Chapitre 30

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Couchée sur un matelas dur, je regardais le plafond de la cellule dans laquelle j'avais passé les quarante-huit dernières heures enfermée telle une criminelle. Au début, je m'ennuyais, je réfléchissais, je me torturais l'esprit, j'essayais de me raisonner et de contrôler ma colère ardente. Mais plus les heures passaient, plus mes pensées se dissipaient, laissant place à un vide, envahissant mon esprit de part et d'autre. J'étais juste là, étalée sur un matelas, telle une plante en agonie. J'aurais fait de la peine à quiconque se serait approché de moi pour me jeter un coup d'œil. Mais ça ne risquait pas d'arriver puisque depuis qu'on avait fermé à clef les barrières de ma cellule, plus personne ne s'était aventuré dans le sombre couloir qui donnait à celle-ci.
J'étais seule, seule physiquement et mentalement. C'était une sensation bizarre que j'avais l'impression d'avoir déjà ressenti. Effectivement, j'avais eu ce sentiment en me réveillant, la première fois que j'avais ouvert les yeux à Konoha, ne me souvenant de rien et me sentant plus seule que jamais. Mais cette fois-ci, je savais qu'au fond je n'étais pas seule. Il y avait des gens là dehors pour lesquels je comptais et qui essayaient tant bien que mal de me sortir de ce trou dans lequel je n'avais pas lieu d'être. Je comptais sur eux, ils étaient à présent ma bouée de sauvetage. Je ne voulais pas passer aux manières fortes, pas maintenant, pas ici.

N'ayant pas fermé l'œil de tout mon séjour dans ce trou à rat et m'étant alimentée uniquement de l'eau provenant du robinet à côté de mon lit, j'avais parfois l'impression de vivre des hallucinations. Bien qu'étranges, elles étaient une belle distraction pour moi, une forme d'échappatoire à ce vide incertain que je ressentais. Et, à ce moment précis, j'eu l'impression d'être plongée dans une de ces hallucinations.

J'entendis des pas provenant de l'escalier, descendant précipitamment jusqu'au sombre couloir. Ces pas se déplacèrent en vitesse de manière hésitante jusqu'à s'arrêter juste devant ma cellule. Je n'y prêta pas spécialement attention, il était commun dans mes hallucinations d'entendre des bruits. Néanmoins, un doux parfum enivrant et particulièrement familier vint se loger aux creux de mes narines. Voilà qui était nouveau, mes hallucinations ne contenaient jusque-là aucune odeur perceptible. D'un air désintéressé, je jeta un regard derrière moi, ne m'attendant néanmoins pas à voir grande chose. En revanche, je resta de marbre face à la silhouette se tenant debout derrière les barreaux de ma cellule, me regardant en silence au beau milieu de la pénombre qui l'entourait.
D'un air incertain, je posa un pieds parterre en me redressant de mon matelas et m'approcha de cette personne qui, entre temps, avait déverrouillé la porte qui me séparait du monde. Il restait néanmoins sagement debout, me laissant un moment pour réaliser ce qu'il se passait. Plus je m'approchais de lui, plus mon cœur battait. Je posa une main délicatement sur sa joue tandis que ses yeux se plissaient dans un doux sourire.

Akemi : Kakashi?

En entendant son prénom s'émanant faiblement d'entre mes lèvres, il ne pu se retenir une seconde de plus et me pris dans ses bras. Son toucher doux et chaleureux était bien la seule et unique source de tendresse dont j'avais réellement besoin à ce moment même. Le savoir à nouveau contre moi m'emplissait d'un bonheur incommensurable.

Kakashi : Je suis là, je suis là.

Tandis qu'il me serrait fermement dans ses bras, me tenant à l'aide de l'un d'entre eux par la taille, son autre main caressait mes cheveux et il chuchotait des mots rassurants à mon oreille. Me décollant enfin de lui, il posa ses mains sur mes épaules et me dévisagea d'un air inquiet.

Kakashi : Tu vas bien?

Akemi : Heu oui, je... oui ça va. Mais, qu'est-ce que tu fais là?

Un nouveau sourire se dessinait sous son masque tandis qu'il secouait sa tête légèrement d'un côté à l'autre d'un air amusé.

SOUVENIRS - Kakashi X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant