First Times - J.Jk x P.Jm

25.

J'avais encore pu éviter Jungkook toute la journée, jusqu'à maintenant. J'avais déjeuné seul, face à la grande baie vitrée de Chez Kristoff à observer les flocons de neige tomber. J'avais eu le temps de penser, et de réaliser une nouvelle fois que mes déjeuners avec Jungkook me manquaient. J'aimais la solitude, oui, mais j'aimais Jungkook encore plus.

Ce dernier m'avait d'ailleurs convoqué dans son bureau, Sunghee venait de me prévenir, en disant que ça avait l'air important. C'est donc inquiet que j'étais entré dans le bureau du châtain.

"Ah, assieds-toi.

- Sunghee a dit que c'était important, dis-je en m'installant sur un siège.

- Et bien, pas tant que ça. J'ai dit que l'on devait séparer le travail et l'amitié, mais visiblement tu as décidé de ne plus laisser exister l'amitié, sans même me donner d'explications. J'ai peut-être l'air stupide, Jimin, mais je ne le suis pas, et ça fait trois fois que tu refuses de déjeuner avec moi, en te justifiant par des excuses improbables. Donc, puisque tu refuses de me parler en dehors du travail, je t'ai fait venir ici dans l'espoir que tu m'expliques ce que j'ai fait de mal pour que tu me sortes de ta vie si brutalement."

Je gardai le silence et détournai le regard vers la ville de l'autre côté de la vitre.

"Et n'essaie pas de fuir cette conversation, reprit-il, auquel cas, je le prendrais très mal.

- Tu...Tu n'as rien fait de mal...

- Alors pourquoi est-ce que tu ne m'adresses plus la parole ?

- J-je peux pas te l'expliquer, bafouillai-je sans cesser de regarder la vitre.

- Et pourquoi ça ? J'estime avoir le droit à des explications.

- Effectivement, mais je peux pas t'en donner, parce que...parce que c'est...Je peux pas, c'est tout.

- T'as l'intention de me reparler ou je dois m'habituer à ce que je ne sois plus que ton patron ?"

Je n'avais pas envie qu'il ne soit plus que mon patron, cette histoire de garder mes distances n'avait servi qu'à me faire comprendre que j'avais besoin de lui. De plus, je n'avais pas cessé de penser à lui durant les trois derniers jours. Même la veille, j'avais passé la journée de Noël à culpabiliser de lui avoir répondu si sèchement. Ce n'était pas une bonne idée, pour ne pas dire la pire de ma vie.

"Non, non, c'était stupide, pardon. Je suis vraiment désolé, dis-je finalement.

- J'ai du mal à t'accorder mon pardon sans savoir pourquoi tu l'as fait."

Et merde.

Je ne pouvais pas lui dire, parce que ça n'était pas réciproque et que je n'allais pas m'en remettre. Je devais trouver autre chose.

"Je suis un mauvais ami, parce que je suis égoïste, alors je me suis dit que pour te protéger en quelque sorte, c'était mieux que je garde mes distances, pour éviter de te faire du mal d'une quelconque manière.

- Et tu t'es jamais dit que le fait que tu gardes tes distances puisse me faire du mal ? Il arqua un sourcil.

- Euh...

- C'est bien ce qui me semblait.

- J'ai un peu de mal avec l'idée que l'on puisse tenir à moi à ce point, avouai-je d'une voix faible.

- Pourtant c'est le cas, je tiens à toi bien plus que ce que tu pourrais imaginer. Et je me fiche que tu sois un mauvais ami ou égoïste, ça n'a pas d'importance parce que tu es toi, et c'est toi que je veux dans ma vie, et pas une image de toi, ou une partie de toi, mais toi tout entier.