Chapitre 16 : Le retour

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Loan est parti hier. William est rentré le soir-même. Mais je ne l'ai pas vu. Non qu'il ne se soit pas présenté devant ma porte, mais j'ai prétexté être malade. Et, en un sens, je l'étais, au point que je n'ai pas ouvert ma porte à Colas pour le dîner.

Que ce soit par l'action de ses phéromones, son baiser ou ses paroles, Loan m'a chamboulé. Comment ne pas être perturbé quand un homme comme lui vous vole un baiser, et vous dit être amoureux de vous, avant de s'effacer pour laisser la place à celui que vous avez choisi ? Au final, je comprends mieux ses agissements. L'Alpha blond est à l'image de la mafia à laquelle il appartient : c'est un bandit mais avec des valeurs, un gentleman, non pas cambrioleur comme celui de Maurice Leblanc, mais avec un côté vaurien. Et peut-être qu'en d'autres circonstances, j'aurai pu me laisser séduire par lui.

Mais celui qui ne m'a pas seulement séduit, qui a aussi réussi à me faire tomber pour lui, qui a su attendre que je sois prêt à le laisser m'approcher, c'est un grand brun en costume bordeaux dont le simple contact m'enflamme et dont les baisers me font chavirer.


Mais ce matin, au petit déjeuner avec Colas et Savio, tous les deux me regardent d'un œil suspicieux.

_ Quoi ? » lâche-je au bout d'un moment.

_ Rien, rien... Tu t' sens mieux ?

_ Ça veut dire quoi, ça ?

_ Mais rien du tout ! T'étais malade hier soir, alors j' m'inquiète pour toi.

_ Bien sûr ! Ta question n'a aucun rapport avec le départ de Loan !

_ Putain ! Mais qu'est-c'que t'as, c'matin ? Va t' faire baiser, tu t'sentiras mieux !

_ Répète un...

_ Colas ! Tu peux aller me chercher une autre veste ? » m'interrompt Savio. « S'il te plait, bébé.

J'en reste muet. Jamais je n'avais entendu Savio donner un surnom à Colas. Mais si le pseudonyme ne semble pas surprendre le Béta, l'insistance qu'il induit l'agace de manière exponentielle. Il fusille son amant du regard, se lève en manquant de renverser sa chaise, et contourne la table vers la porte d'un pas haché et tendu.

_ Merci, bébé.

Ledit ''bébé'' claque la porte derrière lui, et l'homme aux yeux verts fixe ces derniers sur moi.

_ Cet espèce de crétin est venu te voir avant de partir. C'est ça ?

_ Je ne vois pas de quoi tu parles. » me concentre-je sur ma tasse.

_ Tu vas en parler au patron ?

J'ai un soupir méprisant en secouant la tête. J'ai passé la soirée d'hier à me poser cette question. Et je n'en ai toujours pas la réponse à coup sûr.

_ C'est allé jusqu'où ?

_ Je n'ai pas trompé William, si c'est ce que tu sous-entends !

_ Je sous-entends rien. Je te pose une question. Et je préfère que tu répondes avant que Colas revienne. Loan est un crétin, mais c'est mon pote. Et j'ai pas envie que ça merde dans l'organisation, juste parce qu'il sait pas tenir sa queue.

_ Il... Il a employé ses phéromones sur moi... Je sais ce que tu en penses, que s'il ne m'intéressait pas, ça n'agirait pas... N'empêche qu'il en a profité pour m'embrasser. Puis il m'a dit qu'il ressentait la même chose que William à mon égard. Et il est parti. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre. Le temps que ses phéromones arrêtent de faire effet, il était déjà loin.

_ Je repose ma question : tu vas le dire au patron ou pas ?

_ Non... » prends-je ma décision dans un soupir. « Si j'avais dû lui dire, je l'aurais fait hier soir. Ne... N'en parle pas à Colas, s'il te plait Savio. Il ne comprend déjà pas que je n'ai rien dit du fait que Loan me faisait des avances depuis le premier jour...

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant