Chapitre 24 : Voyage

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Une dizaine de jours avant mes chaleurs, je débute la préparation de nos cartons lors de mon jour de repos, commençant par mes cours que je ne lis plus depuis des mois, et les romans qui resteront ad vitam aeternam sur ma pile à lire, mais dont je refuse de me séparer.

Quand soudain on m'enlace par derrière. Je pousse un cri aigu de surprise, mais m'accroche par réflexe aux deux bras musclées et couverts de tissu bordeaux, qui me tiennent contre le torse auquel ils appartiennent.

_ Tu es fou ! J'ai cru mourir de peur !

Il se contente de déposer un baiser dans mon cou en riant, et je me laisse aller contre lui, alors que ses baisers se font multitude.

_ Que dirais-tu de passer tes prochaines chaleurs ailleurs qu'ici ? » glisse-t-il à mon oreille.

_ Les travaux sont finis ? On peut emménager ?

_ Non. Je te l'ai dit, il y a en a encore pour une bonne quinzaine de jours. Mais je me disais que nous pourrions passer ces quinze jours ailleurs. De petites vacances ne pourraient nous être que profitables. » vient-il m'enlacer. « Qu'en dis-tu ?

_ J'en dis que ça m'étonnerai que Savio nous laisse partir !

_ Oh, mais Savio est d'accord. Je l'admets, c'est Colas qui s'est occupé des négociations. Mais donc, toi, qu'en dis-tu ?

_ Et où irions-nous ? » me retourne-je pour me pendre à son cou.

_ Sur une petite île que j'ai achetée.

J'éclate de rire. Il a acheté une île pour que nous puissions partir en vacances. C'est aussi mesuré que la bague que je porte au doigt.

_ Ce serait un voyage en comité réduit. » recommence-t-il à butiner ma gorge. « Il n'y aurait que nous deux, avec Savio et Colas. Et, à notre retour, nous emménagerions dans notre maison.

_ Ça m'a l'air parfait. Quand partons-nous ?

_ Dans deux jours.

_ Ai-je le temps d'aller faire les magasins avec Colas ?

_ Pourquoi j'ai l'impression que je n'ai pas le droit de dire non ?

_ C'est toi le parrain, c'est toi qui décide.

_ Tristan, je crois que la ville entière sait que je cède au moindre de tes caprices.

_ Alors c'est une chance que je n'en fasse pas beaucoup ! » claque-je un baiser sur ses lèvres.


Une demi-heure plus tard, dans la voiture qui nous conduit en ville, Colas explose de rire.

_ Toi, Tris', tu fais pas beaucoup d' caprices ?

_ Cite-moi en !

_ Tu portes pas d' costume complet. Tu l'as obligé à t' faire un contrat. » commence-t-il à compter sur ses doigts. « Il a viré Loan pour toi. Il t'a laissé sauver la peau d' ton frangin, sans vraiment t' punir. Et dans quelques s'maines, la majorité d'entre nous déménage dans une grande baraque en bordure d' la ville, parc' qu' tu veux pas qu' tes gosses grandissent au QG. Faut que je t' cherche les aut'es qu' t'as fait, ou t'as compris l'idée ?

_ Tu sais, si tu n'as pas envie de t'installer, avec Savio, dans un grand appartement avec vue sur un parc, surtout n'hésite pas à le dire ! Parce que, caprice ou pas, ça, c'est quand même grâce à moi !

Oui, c'est la nouvelle lubie de Savio : avoir lui-même, en continu, un œil sur le parrain. Il lui fallait donc un logement, et Colas et lui ont mis la main à la poche pour payer l'aménagement du grenier des garages, le transformant en un magnifique loft, si j'en crois les plans. Poche renflouée par mon Alpha, via une prime exceptionnelle. Je crois qu'en fait, il ne veut pas se séparer d'eux. Et moi, ça me va bien. Nous aurons tous notre intimité, sans être loin les uns des autres. Et puis, je suis content pour mon ami, qu'il puisse enfin vivre avec l'homme qu'il aime.

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant