Chapitre 25 :
Harry part de bonne heure le lendemain matin. Il doit retrouver Charles à l'appartement de la tour avant de partir pour l'Allemagne. Je jette un coup d'oeil dans la chambre de Jamie, mais elle est encore dans les vapes. Je suis dépitée, je m'inquiète pour Harry et j'ai envie de parler à quelqu'un, mais je comprends bien qu'elle a besoin de dormir.
Mes soucis peuvent attendre.
Je tourne en rond dans la cuisine, hésitant entre les ½ufs ou un bagel, et j'opte finalement pour un café noir. Je ne peux me débarrasser de l'angoisse qui m'accable et décide de voir Harry. Peu importe qu'il s'apprête à partir. Je dois le voir une dernière fois. Le serrer contre moi et lui dire en plein jour que tout ce qu'il m'a confié la veille ne change rien. Je crois toujours en lui.
Je dois lui dire que je l'aime.
J'enfile rapidement une robe paysanne, un débardeur rose et des tongs, puis je me coiffe et me maquille rapidement. Je ne sais pas à quelle heure décolle l'avion et je ne peux prendre le risque d'être en retard.
Comme j'ignore si les paparazzi sont collés comme des sangsues sur le trottoir devant l'immeuble, je passe par derrière pour gagner le parking. Oui, ils peuvent se précipiter sur ma voiture quand je sortirai, mais avec un peu de chance je serai dans la rue avant qu'ils me remarquent.
Et pour le coup, j'ai de la chance. Il n'y a qu'un photographe esseulé assis sur une chaise pliante. Je réussis à faire un sourire pincé. Comment peut-on supporter de rester par une chaleur torride sur un trottoir, alors que la plage et la mer sont à quelques kilomètres seulement ?
Malgré tout, je ne m'appesantis pas sur son sort. Je préfère me concentrer sur deux choses : arriver jusqu'à Harry, et conduire assez délicatement pour que la Honda ne cale pas.
Miraculeusement, j'arrive sans encombre en ville, et quelques rues plus loin je m'engouffre dans le parking souterrain qui dessert la Styles Tower et l'immeuble voisin. Je me gare à la première place venue, empoigne mon sac et cours vers l'ascenseur.
–Je monte à l'appartement, dis-je à Joe qui est de service à la sécurité. Vous m'ouvrez ?
– Bien sûr, mademoiselle Fairchild.
Oui, il y a définitivement des avantages à être la petite amie d'un milliardaire.
L'ascenseur s'ouvre quand j'arrive devant. Je monte, appuie sur le bouton et trépigne pendant toute la montée. Je suis toujours sur les nerfs, et même s'il est ultrarapide cet engin ne va pas assez vite à mon goût. Les portes s'ouvrent sur l'appartement et je sors. Je n'entends ni Harry ni Charles, mais ils ne peuvent pas être déjà partis, Joe m'aurait prévenue sinon.
– Harry ?
J'entends un bruit sourd dans le fond de l'appartement et je me précipite en espérant que c'est lui et qu'il est seul.
Je le trouve dans la chambre, une valise ouverte sur le lit. Il me tourne le dos, mais en entendant le claquement de mes tongs il se retourne à l'instant où j'entre.
Je m'apprête à m'élancer dans ses bras – je ne désire rien d'autre que l'étreindre –, mais quelque chose dans son expression m'arrête. Je vois du plaisir et de la surprise, oui. Mais aussi de la circonspection. Et quelque chose de plus sombre, aussi. Quelque chose que je ne reconnais pas, mais qui pourrait être... du regret ?
– Harry ?
J'éprouve à présent une peur irraisonnée, et la soudaine montée de cette émotion me trouble. C'est de Harry qu'il s'agit. De l'homme qui ne me ferait jamais de mal. Qui déplacerait des montagnes pour me protéger. Alors, de quoi ai-je peur ? Au fond de moi, cependant, je le sais – et j'espère fébrilement que je me trompe.
– Nikki...
Le sourire qui se dessine sur ses lèvres est si chaleureux que je m'enhardis. L'inquiétude qui m'avait gagnée était infondée, et je la balaie en m'approchant de Harry.
– Il fallait que je vienne te dire au revoir une dernière fois.
– Je suis content que tu sois là, dit-il. Je n'aurais pas dû partir sans rien te dire. Tu vas me manquer bien plus que tu n'imagines.
Il y a quelque chose d'étrange dans son intonation, et il me regarde avec une adoration si familière que mon c½ur semble près d'éclater. Malgré tout, mon inquiétude revient. Mais je continue.
– Je voulais que tu le saches, ce que tu m'as dit hier soir ne change rien. Je m'en ficherais si tu avais volontairement poussé Richter du toit. Ce qu'il t'a fait était condamnable et cela restera en toi, Harry. Quoi qu'il arrive, je ne t'abandonnerai jamais.
– Je te crois, répond-il avec un triste sourire.
– Te souviens-tu quand tu m'as demandé de reprendre notre jeu ? Tu voulais être sûr que je ne te quitterais pas, quoi que j'apprenne à ton sujet. Tu avais peur que je parle si je connaissais tes secrets. Eh bien, je crois que je sais à peu près tout, à présent, et je ne pars pas. Je t'aime, Harry Styles. Et je reste à ton côté.
Il prend une profonde inspiration et son expression est presque chagrine. Ce n'est pas la réaction que j'espérais.
– Je sais que tu ne partiras pas.
– Non... dis-je, un peu inquiète.
Il se comporte bizarrement, mais après tout il doit se rendre dans un pays étranger pour comparaître en justice. Je devrais me montrer un peu plus indulgente.
