Born To Die -Tome II

Chapitre 4

* Point de vue omniscient *

"Pas avant demain."

Pas avant le lendemain, et c'est le surlendemain, par manque de sommeil, qu'avait fait le métisse, entouré de trois de ces amis (Louis et Eleanor étant en lune de miel), la recherche d'Emily Styles.

Assis sur le canapé de leur salon, l'ordinateur posé sur les genoux de Zayn, à un angle de vue confortable pour ses amis de part et d'autre de lui, les hommes hésitèrent.

« -Mais t'es sûr d'avoir entendu le nom d'Emily Styles ?, demanda le blond.

-Ouai. »

La page ouverte sur Google, ses doigts hésitants, il passa sa main autour de sa nuque, releva sa tête, un rire nerveux envahissant son visage.

« -Et si c'est elle ? Si c'est Emma, on fait quoi ?

-Elle s'ra en vie, c'est déjà bien. Et ça prouverait qu'elle vient nous voir chaque mois.

-Bon écoute Zayn, passe l'ordi, j'la fait cette recherche ! »

Harry prit l'appareil, cherchant son nom. 

Son visage se détendit soudainement.

« -Alors ? »

Quelques secondes s'écoulèrent, un silence pesant que Niall ne supporta pas.

« -Putain. Putain de merde, c'est elle.

-Elle ?

-Ses photos, toutes les photos d'Emma, on les trouve en cherchant "Emily Styles". On trouve son Facebook, on trouve tout ça. On trouve son Twitter aussi, Instagram, tous les articles d'Emma sont au nom d'Emily.

-Va voir ses réseaux sociaux, ordonna Niall.

-Elle... a posté quelque chose. »

~~~

« -Du nouveau à propos de l'affaire d'Emma Hone ?, demanda un jeune policier.

-Ouai. On vient de nous appeler pour... un changement d'identité. Et j'ai r'gardé son twitter, là, et elle a posté quelque chose. Ce ne fut pas difficile de décrypter le message. "Steal My Girl", chanson du groupe. Vole ma fille, alors c'est surement une piste nous prouvant subtilement qu'elle a été enlevée. »

"Décrypter"... Et si décrypter était notre clé ? 

« -Apportez-moi les lettres trouvées, apportez-moi son cahier vierge, le cahier où elle écrivait ! »

« Bon, c'est simple, il suffit qu'on trouve la signification de la première lettre pour trouver le message de la lettre mystère. Ca peut être un truc con comme compliqué.

Comme des jeux d'enfants, des jeux où la lettre correspond à son classement dans l'alphabet, 1 pour A, 2 pour B, ect, un trait en bas pour les espaces, et des traits d'union pour séparer les lettres. Ce qui nous donne... 

"Je l'ai enlevé pour longtemps.

-M.E.C"

Elle a officiellement disparue, depuis cinq mois maintenant, six officieusement, mais si jamais on ne la retrouve pas avant un an, elle sera morte officiellement, mais pas dans nos pensées. 

Et puis il y a ces foutues lettres,  "-M.E.C", comme la plaque d'immatriculation des deux jeunes filles. Mais comme tout le monde pense qu'Emma est l'une d'elles, ça veut dire... qu'elle est avec eux ? Qu'elle veut faire du mal aux chanteurs ?

Mais une chose vraiment étrange, c'est le rapport de la police de Doncaster qui nous a été transmis concernant la disparition d'une certaine Amy Jones, mais pourtant, cette fille n'a rien avoir avec Emma Hone, hormis les conditions de leurs disparitions. »

Peu de temps après l'union de Louis et Eleanor, Zayn avait prévenu le commissaire Moore de peur d'avoir des représailles de Mike, pour se sentir en sécurité. Il avait dit qu'il y avait deux personnes, trois en comptant l'enfant.

Et ils avaient établis un plan ensembles : le prochain 17 du mois, jour mensuel de la venue des deux jeunes femmes, des policiers allaient se disperser dans le jardin, de façon à les cerner, les arrêter et les interroger.

Mais le hic, le problème, c'est que jamais, plus jamais depuis le mariage, ni Louis, Eleanor, Niall, Harry, Liam, Zayn, Perrie ou bien Sophia, aucuns policiers ne virent les deux jeunes femmes venir chez les chanteurs.

* Point de vue inconnu *

« -J'peux savoir où on va ?

-Tu verras vite, poupée. »

Je détestais quand il me nommait de ce nom absurde.

Je me demandais comment il pouvait conduire, sachant que, alcoolique comme il est, il avait du mal à formuler une phrase correcte.

Plus les minutes passaient, plus il faisait sombre, et ça devait faire une heure, ou deux peut-être que nous roulions.

On se gara dans un bois, il arrêta la voiture et resta immobile quelques secondes.

Je dévisageai le paysage, les arbres, les routes mal foutues, tout ça, je reconnaissais cet endroit.

Les secondes défilèrent, et je savais bien que c'était mes dernières minutes. Il ne m'a pas emmené dans ce bois pour me "faire sortir". C'était pas dans ses habitudes. 

Mais c'était, si je tentais, ma sortie : il fallait que je fasse diversion pour m'enfuir.

« -Depuis le temps qu'on se connait, tu sais que... enfin... 

-Abrège.

-Je connais du monde qui pourrait te servir.

-J'ai tout ce dont j'ai besoin. »

Il me rendait la tâche plus difficile que prévu, et je fus contrainte d'utiliser mon dernier plan. Je pris le couteau que je gardai dans ma poche, le sortis furtivement, le planta dans sa cuisse, empoigna la corde qui traînait à l'arrière du véhicule, et parti.

Pour la première fois depuis dix mois, je courus, même si je savais qu'il allait me rattraper.

Putain, dix mois déjà que je suis emprisonnée dans cette maison... Dix mois que la célèbre "Emma Hone" était emprisonnée, déjà.

Enfin, j'allais être libre, enfin. 

Du moins, c'est ce que j'espérais.

Parce que ce salaud me rattrapa, malgré la douleur que lui infligeait sa blessure.

De dos, je le fuyais, encore et encore, mais ça ne suffisait pas, non. Il encercla mon cou avec son bras pour m'arrêter et me faire peur. Il me retourna, de façon à ce que je puisse sentir son haleine alcoolisée, de façon à ce que je puisse voir ses yeux noirs de haine. Il me hait, ouai, il me hait et j'aime ça.

« -Emily...

-Je ne suis pas elle bordel ! Mike, reprends-toi, je ne suis pas elle ! »

Mais sans que je ne m'en rende compte, il prit mon cou dans ses mains, et j'ai beau me débattre, rien n'y fait. Il me souleva facilement, tandis que je fermai les yeux. Mes cris s'estompèrent jusqu'à disparaître dans l'obscurité.

* Point de vue omniscient *

 Dix mois que cet accident s'était produit, ce meurtre.

Douze mois ensuite, un an, et rien ne changeait. Des femmes ont donné naissance à des enfants, des retraités sont décédés, une infinité d'éclats de rires a retentit dans le parc du quartier. En un an, des milliards de choses se sont produites.

La police de Doncaster a, deux mois après le meurtre, retrouvé le corps de la jeune femme. Cette découverte devra être annoncé à la famille et proches de la victime.

 Et en deux mois, Niall reçut un appel qui changea sa vie.