Chapitre 13 : Aux petits soins

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Au final, ce ''quelqu'un'' pour m'aider à m'occuper de William, c'est Colas. Je suis d'autant moins réticent que le Béta ménage ma susceptibilité en limitant ses contacts physiques avec l'Alpha. De toute façon, je ne suis pas le seul à surveiller ce qu'il fait. Il y a aussi Savio. Mais, aux coups d'œil taquins que nous jette notre patron, je pense qu'il s'amuse plus de la situation qu'autre chose.


Sauf qu'aujourd'hui, Colas est en déplacement, Savio forme de nouveaux membres de l'organisation, et Loan, qui s'est réveillé hier, est alité car trop faible. C'est donc à moi d'être aux petits soins pour mon patron... avec qui j'envisage d'entamer bientôt une relation d'ordre privée.

En fait, depuis cette maudite journée, tout c'est accéléré et je ne sais plus où j'en suis. Je ne suis pas encore prêt à assumer mon statut d'Oméga, et encore moins la sexualité qui va avec, même si, sur ce plan, j'ai beaucoup avancé. Mais c'est justement cette avancée qui est paradoxale. Car je l'appréhende autant que je la souhaite. J'ai peur de ce qui pourrait se passer si j'abaissais mes barrières, et tout autant de ce qui pourrait arriver si je ne les baissais jamais. William Rewo me trouble comme aucun autre homme et, en même temps, j'ai peur d'aller plus loin avec lui. Je ne crains aucune violence de sa part, je suis même certain qu'il sera tendre. Mais je reste pétrifié par l'idée d'être pénétré par un homme. Et si je n'aimais pas ça ? Et si, de son côté, il estimait qu'au final je n'en vaux pas la peine ? Je ne sais même pas laquelle de ces deux idées me terrorise le plus...

Et puis, de toute façon, avant d'avoir une relation intime à ce point, peut-être faudrait-il que nous nous embrassions. Ça serait déjà un bon départ, non ?



Mais pour aujourd'hui le programme est tout autre. Il a besoin de moi pour l'assister à cause de son épaule blessée. J'ai donc décidé de prendre sur moi, et de passer le cap... de le voir nu... En tout bien, tout honneur ! C'est juste pour l'aider avec sa blessure !

Je commence donc ma propre journée par une douche aussi froide que j'arrive à la supporter. De même, j'essaie de me concentrer et me répète que ce n'est qu'un corps comme un autre, qu'il n'a rien que je n'ai pas, que, si c'était Colas, je ne serai pas gêné à ce point alors qu'au final ce sont deux hommes... A ce détail près que le simple contact de celui-ci me donne chaud de partout, que ses regards me font rougir... Ok, c'est bon, j'ai compris : je suis fichu, je vais devenir fou !

En frappant à sa porte, j'essaie de me mettre dans une posture professionnelle, comme quand je ne suis que son secrétaire, mais je ne peux m'empêcher de triturer mes doigts et de torturer ma lèvre, un peu comme lors des premières semaines où je travaillais pour lui. Il m'ouvre sa porte, fixe ses yeux dans les miens... et je me mets à bégayer de le voir à demi-nu alors que nous sommes seuls.

_ Tristan ! » m'arrête-t-il face à mes bafouillages. « Si tu ne veux pas, je peux demander à un de mes hommes. Tu sais que je ne veux t'obliger à rien.

Je me mords la langue, ferme les yeux, respire à fond...

_ Non. C'est bon. Je... Je préfère que ce soit moi.

Je rougis devant un tel aveu, et détourne le regard, incapable de soutenir le sien, ni même son sourire flatté.

Il s'écarte pour me laisser entrer, et c'est en tremblant d'être seul avec lui, dans ses appartements, que je pénètre la chambre, dont j'aime tant le mobilier de style colonial qui habille si bien ce grand espace cloisonné de paravents.

_ Par... Par quoi voulez-vous commencer ? Petit déjeuner ou vous laver ?

_ Je mange, si tu manges aussi quelque chose. Sinon, j'avalerai juste un café.

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant