« Où es-tu ? », « -Que fais-tu ? », « -Emma, laisse-nous t'aider. », « -Emma... », voilà tous les messages que je recevais de la part d'Harry et Niall depuis trois mois, voilà tout ce que je cherchais à éviter. Alors depuis un trimestre, je m'éclipsais dans l'appartement de Niall, seule, et c'est fou comme le temps passe vite quand on s'en fout de tout.
Ma conscience est plus lourde qu'avant, car mes amis -je peux les appeler ainsi- ont confiance en moi, ce qui me rend plus courageuse, mais le fait que je doive tout leur dire me rend anxieuse. Même si maintenant j'ai encore neuf mois pour m'expliquer, j'ai peur de ne pas réussir.
J'en suis perdue. Parce que Niall m'a rappelé que je pouvais être hospitalisée, voir même internée pendant six mois au maximum, et qu'il fallait donc que je me décide à parler ou pas. Mais je suis morte de trouille d'y aller, que mon état s'aggrave et que je rate trop de choses.
Et puis plus que tout, je voulais oublier ce qu'il s'était passé il y a quelques mois, tous les sentiments et les douleurs que j'ai ressenties.
Je ne dormais plus, je pleurais sans cesse dans la chambre d'ami de l'appartement, je mangeai peu, je criais et putain dans quel état étaient mes poignets. Mon corps entier est mutilé jusqu'aux os et mon coeur n'est que poussière. J'étais vraiment fatiguée et me demandais constamment comment tout ça allait se terminer, alors je me rongeais les ongles jusqu'au sang et j'écrivais même si l'encre se mélangeait à mes larmes et tous mes sentiments se bousculaient sans cesse. Et alors que j'étais étendue par terre, recroquevillée et les yeux fermés, mon téléphone sonna, m'indiquant que j'avais reçu un message. Je levais le bras et tâtais le lit pour l'empoigner. Eblouie, je pris du temps pour comprendre que le destinataire n'est d'autre que Niall.
« -Parles-en. Je t'en supplie, ça te détruit.
-Comment ça ? »
Je fronçais les sourcils.
« -Je suis venu cette nuit, je voulais prendre quelque chose et je t'ai entendu pleurer. Tu n'arrêtais pas, et ça me tuait. Tu m'fais mal, Emma, parce que je ne peux rien faire, parce que tu ne veux pas être aidée, tu ne veux pas parler mais j'ai envie de te retrouver, toi et ton sourire. Alors écris le ton mal, puis brûle, jette, gomme ou efface ce que tu as fait, mais fais tout pour être plus libre.
-Je peux pas être libre.
-Pourquoi ?
-Parce que j'ai essayé de me libérer, j'te l'jure, mais j'ai foiré à chaque fois, alors je sais que la liberté, c'est pas pour moi.
-Qu'est ce qui pourrait te libérer ? »
J'aimerai avoir la réponse à cette question, et puis je me relevais brutalement. Nous étions le quinze, et comme chaque mois, je prenais ma voiture et partais, tard le soir.
« -Je viens te prendre ce soir, à vingt-trois heures quarante. Ne sois pas en retard, tu verras. »
Et le soir venu, malgré les vingt degrés printaniers prévus, je m'habillais chaudement, empoignais ma guitare et parti. Je paniquais parce que je n'ai pas vu Niall depuis un long moment, et puis je ne suis pas sortie, à part pour aller sur le pont. Cette absence publique m'arrangeait beaucoup car les médias et les gens ne s'intéressaient pas à moi, hormis le mois suivant l'annonce des garçons au sujet de leur première partie de leur tournée. Même si je pouvais encore ne pas venir.
Je me garais devant l'imposante demeure et patientais quelques minutes, pour découvrir une silhouette s'avancer vers moi puis s'arrêter devant ma portière. Je tournais la tête et reculais subitement lorsque nos regards se croisèrent. Il avait... de la tristesse, de la pitié et une once de colère dans ces pupilles. Je lui fis signe de me rejoindre et il ne tarda pas. Une brise de vent souleva ma chevelure lorsque qu'il ouvra la portière et je ne tardais pas à allumer le moteur pour partir.
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Born To Die -Tome II
FanfictionOn dit que plus longtemps quelqu'un disparaît, moins il risque de revenir. Après, il a ce qui est dit et ce qui est fait. Y'a aussi ce qui est dit et c'qui est vrai, c'qui est fait et c'qui est vrai. Tout ça, c'est différent. Une personne dira qu'Em...