Le reflet du lion (Malec AU)

Bain de minuit

Magnus et Alec avaient une immense piscine creusée faite sur mesure. La grandeur et les formes arrondies en faisait presqu'une œuvre d'art en elle-même. L'entrée descendait graduellement comme une plage pour laisser la place à une eau assez profonde pour y plonger sans danger et ensuite nager un long moment. Bien que la demeure était tout à fait en accord avec cette luxueuse piscine, Alec s'étonna que sous un assemblage de plantes fleurissantes se trouvaient une jolie petite cascade d'eau cachée par l'une des nombreuses courbes du plan d'eau. Une musique d'ambiance s'échappait derrière la chute et, tout juste à côté, on retrouvait un rebord plus bas pour faciliter le positionnement des bras et y relaxer tranquillement.

Après avoir délié ses muscles en faisant quelques longueurs, Alec s'installa à cet endroit paradisiaque et regarda son mari qui continuait à nager avec grâce et souplesse. Les muscles de ses épaules roulaient à chaque mouvement des bras dans un crawl parfait. Hypnotisé par ce spectacle, il se demanda comment un homme pouvait être aussi splendide. L'eau glissait sur sa peau dorée qui scintillait au clair de lune. Un instant, il vérifia que l'eau ne contenait pas de paillettes. Cela aurait été possible étant donné le goût très défini de l'asiatique pour cette poudre brillante. Le libraire secoua la tête en riant doucement. Il en avait même retrouvé sur Président Miaou qui semblait aussi fier que son maître.

Le sourire serein qui s'était emparé de lui s'estompa en réalisant qu'il ne voyait plus Magnus faire ses allers-retours. Il se redressa pour avoir une vue plus globale de la piscine, mais étant donné les dizaines de courbes, c'était impossible d'en voir plus que le tiers.

— Magnus ?

Alec essaya de voir l'homme à l'extérieur, mais encore là, les nombreuses plantes l'empêchaient de voir derrière lui. Bon Dieu! Où était-il donc passé ? Une peur irrépressible l'envahit alors. Pouvait-il avoir sombré ? Il avait tellement fait de longueurs que cela était totalement possible. Une crampe ou bien seulement un malaise l'avait peut-être fait couler vers le fond.

— MAGNUS ?

N'ayant pas plus de réponse que la première fois, Alec se décida à faire une plongée pour s'assurer que Magnus ne gisait pas au fond. Il allait s'y engouffrer quand la tête de l'asiatique sortit de l'eau à quelques centimètres, à peine, de celle d'Alec. Un grand sourire se dessina sur son visage en se rendant compte qu'il avait fait peur à son époux.

— Si tu voyais ta tête, Alec. J'ai bien cru...

L'asiatique fut englouti dans les bras du libraire qui le serra à lui en faire perdre le souffle. Whoa ! Magnus n'eut pas le choix de le tapoter dans le dos pour le rassurer.

— Allons mon amour, je t'ai seulement surpris. Ce n'est pas si épouvantable que ça.

— Tu n'as aucune idée de ce que je viens de vivre. Je croyais que tu t'étais noyé. Je ne te voyais plus nulle part. Tu avais disparu. Mon Dieu Magnus ne fais plus jamais une telle chose.

— Hé ! Je suis là ! Ne t'inquiète plus, répondit l'asiatique en repoussant gentiment Alec. Tu sais que pour quelqu'un qui veut repartir dans son monde tu es plutôt attaché à moi ?Comment feras-tu quand tu m'auras quitté, continua-t-il en mettant sa main sur la mâchoire de son mari.

Pour toute réponse, Alec se jeta sur sa bouche et l'embrassa désespérément. Comment lui dire qu'il ne désirait plus partir tout en sachant qu'il partirait quand même ? Il ne pouvait plus se voiler la face. La peur qu'il avait ressenti en ne trouvant plus Magnus avait finalement eu raison de tous les motifs qu'il avait mis de l'avant pour se faire croire qu'il n'aimait pas Magnus. Il attira son mari tout contre lui en passant une main dans le creux de ses reins et l'autre sous sa cuisse afin de la relever.