L'amant du parrain [Terminée]

Chapitre 22 : Maison

Entre la nuit que j'ai passée dans ses bras et le fiasco de notre petit déjeuner, j'ignore comment me comporter avec William. Une chose est certaine, il va falloir reprendre cette conversation, mais plus calmement. Et ça commence par des excuses.

Quelques minutes avant le dîner, ne le trouvant pas au bureau, je vais frapper à sa porte, et lui trouve une mine affreuse quand il m'ouvre.

_ Crois-tu qu'on puisse passer quelques jours sans se disputer ? Je... Je m'excuse, William. Je t'ai forcé à me parler, alors que tu avais d'excellentes raisons de ne pas vouloir...

_ Je regrette notre dispute. Pas de t'avoir dit que je voulais des enfants avec toi. Je n'ai pas changé d'idée en une journée, Tristan. Et je n'en changerai pas.

Je lui souris, touché et attendri par sa détermination.

_ Je ne t'ai pas donné ma réponse. Est-ce qu'on pourrait reparler de tout ça devant un dîner ? C'est moi qui invite.

_ Je ne suis pas en état.

_ Va prendre une douche, William. Je m'occupe de tout, et je te promets qu'on passera une bonne soirée.

_ Tristan...

_ S'il te plait, William. » pose-je ma main sur sa joue. « Moi aussi j'ai passé une mauvaise journée. Je n'ai pas réussi à travailler ce matin, et cet après-midi j'ai été cuisiné par Colas... alors qu'en plus, je n'avais rien mangé.

_ Tu n'as rien mangé ? » gronde-t-il.

_ Vu ta tête, tu n'as rien consommé de solide non plus, donc pas de commentaire ! Maintenant, toi et ta jolie résistance d'Alpha allez filer sous la douche, puis on sortira dîner.

_ Ce n'est pas toi qui décides, Tristan ! Aurais-tu oublié qui je suis ?

_ Bien sûr que non : tu es l'Alpha qui veut me faire des enfants. Alors, en discute-t-on ou pas ?

Il s'arrête de jouer les grands méchants, et me regarde, abasourdi.

_ Tu... Tu es d'accord ?

_ On en parlera au dîner. Là, j'ai bien trop faim, et il y a bien trop de choses à voir pour en discuter dans un couloir. Allez, zou, à la douche !

Vingt minutes plus tard, nous sommes dans sa voiture, et son chauffeur nous conduit sur le lieu de ma réservation. J'ai opté pour un restaurant à la cuisine classique, mais dont le nombre d'étoiles nous promet qu'aucune oreille ne sera assez proche pour se perdre dans notre conversation.

_ Nous aurions pu aller ailleurs. Tu vas te ruiner ici. » grogne-t-il.

_ J'ai un patron généreux. Mais nous ne sommes pas là pour parler de ma paye.

_ Comment tu as pu obtenir une table ?

_ J'ai donné ton nom. » hausse-je les épaules. « Veux-tu qu'on discute du menu ? Ou de la tenue des serveurs peut-être ? Ah non, je sais : le vin ! C'est la chose la plus importante à cet instant, n'est-ce pas ?

_ Ne recommence pas ton petit jeu ! » gronde-t-il.

_ Tu ne me feras pas croire que tu vas ma jouer la même scène que ce matin, alors que nous sommes au restaurant.

_ J'ai passé une très mauvaise journée, Tristan.

_ Et moi, ma vie a basculée il y a huit mois ! Alors dis-moi, parle-t-on bébé, ou se dispute-t-on pour savoir qui a eu la pire journée ?

Il me fusille du regard, mais il sait que j'ai raison. Ça ne lui plait jamais quand je lui rappelle que ma vie fonctionnait très bien avant qu'il m'en arrache... Même si ce n'est pas uniquement de son fait.