3.

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Je conduisis jusqu'à mon appartement, où se trouvait déjà mon meilleur ami, installé sur le canapé, mangeant une boite de Ramens devant une série Netflix. Je m'installai à côté de lui.

"Pourquoi tu cherchais un logement pour la semaine ? Commençai-je.

- Mon appartement à été inondé, il faudra une petite semaine pour refaire le sol selon mon propriétaire.

- D'accord.

- Et toi, t'étais où ?

- Au bar, avec mon patron, lâchai-je simplement.

- Quoi ?!

- Il m'a invité à boire un verre parce qu'hier il m'a demandé de rester beaucoup plus tard.

- D'accord, d'accord."

Je lui racontai vaguement ma journée plutôt calme.

Ensuite, je me levai et partis dans ma chambre pour me changer, troquant mon costume de travail pour mon jogging ainsi que mon t-shirt, puis j'attrapai le sweat accroché au porte-manteau derrière la porte, que j'enfilai en traversant le couloir, gagnant le salon. Là, j'ouvris la porte coulissante vitrée qui donnait sur mon balcon, et sortis, m'accoudant à la barrière. Je me mis à fixer les immeubles autour de moi, puis les voitures quelques mètres en-dessous, et enfin la route.

J'imaginai alors mon corps impactant violemment sur le sol, un bruit sourd résonnant dans la rue, puis les cris des passants, ensuite, les sirènes des voitures de polices et des camions des pompiers, puis les brancards, et finalement, les pleurs, la peine, le déchirement, la cérémonie, le cercueil, mon corps à l'intérieur, et puis la liberté, la paix, la fin de tout ça, mon père m'accueillant au bout du tunnel, dans la lumière, ses bras ouverts, et son sourire bienveillant comme à chaque fois que son regard croisait le mien.

Mon fil de pensées fut interrompu par le bruit de la fenêtre derrière moi, et l'arrivée peu discrète du blond :

"Arrête de penser, fit la voix grave de mon ami.

- C'est prouvé scientifiquement que c'est impossible, répondis-je nonchalamment.

- Alors, arrête de penser à la mort, et au fait de sauter de ce balcon.

- J'essaie, mais c'est toujours pareil.

- Jimin, tu te fais du mal chaque soir sur ce balcon, tu crois pas que tu devrais essayer de changer tes habitudes histoire d'être heureux ?

- Mon père m'a dit d'être patient alors...

- Arrête de te justifier avec ça ! Me coupa-t-il, tu sais aussi bien que moi que c'est pas vrai.

- Bien sûr que c'est vrai. Mon père me l'a dit, c'est forcément vrai.

- Ah ouais ? Et qui va rentrer dans ta vie si tu continues de t'accouder sur ce balcon, te demandant quels seront les impacts de ta mort ?

- Monsieur Jeon a dit qu'il m'aiderait, soufflai-je.

- C'est un homme d'affaires, un menteur donc.

- Tu comprends pas, tu le connais pas. Il ment pour le travail, le fait de m'aider n'aura rien de bénéfique pour l'entreprise.

- C'est un fait, je ne le connais pas, mais, au fond, toi non plus. Sois pas naïf."

Sur ces mots il retourna dans l'appartement, partant dans le couloir, j'en déduisis qu'il allait prendre une douche.

Il avait raison, je ne connaissais pas vraiment mon patron, et pourtant ça faisait deux ans que je passais toutes mes journées avec lui, cinq jours sur sept, et presque toutes les semaines de l'année, cinquante sur cinquante-deux précisément, mais je ne savais pas qui il était dans la vraie vie, personnellement. Je soupirai et rentrai à mon tour, fermant la fenêtre derrière moi.

First Times - J.Jk x P.JmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant