Hidden Mystery

Chapitre 11

Ah ! Que le temps passe vite quand on s'amuse ! Quoi de mieux pour oublier le temps qui passe que les heures de cours qui s'enchaînent et se répètent sans cesse ? Bien sûr, cela ne suffit pas ! Il ne faut pas oublier mon humeur maussade et ces fichues pensées qui n'arrêtent pas de me tourmenter. Mais je sais que dans près d'une semaine ce sera ce que nous attendons tous, ce sera ce pour quoi tout le monde se prépare : Halloween. Il ne manque plus, à mon costume, que quelques petits détails. Enfin ça c'est mon perfectionniste de père qui le dit. Mais ce qui est sûr c'est que madame Tutela sera heureuse de voir que je « joue le jeu » à la perfection. Ça me paraît étrange de me soucier de ce genre de choses alors qu'il n'y a pas une semaine je me retrouvais nez à nez avec une épée au sein même du lycée. Et le lendemain elle avait disparu et je jouais à espionner le trio. Qu'est-ce que ça m'a rapporté ? Plus d'interrogations à rajouter à la pile. Bravo Gwen, à cause de ça tu ne dors plus comme il le faut.

C'est donc avec des cernes que je me réveille encore une fois. Et dire que l'on reprend une semaine de cours... Il pleut aujourd'hui ce qui vient ajouter de la lourdeur à l'atmosphère. Autrement dit : je n'ai pas envie d'aller en cours. Rester dans mon lit me paraît être une merveilleuse idée ! Lucie se fait du souci pour moi. Elle a essayé de prendre de mes nouvelles mais j'étais beaucoup trop fatigué pour lui mentir et de toute façon c'est impossible de la tromper.

Une fois en cours, je rêvasse à moitié et c'est souvent mon amie qui me tire de mes rêveries me rappelant par-ci par-là l'importance des cours. Quelle rabat-joie... Le cours d'espagnol se déroulait plutôt bien mais je ne sais pas pourquoi j'ai eu l'envie de tourner la tête et de regarder en direction du bâtiment I. Je reste perplexe quelques secondes. Analysant la scène devant mes yeux. Un duo ?

Je peux enfin mettre des prénoms sur ces visages. Le garçon costaud, Owen, est en train de se chamailler avec ce que je considère être comme son ami ou quoi que ce soit d'autre, Matéo. Je ne comprends pas encore ce qui lie ces deux personnages. De toute évidence, cette conversation n'a pas vraiment l'air d'être une conversation que pourraient avoir deux amis. Matéo esquisse de grands gestes furieux en direction d'Owen et en va même à avancer vers lui menaçant. Le garçon reste fidèle à lui-même, si bien qu'il déplace sa carcasse massive d'un pas en avant et que leur deux visages sont presque en communication directe. Il secoue la tête lorsqu'une goutte de pluie tombe de ses cheveux coupés courts et bruns sombres s'écrase sur son nez mettant alors fin à leur dispute visuelle. Matéo s'écarte et reprend de plus belle ses gestes en direction de la grille de l'établissement quand Lucie, qui a bien vu que je n'étais toujours pas concentré, interrompt mon observation.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande-t-elle en me fixant.

- On dirait qu'ils se disputent. Répondis-je en lui montrant la scène d'un coup de tête furtif.

- Et Sandrine n'est pas là, on dirait ?

- Non elle ne l'est pas.

Julien se retourne.

- Elle est peut-être malade. Réplique-t-il sur le coup avec une intonation cassée, comme s'il avait préparé cette réplique.

- C'est possible, regarde-moi ce temps. Enchérit Lucie qui n'y a pas fait attention.

- Je n'y crois pas, il se trame quelque chose. Au début le trio ne formait qu'un amas et là j'ai l'impression qu'ils se divisent. Expliquai-je.

- Faites-le-moi savoir si je vous dérange.

C'est notre professeure.

- Ex...Excusez-nous madame. Dit Lucie en se réinstallant correctement à table.

- Je sais bien que ce n'est pas un temps adéquat pour travailler, mais faites un effort. »

Ce n'est que plus tard, lorsque nous sortons du cours, que nous revoyons Owen et Mattéo. Ils ont l'air furieux et leurs yeux nous lancent des éclairs. Je reste éberlué. Nous auraient-ils vu tout à l'heure ? Lorsqu'ils passent à côté de nous sous le kiosque je ne peux retenir ma langue.