Chapitre 33

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J'y crois même pas ! Je suis avec Antoine, à Paris ! J'ai envie de fondre en larmes, l'embrasser, le câliner, je ressens tellement de choses, mais j'essaie de rester stoïque face au conducteur. Il ne faudrait pas cramer la couverture de Monsieur Griezmann !

Le trajet passe assez vite, les deux ne parlent que de foot, le conducteur est comme un enfant et ça fait chaud au cœur de voir sa joie et sa fierté de le transporter. On arrive en bas de chez moi, je lui ai donné l'adresse, et il s'en va après un selfie et un pourboire très généreux.

20/12/2017, 21h, Appartement de Marco,

On monte les escaliers, il dépose son sac dans le couloir d'entrée, et je dois avouer que j'ai un peu honte... L'appartement n'est pas super rangé, j'ai pas trop eu le temps ces derniers jours, mais ça ne le choque pas.

Antoine
« Ouah c'est super beau ! Un peu petit par contre. (il rigole à sa propre blague). T'as de bons goûts en décoration ! Et en mec aussi, visiblement... »

Il rigole encore, je n'arrive plus à faire semblant et lui sourit péniblement.

Antoine (inquiet)
« Qu'est-ce qui se passe ? Ça ne va pas ? »

Moi
« T'as pas du tout lu mes messages ? »

Antoine
« Pas vraiment, j'étais trop excité de te retrouver j'ai pas fait attention... Désolé ! »

Je le regarde, encore une fois, on se fixe. J'ai envie d'être heureux pour lui, mais là, je ne peux pas faire semblant. Au contraire, je sens mes yeux se gorger d'eau, je tente de retenir mon sanglot, jusqu'à ce qu'il me caresse l'épaule.

Antoine
« Ça va aller, t'as pas à jouer le mec heureux devant moi. »

Je m'effondre. Il ne s'y attendait pas, et me prend dans ses bras. Il me chuchotte à nouveau à l'oreille, j'ai cette sensation de déjà-vu... Mais cette fois, il se montre encore plus délicat et compatissant. Il me propose d'aller dans le canapé, je me blottis dans ses bras comme si c'était la meilleure des cachettes face à mes problèmes.

Antoine
« Tu ne veux pas en parler ? »

Moi
« Je ... Je saurais même pas par où commencer, j'ai même pas toutes les infos qu'il me faut, je sais pas, je comprends pas. »

Antoine
« Ok, ok. Déjà, calme toi un peu. Respire tranquillement. (Sa main me caresse le dos, l'autre me fait des papouilles sur l'avant-bras). Allez, dis-moi ce que tu sais, dans l'ordre, doucement. »

Moi
« Quand je suis rentré de chez toi, j'ai vu Alex. Je lui ai tout raconté, ce qui s'était passé, comment, ce que j'avais pu ressentir ces derniers mois, toutes ces sensations de solitude, etc. Il avait l'air déçu, et je l'ai senti plus distant. Je lui ai laissé un peu de temps, j'ai essayé d'entretenir la relation mais il était toujours indisponible etc. Quand il m'a refusé notre traditionnel shopping de Noël, je voulais percer à jour ce qui se passait. Je suis allé sonner chez lui, il refuse de me faire monter, puis il accepte, et là je vois Elise. »

Antoine
« Attends, il se tape ton ex ? »

Moi
« Visiblement. J'ai pas voulu en savoir plus, donc je me suis barré. J'étais triste, mais surtout en colère. Comment il a pu me prendre autant pour un con ? Après toutes ces années ? C'est grave. Je peux pas accepter. »

Antoine
« Calme-toi ! Tu dois avoir une discussion avec eux. Ou avec lui, avant. Il peut y avoir de bonnes raisons, tu n'en sais rien. »

Dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant