Chapitre 5 : Se faire une place

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Les jours passent, et je continue de traiter le courrier du parrain. Mes nouveaux vêtements n'étant pas encore arrivés, j'en profite pour continuer de porter mes jeans. Je fais cependant un effort pour lui être aussi agréable que lui l'est à mon égard, et je porte mon unique chemise blanche. Mais je m'attire les foudres de Colas quand son froid amant me dévore des yeux au petit déjeuner.

_ Je m'excuse, Colas. C'était totalement involontaire. » m'explique-je avec le Béta qui m'accompagne dans les couloirs.

_ J' m'en doute. Mais c'est pas pour autant qu' ça m' plait ! J'ai beau savoir qu'il t' touchera pas, la façon dont il t'a maté...

_ Tu devrais essayer une tenue plus... décontractée. Il s'est peut-être lassé de te voir en costume. D'autant que je préfère qu'il te regarde comme ça que moi.

_ Ça t'a dérangé ? » se moque-t-il.

_ Oui. Surtout que je sais qu'il y en a un autre qui va passer la journée à me regarder comme ça, alors au petit déjeuner, je m'en serai passé.

_ Comment ça s' passe avec le Boss ?

_ Bien, je dirais. Il a l'air satisfait de mon travail. Et, même si j'ai déjà remarqué qu'il m'observe souvent, il me traite avec respect et il tient sa parole de ne pas me forcer. Alors, vu ma situation, je suppose que je ne m'en sors pas si mal que ça. » lui fais-je un demi sourire.

_ ''Vu ta situation''... Tu t' considères encore comme notr' prisonnier, hein ?

_ Suis-je autre chose ? Je suis là pour payer les dettes de mon frère, Colas. Je suis réaliste.

_ Les prisonniers ne travaillent pas, et le Boss leur paye pas des costumes ! Sans compter qu'un prisonnier, ça s' balade pas dans les couloirs, et encore moins sans escorte ! Et puis, j'ai jamais vu de prisonnier avoir la seconde meilleure chambre disponible ! » ajoute-t-il dans un clin d'œil.

Mais sa remarque me fait juste grimacer, car elle me rappelle trop que la meilleure chambre est celle de Monsieur Rewo, et se trouve juste à côté de la mienne...

_ Et bientôt, tu vas me dire que si je veux aller me promener en ville, je peux ? » ne puis-je m'empêcher d'ironiser.

_ Ben, c'est l' Boss qui fait tes horaires, mais j' vois pas pourquoi tu pourrais pas.

J'émets un petit son moqueur. Me croit-il idiot au point de croire que ma situation est si bonne que ça ?



J'ai le sentiment que la journée n'avance pas. Ou alors, elle le fait avec une lenteur très pesante. Déjà, Monsieur Rewo n'a pas grand-chose à me faire faire, et les quelques courriers qu'il me réclame ne m'occupent que peu de temps. Ensuite, j'ai l'impression de tourner en rond, et ce n'est jamais une bonne chose à faire sous les yeux de son patron. D'autant que ledit patron, comme je l'avais présagé, n'arrête pas de me regarder avec beaucoup d'intérêt. Et dire que, quand les costumes auront été livrés, je porterai du blanc tous les jours... Mais bon, si ça devient banal, peut-être finira-t-il par se lasser de la vue.

Gribouillant sur un bout de papier, je réfléchis à comment réussir à faire rentrer tous mes livres dans la petite bibliothèque de ma chambre. Mais qu'importe comment je les agence, il me manque encore et toujours de la place. Je les placerai bien sur le bureau juste à côté, mais je n'aurai alors plus de place pour travailler mes cours. Et il est hors de question que je me mette à réviser sur mon lit.


_ Tristan ? » me fait sursauter sa voix grave.

_ O... Oui ?

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant