Chapitre 40

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Moi
"Niquel, merci Alex."

J'éteins ma cigarette, il ne semble pas comprendre car je ne crois pas qu'il ait vu Antoine. Je rentre et vois Antoine se rhabiller, prêt à quitter la maison. 

Antoine
"Je suis vraiment désolé, j'ai un truc urgent à régler, merci beaucoup pour l'invitation ! C'était un super moment."

Il parle vite et maladroitement. Tout le monde le regarde étrangement, mais personne n'ose s'interposer. 

Moi
"Tu m'en avais pas parlé ?"

Antoine (chuchotant froidement)
"Visiblement, on ne se dit pas tout entre nous."

Moi

"Tu veux pas me parler de ton truc urgent 5 minutes avant d'y aller ?"

Antoine

"Je t'expliquerai probablement demain, t'inquiètes."

Il va pour s'en aller, je le suis. On se retrouve devant la maison, sous la neige. 

Antoine
"C'est bon, laisse moi Marco. Tu joues avec moi depuis le début en faite ?"

Moi
"Antoine, t'as entendu un fragment de la conversation ! Tu ne sais même pas .."

Antoine (m'interrompant)
"Non, j'étais là depuis plus longtemps que tu ne le penses. Quand je vous ai vu partir, et vu ta réaction après quelques coupes de vin, j'avais peur que tu ne puisses faire n'importe quoi, mais je ne voulais pas m'imposer. Et comme le sujet avait l'air intéressant, j'ai pas voulu interrompre. J'ai bien fait visiblement."

Moi
"Non tu ne comprends pas Antoine."

Antoine
"Bien sûr que je comprends ! Tu l'aimes encore, c'est bien ça ?"

Je ne réponds pas. Non, je ne l'aime plus, mais je ne saurais pas justifier ça.

Antoine (les larmes aux yeux)
"Donc c'est ça. Je suis un gros con d'y avoir cru."

Il s'éloigne. 

Moi
"Antoine attends, je t'en supplie..."

Antoine
"Tu me supplies ? Tu veux encore me faire du mal ? Tu veux me garder pour quelles raisons exactement, parce que ton meilleur pote t'as doublé et que tu n'es plus dans la course ? Jamais plus je ne serai ton jouet. Je récupère mes affaires demain."

Moi
"Antoine non... Je t'aime. C'est toi que j'aime. Personne d'autre."

Antoine

"C'est pour ça que t'es incapable de me le dire ? Que tu ne sais même pas me dire que tu n'aimes plus ton ex ? Arrête Marco. Arrête. Vaut mieux stopper ici, personne ne sera plus jamais déçu dans cette relation au moins."

Moi
"Mais non, je ne veux pas... Je ne l'aime plus, tu ne comprends pas putain."

Antoine
"Non, je ne comprends pas."

Et il s'en va. 

Antoine
"Ne me suis pas. Laisse moi."

Je fais tout ce que je peux pour retenir mes larmes, mais quelques-unes s'échappent. Je ne sais plus quoi faire. Je m'allume une cigarette le temps de ravaler mes pleurs, de ne pas avoir les yeux trop gonflés en rentrant. 

Je reviens alors au salon, je prétexte qu'Antoine a été prévenu tardivement de tests sportifs demain. 

Olivier

"Ils n'ont jamais de repos ou quoi ?"

Moi
"Si, si, mais c'est exceptionnel. La coupe du monde arrive à grands pas."

Olivier
"Ouais enfin, c'est Noël quand même !"

Je ne relève pas et continue de jouer le mec heureux. Alex m'envoie un message "T'es sûr que ça va ?", je lui réponds par un sale regard. 

Les cadeaux se distribuent, Alex est super heureux, je lui dis de remercier également Antoine au passage, tout le monde est content, et la soirée se termine assez tardivement. Il y a pas mal de neige, Alex ne veut pas rentrer en voiture alors qu'il devait me ramener. De tout façon, les routes ont l'air impraticable. Je pars dans mon ancienne chambre, seul ... 

Le sommeil ne me vient pas. J'essaie d'appeler Antoine, mais il ne me répond pas. Je sais qu'il ne dort pas, il n'a pas activé son mode sommeil. Je l'appelle 5, 10, 20 fois. Je reçois simplement un message "Arrête". Rien d'autre. Je lui écris un dernier message. Bien plus long que ce que je pensais ...

"Antoine, je ne sais pas par où commencer. Je sais que notre aventure n'a jamais été simple. J'ai en tête tous ces moments, depuis le début, ceux que tu préférerais oublier, et ceux que j'aimerais oublier. Mais ceux qui font que notre histoire est si unique. Je suis amoureux de toi Antoine. J'aime ces moments  avec toi, te sentir près de moi, je t'aime. Je veux juste continuer avec toi à mes côtés. J'ai besoin de toi, je ne peux pas m'imaginer sans toi à l'heure actuelle. Pourtant je ne le savais pas encore. Je ne me suis jamais attaché à quelqu'un en si peu de temps. Cela ne fait qu'un mois, et pourtant, j'ai l'impression que tu fais parti de ma vie depuis des années. J'ai été maladroit, comme je l'ai toujours été avec toi, mais c'est toi que j'aime. J'ai du mal à t'exprimer tout ça, en face, j'ai du mal à montrer tout ça. Mais je te jure que je ne peux pas te perdre, pas maintenant. Ne me laisse pas, s'il-te-plaît."

Je verrouille mon téléphone et sanglote aussi silencieusement que possible. J'entends que ça toque, c'est Alex. "Raconte moi tout." me dit-il. Je m'effondre, dans ses bras. Il me console, je me revois au lycée avec ma première histoire d'amour, quand il me réconfortait ici-même. 

Alex
"Il va revenir, j'en suis sûr. Mais t'as pas géré."

Moi"Putain je sais... Mais je sais plus quoi faire..."

Alex
"Laisse lui un peu de temps. Profite de quand il viendra chercher ses affaires."

Mon téléphone vibre, Antoine m'a répondu

"Marco, c'est peut-être plus compliqué que ce que l'on pense toi et moi. On est probablement dépassés par tout ça. En un mois regarde déjà tous les soucis par lesquels on est passés, c'est pas une vie heureuse, tu le sais autant que moi. Je pense qu'il vaut mieux arrêter là... Je suis désolé. "

Je lâche mon téléphone et m'écroule. Alex reste pour me consoler, mais je le vire. Je veux être seul. 

Dans tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant