Chapitre 3

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J'ai eu la peur de ma vie quand j'ai entendu mon réveil sonné. La surprise a été telle que je me suis retrouvé sur le parquet. Espérons que mes parents n'aient pas entendu ça. Quoi de mieux pour se mettre de bonne humeur ? Bien sûr c'est ironique en vue de la panique qui assaille mon corps encore endormi. Je me précipite donc dans la salle de bain afin de me préparer. Aucun retard ne sera toléré avec ma mère comme conductrice. Et si c'est le cas elle ne m'attendra pas et je devrai aller au lycée à pied ce qui me mettra encore plus en retard. Et je n'ai pas envie d'être en retard. J'ai rendez-vous avec un élève de ma classe. Il m'attendra devant la grille et ce serait dommage que mon guide s'en aille sans moi. Surtout que je ne connais pas du tout le lycée.

Habillé de mes vêtements préparés la veille avec l'aide de mon père et après avoir déjeuné et m'être recoiffé, je monte en voiture aux côtés de ma mère. C'est moi ou elle est stressée ? Ma mère stressée ? Franchement j'aurais tout vu ! Ça doit être le fait que ce soit la directrice qui lui fasse la visite qui la rend aussi nerveuse. Ma mère, Lydia, est professeure de français au lycée. Ce qui n'est en aucun cas un cadeau. Elle a réussi à trouver un job dans le même établissement que moi. Elle va donc pouvoir suivre de ses propres yeux mon parcours scolaire, mes réussites, comme mes échecs. J'ai vraiment hâte. Encore une fois, l'ironie prend le dessus sur ma bonne humeur habituelle. Autant essayer de la retrouver sur le trajet. Ce serait vraiment dommage d'être froid avec le garçon qui me prête de son temps. D'ailleurs lui a-t-on laissé le choix ? Suis-je une obligation ou alors s'est-t-il porté bénévole pour cette tâche ?

Le parking, c'est là que tout commence. Je vois les élèves passer pour rejoindre le même endroit : l'entrée du lycée. Logique je pense. Je regarde ma mère avec supplice. On n'a pas échangé un mot depuis que nous sommes installés dans l'automobile.

« On peut encore faire demi-tour tu sais.

- Gwenaël Angélia vous allez me faire le plaisir de descendre de cette voiture immédiatement. Répondit-elle.

- Tu n'es toujours pas sortie non plus... Je pensais qu'il y avait une chance ?

- Pas la moindre, on y va. »

C'est déterminé que ma mère ouvre la portière. Je fais de même de mon côté. Ai-je une autre option ? Je ne pense pas. La foule des élèves est assez calme, trop calme, ça m'angoisse ! J'aperçois au loin des personnes semblant accueillir les autres. Une jeune femme et un garçon. Au loin, nous pouvons voir que ces deux personnes sont en train de se chamailler. La femme adresse un regard flamboyant au garçon en face d'elle ne faisant même pas attention aux personnes qui passent entre eux deux. C'est un regard catégorique. Le garçon à l'air ennuyé, inquiet ? Je ne sais pas mais je ne tarde pas à pouvoir le voir de plus près. Il est de côté et gesticule maladroitement jusqu'à ce que j'arrive à sa hauteur. C'est à ce moment qu'il se fige dos à moi. On dirait... On dirait un mec de séries : les cheveux noir brillant, le mètre soixante-quinze, à peu près comme moi. Sa morphologie est plus importante que la mienne mais je ne pense pas que ce soit des surplus en vue de ses bras musclés et serrés dans sa veste. Il a une peau clair-moyen neutre, c'est sa couleur exacte mais on pourrait totalement dire qu'il a la peau claire, mais pas trop. Il fait un demi-tour et alors que je suis en pleine observation, ses yeux viennent trouver les miens. Ses yeux... Des yeux verts, pas n'importe quel vert, un vert émeraude si beau, si puissant, une couleur vive à en faire tomber n'importe qui. Je pense m'être perdu au plus profond de ceux-ci pendant un long moment, en totale admiration devant cette couleur magnifique.

« Bonjour, je suis madame Angélia, professeure de français. Et voici mon fils, Gwenaël.

- Bonjour, je suis madame Tutela, la proviseure de ce lycée, n'en faites pas trop avec les présentations, je sais qui vous êtes ne vous inquiétez pas.

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