Chapitre 25

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Antoine tente de couvrir son corps dénudé tant bien que mal. Il a rougi instantanément, tout comme moi d'ailleurs.

Antoine (fou de rage)
« TU TE FOUS DE MOI ? »

Moi (gêné)
« C'est vraiment pas ce que tu crois, j'ai ... »

Antoine
« T'as voulu quoi ? Me mater c'est ça ? Putain mais c'est incroyable, faut que je te défonce pour que tu comprennes ? »

Moi
« Antoine, c'est vraiment un accident, j'ai vu que ... »

Antoine
« Un accident ? Tu vois une porte, tu entres comme ça ? Tu te crois chez toi ou quoi ! Si tu toques et que je réponds pas ... »

Moi
« La porte était grande ouverte ! J'ai cru que quelqu'un était entré ... »

Antoine
« Casse-toi d'ici, je veux pas entendre tes vieilles excuses. (il y a un temps mort) DÉGAGE JE T'AI DIT ! »

Je sors de sa chambre. Pour le coup, je suis complètement perturbé. J'ai juste voulu rendre service, c'est beaucoup trop gênant là. En plus, il avait l'air bien foutu... Enfin, on va pas entrer dans les fantasmes.

11/11/2017, 12h30,

L'heure du repas arrive. Je sors, tombe sur Antoine, et me mange un regard noir. J'essaie de lui chuchoter un « Désolé », mais il part sans même me calculer.

La journée passe, ma séance se fait comme d'habitude, à part une ignorance totale de la part d'Antoine, qui respecte simplement mes consignes sans trop se fouler.

14/11/2017, 20h30, Stade de France,

Jour de match ! Amical, bien entendu. Ce soir, c'est contre l'Allemagne, les champions du monde en titre. Grosse pression, mais les joueurs sont prêts. Je retrouve Alex pour ce match, j'ai tellement besoin de tout lui expliquer, mais je n'ai pas le temps ni l'envie de gâcher le moment. Je souris, j'encaisse mes pensées, et je me dis que ça passera. Antoine continue de m'ignorer, mais il n'a pas cessé ses jeux de regards. Il me fixe, puis dès que je le regarde, il tourne les yeux. On dirait un gosse que l'on surprend en train de faire une bêtise. Il rougit aussi parfois, quand nos regards se croisent.

23h,

Match nul ! 2-2, doublé de Lacazette ... Je suis content pour lui, mais déçu pour Antoine. Et le reste aussi d'ailleurs, mais surtout Antoine ... J'aime pas cette sensation, on dirait que je tombe amoureux. Ou plutôt que je m'attache ? Impossible, cette relation est remplie de haine.

Le match était plutôt beau à voir, la France menait sereinement sur la première mi-temps, et se fait remonter sur la seconde période.

Je salue Alex pour retrouver l'équipe et le car de l'équipe. Didier m'appelle, je m'installe à côté de lui.

Didier
« J'apprécie ton travail, vraiment. Mais n'oublie pas les obligations de résultats. L'équipe était trop faible sur le plan physique pendant la deuxième mi-temps. Je compte sur toi pour remonter le niveau. »

Bim, ça, c'est dit. Je lui parle d'idées qui me passent par la tête, et note tout sur mon téléphone. Ce trajet se transforme en petite réunion / brainstorming, et ça m'aide beaucoup à cerner les attentes de Didier.

Alors que je suis sur mon téléphone, en montrant une vidéo d'un ancien entraînement type de cardio, une notification Instagram apparaît. Pris de panique, je la balaie instantanément sans la consulter. Je n'ai pas que des saints sur Instagram, j'ai peur de recevoir un message peu professionnel.

00h30, Clairefontaine,

Enfin arrivés, je suis claqué ! Je monte directement à ma chambre en saluant l'équipe et le staff, et prends une douche. J'ai oublié de prendre mon caleçon pour la nuit, je sors alors nu. Je prends mon téléphone et lis la notification de tout à l'heure, je l'avais complètement oubliée !

@antogriezmann
Passe dans ma chambre en arrivant, il faut qu'on parle.

Et merde, il va m'en vouloir. Au même moment, ma porte s'ouvre, Antoine entre. Je suis toujours nu...

Moi (gêné)
« Putain tu sais pas toquer ? »

J'attrape un caleçon et l'enfile aussi vite que possible.

Antoine (amusé)
« Au moins, tu sais ce que ça fait maintenant. »

Un blanc s'installe, je tente de m'habiller tant bien que mal, mais sa présence m'intrigue.

Moi
« Tu voulais quoi ? »

Antoine
« Je commençais à en avoir marre de n'avoir jamais aucune réponse de ta part dès que je t'envoie un message, donc je suis venu directement. Pourquoi tu m'ignores à ce point dès que je suis honnête avec toi ? »

Moi
« Tu m'as envoyé un message quand je montrais quelque chose à Didier, j'ai viré la notif directement par sécurité. Je venais de lire ton message et j'allais te répondre. »

Antoine (rigolant)
« Ah oui, donc t'as vraiment pleins de gens pour baiser alors ? »

Moi (gêné)
« Je t'ai déjà dit que ça, ça te regarde pas Antoine ! »

Antoine
« Allez c'est bon, arrête de rougir. J'ai vraiment besoin d'avoir une discussion avec toi. »

Moi
« Ça a un rapport avec ta lettre ? »

Antoine (déçu)
« Ah donc tu l'as lue... C'était trop direct ? Désolé de t'avoir dérangé alors... »

Il se lève et se dirige vers la porte.

Moi
« Non attends ! Je l'ai découverte il y a quelques jours seulement Antoine. Tu l'as mise là où j'avais rangé la lettre de mon ex... »

Antoine
« Je sais, je pensais que tu la relirais un jour... »

Moi
« Non pas du tout, je ne l'ai lue qu'une fois et elle me détruit à chaque mot. Ça me fait trop de mal, encore maintenant. »

Antoine
« Je comprends. Ça se sent que c'est une fille bien, elle se démène vraiment sur mon dossier, elle est incroyablement douée. Merci encore de me l'avoir conseillée. »

Moi
« Je savais qu'elle ferait tout pour te sortir de là. J'espère que ça se passera bien. »

Antoine (pensif)
« J'espère aussi... Enfin bref ! Je suis là parce que cette lettre est toujours d'actualité. »

Moi
« Oui désolé, je n'osais pas revenir te voir à ce sujet après tout ce temps... »

Antoine
« Eh franchement, t'aurais pu. J'étais super déçu d'avoir aucune réponse. Je t'en ai voulu pour ça. »

Moi
« Attends, c'est pour ça que tu me calculais à peine quand on est revenus  à Clairefontaine ? »

Antoine
« Bien sûr. Je m'ouvre à toi et je me mange le vent de ma vie ? J'ai une fierté, tu crois quoi. Normalement, c'est la situation inverse : les filles me DM et je les ignore. »

Moi
« Je suis pas une fille Antoine. »

Antoine
« C'est bien ça le problème... »

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