Chapitre 19

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8 mois plus tard, le 12/10/2017, 10h

Nous y voilà. Je suis de retour. Didier a prolongé mon contrat... Indéfiniment ! J'ai signé mon CDI à la fin du CDD précédent, qui me servait de période d'essai prolongée. Un taxi m'attend en bas de chez moi. Je descends avec tout mon attirail, le conducteur rigole en me voyant galérer et vient finalement m'aider à tout mettre dans le coffre. Il démarre, nous discutons, quand au bout de 5 minutes...

Moi (me frappant la tête)
« Merde, mon ordi ! »

Moi, tête en l'air ? Jamais ! Deuxième voyage à Clairefontaine, deux fois le même oubli. Je le récupère, et descends en courant. Comme la première fois, une lettre en tombe. Je la range immédiatement, Elise, c'est du passé. Pourtant je n'arrive pas à jeter cette lettre. Je ne l'ai jamais rouverte depuis l'année dernière. Chaque mot est un coup de poignard.

J'arrive sur place en avance, et retrouve l'équipe du staff. Chacun se salue chaleureusement, discute, rigole. Cette ambiance me manquait. Didier arrive, puis les joueurs à leurs tours. On a le droit au fameux discours de rentrée.

Didier
« S'il vous plaît ! ... Les gars là-bas, c'est bon ? Bon. Bonjour à tous. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'aime vous retrouver ici. Cette ambiance, cette équipe, cette solidarité, tout est plaisant. Quelques points afin d'être clair et transparent avec vous. Vous n'êtes pas ici parce que vous êtes sélectionnés pour la coupe du monde cet été. J'attends que chacun d'entre vous fournisse des efforts. Vous pouvez être les meilleurs de vos clubs respectifs, si vous n'arrivez pas à jouer ensemble, vous ne serez pas pris. On est là avant tout pour préparer nos deux premiers matchs amicaux. Le niveau ne fera pas tout non plus les gars, sachez que vous représentez la France. Vos valeurs, vos actes, doivent représenter l'esprit français : liberté, égalité, fraternité. Je ne tolèrerai aucun écart de votre part, sachez-le. (Il me lance un petit regard, je lui souris en réponse) Bon, allez vous installer, et prenez l'après-midi comme un temps libre géant. Pas de bêtise, c'est tout ce que je vous demande. »

Les garçons déboulent et foncent à l'intérieur. Didier vient vers moi.

Didier
« Alors, comment tu vas ? Prêt à reprendre du service ? »

Moi
« Plus que prêt. Je t'ai envoyé un planning d'entraînement, tu devrais y jeter un coup d'œil ! »

Didier
« Je n'y manquerai pas ! (Son téléphone sonne) Attends une seconde, c'est urgent. Profites-en pour aller t'installer ! »

Je monte mes affaires tranquillement. L'ascenseur semble être bloqué, je vais pour prendre les escaliers quand je vois Antoine passer en me bousculant presque.

Moi (le taquinant)
« Ravi de te retrouver aussi. C'est comme ça que tu salues ton coach ? »

Antoine (grimaçant)
« Parce que tu aurais dû me manquer ? »

Et il s'en va. Je n'ai pas vraiment compris. Paul passe par là et me fait une accolade, tout souriant. Il en profite pour m'aider à monter mes valises et m'explique qu'ils ont probablement coincé l'ascenseur en dansant dedans. « Pas de bêtises » comme disait Didier ? C'est raté.

18h

La journée passe assez rapidement. Je peaufine mes entraînements, et profite d'une pause pour aller nager. La piscine est toujours déserte, pour mon plus grand plaisir. Je remonte à ma chambre, et vois que l'ascenseur est débloqué. Au moment où les portes se ferment, Kylian met son bras et entre, suivi d'Antoine. Nous discutons avec Kylian, Antoine semble toujours aussi fermé. Je ne le comprends pas vraiment. Chacun retourne à sa chambre, et c'est Monsieur Griezmann qui sera mon voisin de pallier cette fois. Il claque la porte sans se retourner, Kylian en profite pour me questionner :

Dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant