Les iris noirs s'enracinèrent dans leurs jumeaux dorés. Le Temps se suspendit un instant, comme épris de pitié face au cruel destin qui les attendait. Médusé, Kylo Ren refreina la vague de désillusion menaçant de l'engloutir. La détresse enfla si vite au creux de sa poitrine, jusqu'à ce qu'elle n'explose, et que le Temps ne se relance.
- Kylo Ren, apprenti de Dark Sidious et digne successeur de Vador.
Le sang coulant dans ses veines se gela douloureusement. Cette voix, cette voix qui s'échappait de ses lèvres rosées, sonna à la fois sienne et étrangère. Une nuance lugubre, inhumaine.
- Jamais je n'aurais pensé te rencontrer en chair et en os, souffla-t-elle avec sarcasme. Encore moins escorté par cette gamine de la Lumière.
La Rey factice observa ses membres, ses vêtements, une expression dédaigneuse collée au visage. Quel manque de grâce... Ecœurée, elle se débarrassa de sa vieille sacoche, puis son regard s'immobilisa. Son ricanement triomphant résonna dans le cimetière verdoyant alors qu'elle saisissait l'arme mythique coincée à sa ceinture.
- Connais-tu la règle des Deux, jeune Ren ? demanda-t-elle distraitement en soupesant le manche dans ses mains.
Il ne répondit pas, ses pupilles toujours intensément fixées sur elle, à la recherche d'une quelconque trace de la véritable Rey. La rage et l'obscurité du défunt Sith inondaient tant la Force, qu'il fût contraint de pousser encore, et encore, jusqu'à sentir enfin leur lien. Englué par la présence malsaine du spectre...
- Pas très loquace. Soit, je te conterai donc l'histoire sacré de la naissance des Sith, déclara-t-elle, une terrifiante adoration dans la voix. Il y a maintenant des siècles de cela, un jeune Jedi puissant, arrogant se laissa séduire par le côté Obscur. Il déserta l'Ordre de la Lumière et créa son double noir, l'Ordre Sith. D'autres adeptes de la Force, captivés par son charisme et ses idées révolutionnaires, suivirent ses pas, si bien que l'inévitable se produisit. Un schisme éclata, engendrant une impitoyable guerre civile entre les deux versants de la Force.
Une lueur traversa ses iris dorés, une sorte de soif de carnage qui renforça son machiavélisme. Détournant son attention de l'arme, à présent enserrée dans sa main, Rey se retourna doucement pour caresser des doigts la sépulture de Dark Bane, sa sépulture.
- Ces satanés Jedi ! Au lieu de respecter notre croyance, notre dogme, ils nous ont massacrés, décimés par milliers. Sous quel prétexte ? Celui que l'Ordre Sith plongerait la galaxie dans les sévices, l'abus, l'injustice. Mais, c'était déjà le cas, seulement, les preux Chevaliers Jedi étaient bien trop aveuglés par leur code pour ouvrir les yeux. Nous, les Sith, projetions de rétablir l'ordre d'autrefois par la force, la dictature était la seule option.
Lentement, Rey se détourna de la tombe et reporta son attention sur le Chevalier Noir, toujours plongé dans le silence.
- Jadis, frères dans la Force, et finalement antagonistes, constata-t-elle, un rictus moqueur aux lèvres. Nombreux furent les pertes. Après des jours et des jours de lutte, les Jedi triomphèrent. De tout l'Ordre Sith, un seul survit : moi, Dark Bane. Si je m'éteignais, j'emportais l'Obscurité avec moi. Alors m'est venu l'idée de la règle des Deux. Un maître, un apprenti. Pas plus, pas moins, pour qu'à jamais demeure notre Ordre glorieux.
Désormais, Rey, amusée, tournait progressivement autour de lui, un charognard guettant sournoisement un cadavre.
Cette fois-ci elle était le prédateur, le monstre puissant, et lui, la cible, la proie. Et elle adorait cela.
- A présent nous sommes trois. Sidious, toi, moi. Ton maître est certes redoutable mais c'est un vieil homme flétri, trop confiant. Je peux t'aider à vaincre cette dernière part de Lumière qui te ronge de l'intérieur. Ainsi Ben Solo n'existera-t-il plus que sous l'honorable nom de Kylo Ren.
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Alliance
Fiksi Penggemar« Notre âme est aussi irréductible à la blancheur de la neige qu'à la noirceur de l'orage. » Sous l'impulsion du Suprême Leader, la tactique prime sur la force, à tel point que, partout dans la galaxie, le Premier Ordre gagne en dignité. Sur Ajan Kl...