– Je ne partirai jamais.
– C'est pour ça que c'est à moi de te quitter.
Je me fige, puis je répète mentalement ses paroles. Ce n'est pas possible. Il ne peut pas avoir dit ça.
– Pardonne-moi, poursuit-il avec une douceur qui me fait monter les larmes aux yeux. Je romps avec toi, Nikki. C'est terminé.
Un grondement m'envahit les oreilles. Ce doit être une hallucination. Un rêve. Un cauchemar. Il est impossible que Harry Styles m'ait dit une chose pareille. Et pourtant je suis là devant lui, et le frisson glacé qui m'a envahie n'a rien d'un rêve. C'est la réalité. Une tragédie. Je me rappelle la froideur et la dureté de mon enfance, et ce n'est pas une réalité vers laquelle je veux retourner.
– Je... Non. Non, ça ne peut pas être fini, je suis à toi, Harry. Pour toujours. Tu me l'as dit toi-même.
Il tressaille et se détourne comme s'il ne pouvait supporter le souvenir de ces paroles.
– Je me suis trompé.
– Tu parles ! Mais qu'est-ce qui se passe, ici ?
Nikki la fâchée ne va pas pleurer. Nikki la fâchée va exiger qu'on lui donne de fichues réponses.
– Je t'ai dit que je te quitterais pour te protéger si c'était nécessaire, dit-il avec tant de calme que l'envie me vient de le gifler.
– Me protéger ? Harry, tout va bien. Je vais très bien.
– Tu ne vas pas bien. Tu es effondrée avec cette histoire de tableau qui a fuité dans la presse, Nikki. N'essaie pas de dire le contraire. J'ai vu comment tu étais dans les toilettes. Tu voulais t'entailler. Tu étais prête à fracasser le miroir pour prendre un éclat de verre. Tu voulais te faire saigner, Nikki. Tu voulais souffrir.
Je me tais. Je ne peux pas nier, car il dit la vérité.
– Mais je ne l'ai pas fait, je me contente de répondre.
– Ça va empirer. Ça a déjà commencé. Je ne sais pas de quoi il parle. La presse, Nikki. Elle ne s'intéresse pas à moi. Harry Styles inculpé de meurtre. On aurait pu croire que ce serait passionnant, non ? Apparemment moins que sa petite amie. Qui, selon ces salauds, n'est pas vraiment sa petite amie. Juste une petite pute opportuniste qui coucherait avec n'importe qui pour avancer dans la vie, y compris avec des assassins.
J'en ai la nausée.
– Je m'en fiche. Je mens. Je peux vivre avec ça.
– Tu ne devrais pas y être obligée.
– Bon sang ! Harry, je ne suis pas une petite entreprise familiale qu'on peut sauver en retirant simplement ses billes. T'en aller ne va pas me sauver, mais me détruire. J'ai besoin de toi. De toi. Tu ne comprends pas ?
– Je ne supporte pas de te voir brisée. Surtout si j'en suis la cause.
– Si jamais tu me quittes, c'est sûr que je vais voler en éclats !
– Non, répond-il simplement.
Je me rends compte que je pleure.
– Il me semblait que tu m'avais dit que j'étais forte. Ou bien c'étaient juste des conneries ?
– Tu l'es, dit-il, toujours aussi calme. Assez forte pour rester, alors que je t'entraîne dans un enfer. C'est moi qui suis faible, Nikki, parce que je t'ai laissée bien trop longtemps exposée en pleine lumière. Je ne pouvais pas te quitter, et cela t'a fait du mal. Mais il le faut, à présent. Pour toi.
Il ferme la valise et la soulève. Pendant un instant, il reste là à me regarder. Je cherche quelque chose à dire, une formule magique qui pourrait tout arranger, mais nous ne sommes pas dans un conte de fées. Il sort de la chambre.
Il part. Il m'abandonne. Harry Styles, l'homme en qui j'avais confiance, m'abandonne pour ne jamais me faire souffrir. Il me quitte, et j'ai le c½ur en miettes.
Une froide colère s'empare de moi, mêlée d'accablement. Des larmes coulent sur mes joues, tandis que je me penche pour enlever le bracelet de cheville en émeraudes que je lance vers lui.
– Sois maudit, Harry Styles, je chuchote. Sois maudit d'avoir renoncé à nous.
Il s'arrête, et je vois son expression peinée. Il baisse les yeux vers le bracelet qui gît à ses pieds. Il s'apprête à le ramasser, puis il se ravise. Je le scrute, espérant des paroles de réconfort. Mais elles ne viennent pas. J'entends à la place les deux seuls mots que je n'aurais jamais voulu entendre :
– Adieu, Nikki. Et il s'en va.
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Tout d'abord, je m'excuse pour ce retard, mais avec la quantité de chapitres que j'ai posté en une fois je pense que cela devrait être bon :)
Et voilà le chapitre 25 qui marque déjà la fin du Tome 2...
On espère vraiment qu'il vous a plu !
Dites nous ce que vous avez pensé du chapitre en général ! Vous attendiez-vous à ce que Harry quitte Nikki ? Pensez-vous qu'il a eu raison ? Et est-ce que certaine d'entre vous ont versé quelques larmes ? A quoi vous attendez-vous pour la suite ?
+ Dites nous tout ce que vous avez pensé sur le tome 2 !
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Trilogie Styles [Tome 2]
RomanceVoici la réécriture de la Trilogie Starck de Julie Kenner version Harry Styles des One Direction. Le Tome 2. « Pour Harry, notre passion est un jeu. Pour moi, c'est féroce, aveuglant et réel. Ses envies sont claires : besoin de jouissance, de contrô...