Hôpital

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Isabelle traversa la salle d'attente de sa posture altière. Son ensemble deux pièces composé d'une jupe aux genoux et veston classique lui donnait un air de directrice d'école. Sa chevelure bien serrée dans son fidèle chignon accentuait d'avantage encore sa stature de femme d'affaires redoutable.

— Alexander, je veux voir papa, commença immédiatement à se plaindre Isabelle. Il ne peut pas nous quitter. J'ai besoin qu'il m'appelle chaque jour pour ne pas que je perde les pédales avec Lewis. Tu sais qu'il a encore trompé Jace aujourd'hui ? Cet enfoiré, il va me le payer.

— Jace ne le quittera jamais. Tu devras t'y faire ou bien...

— Ou bien ?

— Il faudrait que tu te trouves un mec. Tu sais que tu as cinq ans de plus que moi et que j'ai plus de femmes en un mois que tu n'en auras jamais dans toute ta vie. Si tu continues à t'impliquer autant dans les affaires des autres au lieu des tiennes, tu finiras mère supérieure dans un couvent à vouloir gérer si elles doivent porter du noir ou du blanc le lundi.

— Toi, tu as parlé à Clarissa. Dès que tu l'appelles, tu deviens une vraie peste; tout comme elle.

— Clarissa est très charmante. Ce n'est pas comme toi qui nous ramènes toujours notre voiture complètement vide d'essence.

— En parlant de ça, c'est vrai que je n'ai pas pensé à la remplir. Tu dois comprendre que papa était ma priorité. Tu le comprends ça au moins, Alexander ?

— Comme toujours, tu retournes toujours tout à ton avantage.

— Ah Jace arrive ! Viens vite, sinon il va s'écrouler.

Ils rejoignirent leur frère qui traînait de la patte. Ses mocassins frottaient le plancher alors qu'il tentait de relever son pantalon beaucoup trop grand à la taille. Décidément, c'était totalement improbable d'avoir une famille aussi atypique. Il y avait Alexander, libraire, mais surtout le matérialiste extraverti aux cheveux noirs, musclé et qui faisait de l'effet seulement en portant une tenue décontractée. Ensuite, c'était Isabelle, l'aînée manipulatrice, pratiquement amoureuse de son père et complètement coincée dans ses costumes. Finalement, il y avait, bien sûr, Jace, le blondinet lunatique, soumis et homosexuel, qui, s'il le pouvait, irait vivre sous terre avec tous ses trésors archéologiques.

Le groupe se rejoignit au centre de la salle, inconscient des yeux quelques peu interrogateurs des autres gens qui étaient impressionnés par l'état lamentable d'Alexander, de la grandeur d'Isabelle qui dépassait ses frères d'une bonne tête et de Jace qui n'arrêtait pas de renifler bruyamment. Alexander allait lui demander d'utiliser un mouchoir quand on entendit une voix.

— Lightwood ?

Le trio se dirigea immédiatement vers le médecin qui descendait son masque de chirurgie. Son regard n'augurait rien de bon et Jace redoubla ses pleurs incontrôlables. Isabelle et Alexander le prirent chacun par un bras et attendirent la sentence.

— Lightwood... Robert est plongé dans un coma artificiel pour lui éviter de souffrir inutilement. Nous avons stoppé l'hémorragie, mais puisqu'il a perdu énormément de sang, il nous a semblé encore plus pertinent de l'endormir afin qu'il récupère. Les prochaines 24 heures seront critiques. Il a cinquante pour cent de chance de survivre ou de mourir. Vous ne pourrez le voir que quinze minutes chacun et ensuite, nous vous donnerons des nouvelles si son état s'améliore ou se détériore. Dans les deux cas, il est inutile de rester ici. Je vous suggère de vous trouver quelque chose à faire car je sais très bien que vous ne dormirez pas cette nuit. Qui veut être le premier à le voir ?

Le reflet du lion (Malec AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant