Born To Die -Tome II

Chapitre 16

J'ai pas vu le temps passé. Nous sommes déjà arrivés à une période où les feuilles des arbres repoussent, où nous enlevons et rangeons nos manteaux d'hiver pour laisser place à des vestes en jeans et autres habits estivales. Le printemps est entré en jeu,, et je n'ai rien vu venir.

Il faut dire que j'étais, comme les autres, très préoccupé par Emma. Depuis un mois, elle restait enfermée dans sa chambre toute la journée et sortait le soir, habillée très légèrement, puis sortait et ne revenait que quelques heures plus tard, voir tôt le lendemain. Comme un matin où je l'ai surprise alors que je m'étais réveillé aux environs de six heures, ne réussissant plus à m'endormir. Elle était rentrée, titubant et fort bourrée, je sentais l'alcool présent dans son organisme même à deux mètres d'elle. Je savais très bien que même si j'essayais, elle n'allait pas me parler, alors je l'ai laissé rentrer dans sa chambre, sans un mot, mais avec un million de regards interrogateurs.

Certains autres soirs, elle ne rentrait pas, et plus tard elle nous avait dit qu'elle allait chez moi. Alors au fil du temps, je me suis rendu compte qu'elle ne voulait pas d'aide. Puis merde, elle est grande, elle sait ce que ça fait. En vrai, c'est plus moi qui est besoin d'aide. Parce que je sens que je la perds de plus en plus, elle se renferme énormément, mais elle est heureuse comme ça, et je ne peux pas le supporter. Je veux son bonheur, mais savoir qu'elle nous évite me fend le coeur. Elleme manque, l'Emma d'avant. Même notre couple nous manque.

Emma elle est comme ça. Elle se renferme sur elle-même, elle montre qu'elle va mal mais dit qu'elle va bien. Moi je connaissais la fille qui venait se réfugier dans mes bras quand elle n'étais pas heureuse, maintenant je connais la fille qui se réfugie dans son propre malheur pour se dire que ce n'est pas grave. Mais Emma, c'est avant tout la fille la plus courageuse que je n'ai jamais vu, elle sait ce qu'elle fait et c'est pour ça qu'en tant qu'ami, je la laisse.

Je ne suis pas comme mes amis, qui, quand elle s'apprête à partir, lui cris après en lui demandant où elle va. En lui rabâchant que c'est dangereux pour elle alors qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent. Je sais très bien que c'est inutile d'agir comme ils le font.

* Emma *

Depuis le départ de Tom, je voulais être seule. Simplement parce que depuis notre tendre enfance, nous sommes seuls. Je me rappelle des soirs où je rentrai en pleurant, disant à mes parents que telle fille n'est plus amie avec moi, avant d'ajouter le lendemain que nous nous sommes réconciliées. Dès que l'on change d'établissement, on redevient seul. Tout le temps, toujours et tout le long de notre vie. Il y a bien sûr quelques exceptions, mais c'est la vie.

Alors je ne voulais pas de Louis, Liam, Harry, Zayn ou Niall. Je voulais être seule, me débrouiller seule, vivre seule. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai demandé à Niall son appartement. Etre autonome était mon plus grand souhait parce que j'ai dix-huit ans. Je veux redevenir Emma Hone, une fille inconnue au grand public, même si je sais que ce sera difficile parce que je serai étiquetée un long moment comme la "petite amie de Niall Horan des One Direction".

Je m'étirai dans ce lit trop grand pour moi seule, baillant de manière plus ou moins élégante et me levai lentement. Je me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une douche, et quand j'eu terminé, je me maquillai, uniquement les yeux et toujours en noir. C'était comme ça chaque soirs depuis un mois, et je ne voulais pas que ça change.
Parce que chaque jours ressemblait au précédent, les semaines défilaient et c'était mieux ainsi. Chaque soirs, je sortais aux environs de vingt heures et marchais dans les rues plus ou moins éclairées de Londres, certaines fois on me reconnaissait mais je m'en foutais. Je marchais, d'autres fois je courais malgré mes talons aiguilles, et enfin j'arrivai là où chaque soirs, je me sentais une putain de bonne vivante. Je ressentais des émotions que je n'avais pas encore sentis ou oubliées, et ça faisait un bien fou. J'avais deux ans à rattraper, j'étais prête à les vivre ces deux années.