Un silence se fait. Ma respiration ne se calme pas, mes larmes se mettent à couler. Je m'assois pour essayer de me reposer un peu, ça ne marche pas. Une minute semble s'écouler, puis le grillage se déverrouille. La porte d'entrée avec. Il est là, dans l'embrasure de la porte.
Antoine (glacial)
« Qu'est-ce que tu veux ? »Je n'arrive pas à lui répondre. Je lui fais un signe de la main, il comprend assez vite. Il vient à mon secours.
Antoine
« Putain, pourquoi tu te mets dans un état comme ça ? Lève-toi, allez. On va se poser et discuter de tout ça. »Je me mets sur mes pieds, ma tête tourne. Il me rattrape, et prends ma valise de sa main libre.
Antoine
« Va falloir que tu fasses un effort jusqu'au salon quand même, je peux pas te porter avec tout ça. »Il me tient jusqu'à ce que l'on arrive à son canapé. Il prend un verre d'eau, essaie de m'aider à en boire, mais je m'étrangle. Il pose alors une main sur mon épaule, et me parle presqu'en chuchotant. « Calme-toi » « Ça va aller. » « T'es avec moi, ça va bien se passer. ». Et il me les répète. Encore et encore. Ses doigts caressant mon épaule, sa bouche proche de mon oreille. Ses caresses dévient dans mon dos, ma tête se dépose sur son épaule. Tout semble remonter, je retiens un sanglot comme je le peux. Seule une larme coulera. La main libre d'Antoine se pose alors dans mes cheveux, il me caresse alors délicatement le crâne. Quand il sent que je suis complètement calmé, il se détache de moi.
Antoine (toujours en chuchotant)
« Sérieux Marco, tu peux pas débarquer chez moi comme ça. Où t'as eu mon adresse ? Et même, pourquoi tu te mets dans un état comme ça alors que c'est toi qui m'a fait tout ça ? »Moi
« Je suis tellement désolé... il fallait que je te vois, je ne pouvais pas ... »Antoine (chuchotant)
« Parle moins fort, s'il te plait. »Moi (chuchotant à mon tour)
« Tu n'es pas seul ? »Antoine
« Non. Ta présence ne m'arrange en rien pour être honnête. »Moi
« Laisse tomber alors. »Je me lève, vais pour récupérer ma valise, et la fais tomber. J'entends au loin des pleurs. C'est pas vrai...
Moi
« Putain désolé, je pensais pas que c'était ... »Antoine (blasé)
« Oui, j'ai ma fille pendant une semaine. J'ai galéré à la faire dormir, tu fais chier, vraiment. »Il part la récupérer, me laissant seul dans ce salon géant. Il la berce, tout doucement. Il est tellement mignon avec, ses yeux sont emplis d'amour. Il me fait signe de l'attendre dans le canapé.
Je m'assois au début, puis finis par m'y enfoncer un peu plus. Mes yeux se ferment.
Je suis réveillé par une main sur mon torse.
Antoine
« Va dormir, il est tard, et t'as fait beaucoup de route. »Moi
« Non, je veux que l'on discute d'abord. »Antoine
« On va dehors alors. »Nous nous posons sur sa terrasse, devant sa piscine et son immense terrain.
Moi
« Je te demande une seule chose, c'est de me croire. Rien d'autre. Je ne fais rien avec mon meilleur ami. Je ne me rappelle pas de ma soirée, je n'étais plus habitué à boire, je n'ai pas senti l'alcool monter, deux verres et puis plus rien. Les stories, les messages, les vidéos, ce que j'ai pu dire ou faire, impossible de m'en rappeler. Je suis vraiment désolé, cette vidéo, ça n'était que pour te rendre jaloux. Quand on me faisait chier au lycée, qu'on me prenait pour quelqu'un de différent, Alex m'embrassait. Lui, l'hétéro qui soulevait toutes les filles, osait traîner avec moi et me toucher. Il m'a aidé à m'assumer, et y'a jamais eu de sentiments. »Antoine
« Écoute Marco, je veux bien te croire, mais on peut toujours avoir des sentiments pour quelqu... »Moi
« Non, tu ne comprends pas. Je n'ai plus de famille. C'est Alex ma famille. Ce sont ses parents qui m'élèvent depuis mes 15 ans Antoine. Je ne pourrais jamais le voir autrement que comme un frère. Et les galoches, c'est une sale idée, ça ne m'était pas arrivé depuis la 1ère... »Un silence se fait. Il sait que ça devient très personnel. Mais je n'ai pas envie de trop entrer dans les détails.
Antoine
« T'es vraiment un connard quand même... (il laisse un silence avant de faire un petit sourire en coin). Et en plus, t'es une petite caisse. »Je le regarde, lui fixe le sol.
Moi
« Je te jure que je suis désolé. J'aurais jamais pens... »Je ne peux pas finir ma phrase. Sa bouche est venue rencontrer la mienne. Sa main me carresse la joue, en nettoyant mes pleurs séchés. Je l'attrape par la nuque et intensifie ce baiser. Il ne recule pas, au contraire, sa langue tente de rejoindre la mienne. Je le laisse faire, tout va très vite. Ses mains se baladent sur mon torse, sur mon visage, dans mes cheveux. Les miennes s'attardent sur ses pectoraux et ses abdos tandis que la seconde le maintient par la taille.
Je finis par me détacher.
Moi
« Je ne veux pas que ça dérape. Pas comme ça. »Il me sourit.
Antoine
« Reste dormir alors, on attendra le temps qu'il faut. »Il a l'air prêt à sauter le pas, lui. Moi, non. Je ne veux pas être un jouet, une conquête de plus. Il prend ma valise, la met dans sa chambre. Je pars me doucher, je le rejoins en short dans le lit. Alors que je m'allonge dans son king size, je tente de me faire tout petit. Lui vient se coller, en cuillère. Nos jambes s'entremêlent, ses pecs sont contre mon dos, son bras passe sous mon cou pendant que l'autre me recouvre. Je me blottis contre lui et sombre rapidement.
Je me réveille en sursaut dans la nuit. Comme si tout ça n'était qu'un rêve, un cauchemar, je ne sais pas comment le qualifier. Je sens une main sur mon torse, je la saisis et la caresse. Ça semble le réveiller. Je sens aussi son entrejambe se réveiller, vu la position dans laquelle nous étions. Je me positionne sur le dos, il roule alors et vient s'allonger sur moi, en m'embrassant. Nos mains redeviennent folles, je caresse son dos, encore et encore, et arrive juste en haut de ses fesses. Je l'entends glousser et retirer mes mains, d'un air de dire "Pas touche". Je souris, et lui dévore à nouveau la bouche. Il se décale alors un peu. Il y a un silence complet, mais ce n'est pas gênant. Plutôt rassurant je dirai même. Je me sens bien. Ça faisait des mois que je ne m'étais pas vu aussi calmé, posé, heureux. Il vient me faire un dernier bisou, furtivement, probablement pour éviter de déraper à nouveau, et me chuchote un « Bonne nuit Marco » avant de poser sa tête sur mon torse et s'endormir à nouveau.

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Dans tes yeux
FanfictionDepuis sa plus tendre enfance, Marco est passionné par le football. Préparateur physique, il postule pour ce rôle chez les Bleus à l'approche de la coupe du monde afin de vivre ce rêve. Entre relations difficiles, coups bas, et bien d'autres surpris...