L'amant du parrain [Terminée]

Chapitre 15 : Démonstration(s)

Ce matin, j'ai un mal fou à sortir de mon lit. Ce n'est pas de la fatigue car, malgré l'heure tardive à laquelle nous sommes rentrés, j'ai très bien dormi. Non, le problème est ailleurs. En fait, je ne sais pas ce qui va se passer avec William. Hier soir, notre baiser était tendre, mais très loin d'être sage, et je ne sais pas comment agir avec lui ce matin... Ce qui me cloue au lit.

Je reste donc sous mes couvertures, alors que mon cerveau échafaude des scénarios plus rocambolesques les uns que les autres. Il y a cependant une chose dont je me félicite : à aucun moment mes prévisions ne tournent à l'agression. Par contre, au film pornographique, c'est une autre histoire, et ça fait partie des raisons pour lesquelles je refuse de bouger.

On frappe à ma porte, et je n'ai pas le temps de répondre que la voix du Béta s'élève.

_ Tris' ? T'es là ?

Un coup d'œil à mon réveil m'indique que sa présence est plus due à mon absence à mon poste qu'au petit déjeuner. Mais je reste muet. J'entends déjà ses taquineries, et ça ne me motive pas plus. Mais c'est sans compter sur le fait que je ne verrouille pas ma porte, et il passe la tête par l'entrebâillement.

_ Salut Tris' ! Alors ? Ta soirée t'a épuisé à c' point ?

Je grogne et ramène la couette sur ma tête pour ne pas avoir à lui répondre et lui faire comprendre que je veux qu'il s'en aille. Mais, aux bruits de pas qui succèdent à la fermeture de ma porte, je sais qu'il se moque de mon envie de rester caché ici. De toute façon, cette couverture est trop épaisse pour rester en-dessous.

Mais, quand je sors la tête et que je le regarde avancer vers moi, je pouffe de rire.

_ Aurais-tu mal quelque part, Colas ?

_ Ferme-la, tu veux ?

_ Ta lingerie aurait-elle eu plus de succès que prévu ? » ne puis-je m'empêcher de revenir à la charge.

_ Un peu trop même...

Je me cache derrière ma main, mais je ne peux me retenir de rire. Lui qui cherchait à attiser la passion de son Alpha, je crois qu'il a réussi. Et même au-delà de ses espérances à ce qu'il semble.

_ J'te propose un truc : j' te raconte ma nuit, tu m' racontes la tienne. Deal ?

_ Non ! Les détails de tes ébats ne m'intéressent pas !

J'essaie de ne plus me moquer pour qu'il comprenne que je suis sérieux, mais je le vois grimacer en s'asseyant sur mon lit, et j'explose.

_ Toi qui craignais que ça ne lui plaise pas !

Il me foudroie du regard, puis lève les yeux au ciel devant mon hilarité grandissante.

_ Et toi ? Ta soirée ? Vu qu' t'es pas dans son pieu et qu' t'es seul, j' suppose qu' t'es pas passé à la casserole.

Je change de couleur dans la seconde, passant au cramoisi, tout en devenant muet.

_ Hein, hein... Cette absence d' réponse est plutôt parlante. T'es pas dans son lit, mais y'a eu d' l'évolution. J' me trompe ?

_ Je... enfin... Nous nous sommes embrassés...

_ Vous en êtes toujours qu'aux bisous ? Putain, Boss, respect !

_ Colas... S'il te plait...

_ Quoi ? Moi, j' dis juste qu'il a d' la patience, le Boss ! Savio, du moment qu'on a bossé ensemble, il m'a mis dans son lit en une... p't-être deux s'maines. Ensuite, ok, c'était pas la même relation qu'on a maint'nant, hein ! A l'époque, c'était qu' du cul, assez brutal en plus, et lui comme moi on baisait encore à côté. Mais quand même ! T'es là d'puis six mois !