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant