Chapitre 9 : Contrat

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A la fin de cette journée de reprise, je suis épuisé. Non que Monsieur Rewo m'ait donné beaucoup de travail, je le soupçonne même de m'avoir épargné sur ce point, mais je ne suis pas encore aussi rétabli que j'essaie de le faire croire, et je suis plutôt pressé de rejoindre mon lit.

Pourtant, quand je sors de la cuisine avec les trois autres mafieux, je me fige. A l'autre bout du couloir, devant ma porte, mon patron m'attend. Et mes collègues ne me sont pas d'un très grand secours, puisqu'ils me souhaitent une bonne nuit, ainsi qu'au parrain, et rejoignent leurs chambres respectives au lieu de rester à discuter encore quelques minutes, comme à notre habitude de ces dernières semaines. Bande de lâcheurs !

Je mets une bonne minute cette fois à faire diminuer ma crainte qu'il m'agresse. Puis, quand mes tremblements ne m'empêchent plus d'avancer, je le rejoins.

_ Il vous fallait encore quelque chose, Monsieur Rewo ?

_ Je voulais savoir si tu avais pris ta décision... pour les meubles... et tes études.

Le voir hésiter ainsi me fait sourire et rougir. Ça me touche de le voir aussi fébrile à l'idée que je continue de refuser ses avances ou que je puisse partir.

_ Je... J'y ai beaucoup réfléchi ces derniers jours, et... je ne pense pas pouvoir travailler pour vous et poursuivre mes études en même temps. Les deux ne sont pas compatibles sur un même emploi du temps.

_ Je vois... Il ne me reste donc que six mois pour te convaincre de rester travailler à mes côtés.

_ Il peut se passer beaucoup de choses en six mois. » réponds-je avec un sourire timide.

_ Plus qu'en trois ? » tente-t-il.

_ Allez savoir. Quand les certitudes changent, pourquoi le reste ne suivrait-il pas ?

Je ne vais pas plus loin, et ouvre la porte de ma chambre en le saluant. Il me répond dans un souffle et s'éloigne.

_ Monsieur Rewo ? Pour les meubles... Je... Puis-je réquisitionner Colas pour m'aider à agencer ?

Son sourire à lui seul réveille mon fantasme de l'autre nuit, et je me mets soudain à bafouiller.

_ Par... Par contre... Je... Je n'ai besoin de rien d'autre... De toute façon, il n'y a plus de place !

_ Tu es un très mauvais menteur. Mais je comprends. Merci Tristan.

_ Avec plaisir, Monsieur Rewo.

Nous restons encore quelques instants à nous regarder, sans un mot de plus. Puis, avec un sourire léger, je rentre dans ma chambre, et referme ma porte derrière moi.

******

J'ai tout raconté au Béta et depuis il ne cesse de me taquiner. C'est qu'il commence à m'agacer.

_ Colas ? Tu ne voudrais pas arrêter ?

_ Tu plaisantes ? Ça fait trois mois qu' tu l' fuis, qu' tu m'en parles comme d'un ogre prêt à t' dévorer, et là, en moins d'une s'maine, t'acceptes d'utiliser les meubles qu'il t'a offert, et tu lui as même laissé entendre qu'il avait ses chances ! Et tu crois qu' j' vais t' lâcher ?

_ Tu es pénible ! Je ne te dirais plus rien ! Et, tu sais quoi ? La prochaine fois, je te laisse te débrouiller avec tes problèmes de couple !

Je lui adresse un sourire mesquin, et il suspend ses moqueries.

_ C'est pas cool d' mettre Savio dans la balance !

_ Arrête de râler comme un gosse, et aide-moi à déplacer cette méridienne, veux-tu ?

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant