Je suis perdu. Il m'aime. Je lui ai manqué. Ces mots résonnent encore et encore. Ces mots étaient intenses, sincères. Il m'a abandonné pendant deux mois, il m'a laissé de côté. Je n'ai pas arrêté de me remettre en question, je sais que je l'aime, pas de doute. Mais est-ce que c'est aussi simple ? Un simple regard, se retrouver dans un ascenseur et on oublie tout ? Je ne sais pas.
En amour, on dit que l'on aime 3 fois. Le premier amour, celui qui donne des papillons dans le ventre et qui nous permet de découvrir ce sentiment puissant. Le mien s'est passé lors de mes études pour devenir coach sportif. C'était beau, sincère, mais finalement, ça n'a pas marché. Chacun était à des étapes différentes de sa propre vie, et malgré un amour infini, les embrouilles et les disputes inutiles ont eu raison de notre couple. J'en garderai toujours un merveilleux souvenir.
Ensuite, il y a eu Elise. On dit que le second amour est souvent trop calculé. On a peur d'aimer à nouveau, et au final on essaie de faire confiance. Je lui ai fait confiance, et elle ne m'a pas brisé. Je dirai même que c'est plutôt l'inverse. Pourtant, je suis passé à autre chose du jour au lendemain. Je dois avouer qu'il y a eu tellement d'évènements en si peu de temps que je n'ai pas pu y penser. Mais pourquoi est-ce que je prends aussi mal sa relation avec Alex ?
Et puis, il y a eu Antoine. Le troisième amour, c'est le plus pur et le plus sincère. Celui où tout se passe comme on aimerait. Celui assez mature, où l'on sait ce que l'on veut et que l'on n'acceptera pas autre chose. Pourtant, mon troisième amour ressemble à la théorie du premier, voir du second. Je connais ce sentiment puissant, je sais ce qu'il signifie, je pourrais crier sur tous les toits que je suis amoureux d'Antoine. Mais rien ne va. Rien ne ressemble à mes idéaux. Il m'a levé la main dessus, il est impulsif, il sait m'ignorer lorsqu'il est en colère alors que je veux de la communication. Il est tout l'inverse de ce que j'aimerai chez un partenaire. Et pourtant je ne peux pas l'oublier, ni même essayer de passer à autre chose.
Croyez moi que j'ai essayé, Alex m'a accompagné dans diverses soirées, j'ai rencontré quelques personnes, mais je les bloquais du jour au lendemain, j'avais ce sentiment de culpabilité, de tristesse, de peur. Je n'ai rien pu faire pendant ces deux mois.
Ce contact, ces baisers, tout semblait irréel. Ca m'a fait un bien fou, j'aurais aimé que ça ne s'arrête jamais. Et pourtant, ces mots, ces stupides paroles, je n'ai pas pu les supporter. Tout est remonté, ma tête s'est enflammée, mes pensées n'ont pas su s'arrêter. Est-ce que je le regrette déjà ? Je ne sais pas.
Je suis donc là, assis contre ce mur où tout aurait pu recommencer. Une larme coule. Une deuxième, et puis finalement, je m'effondre silencieusement. Ma respiration commence à s'emballer. J'essaie de me calmer tout seul en regardant un point entre mes chaussures. Je suffoque, sans faire de bruit. Antoine ouvre ma porte, se retourne.
Antoine
"Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire de mal..."Il semble hésitant. Sa voix tremblait légèrement, je l'entends se râcler la gorge. Il attend une réponse, mais je ne peux la lui donner. Je commence légèrement à manquer d'air, j'essaie de me lever pour me rafraîchir le visage et essayer de déclencher quelque chose pour arrêter cette crise. Je fais un pas hésitant, un deuxième, je vois Antoine m'attendre devant la porte, pensant que j'allais venir dans ses bras sûrement. Je vais dans ma salle de bain, heureusement qu'il n'y a que quelques pas. Je glisse sur le tapis de douche, je me rattrape à ma baignoire et fais assez de bruit pour qu'Antoine débarque.
Antoine
"Je vais t'aider, attends."J'essaie de le repousser. Je n'ai pas eu besoin de lui pendant deux mois, je n'en ai pas besoin maintenant. Il n'abandonne pas.
Antoine
"Assieds toi, tu risque de te faire mal. Je partirai de ta chambre après ça, si c'est ce que tu veux."Je hoche la tête pour accepter. Il me prend un gant d'eau froide et le pose sur mon front. Il m'attrape délicatement la main, me caresse la joue avec sa deuxième, et il me répète ces paroles "Tout va bien." "Tu n'es pas seul." "Respire, et concentre toi sur ce que je te dis.". Il connait mes crises, il sait les gérer. Mais cette fois-ci, ça ne suffit pas. Les minutes passent, les larmes ne s'arrêtent plus, ma poitrine n'arrive pas à retrouver un cycle normal. Il me demande s'il doit aller chercher de l'aide, je refuse. Mon anxiété, mes crises de larmes, c'est l'un de mes plus gros secrets. Je n'en ai pas honte, je suis humain et je les assume lorsqu'elles arrivent. Mais je n'ai pas envie que ma sphère professionnelle soit au courant. Je préfère gérer ces choses là seul. J'y ai été habitué depuis le lycée, depuis la mort de mes parents, le harcèlement que j'ai subi, j'ai survécu et je survivrai.
Antoine commence à paniquer, je le sens. Il essaie de le cacher et se montre rassurant dans ses paroles et ses mouvements, mais je le connais. Je vois soudainement une petite étincelle dans ses yeux.
Antoine
"Tu me fais confiance ?"Je suis intrigué, mais je ne me pose aucune question. Je hoche à nouveau la tête pour acquiescer et souffle un léger "Oui". Oui Antoine, je te fais confiance. Même si tu ne le mérites pas.
Il me porte dans ses bras jusqu'à mon lit. Il m'y installe, me demande d'enlever mes vêtements tout en m'aidant gentiment. Intimidé suite à ce qui venait de se passer, il trouve un short dans ma valise et m'aide à l'enfiler. Il crée une montagne de coussins, s'y allonge, et me demande de le rejoindre. Je suis épuisé, je ne réfléchis pas et m'installe entre ses jambes. Il m'enlace, pose une main sur mon torse et positionne sa tête proche de mon cou en respirant. Je ferme les yeux, mais ma respiration ne veut pas se calmer. Ses paroles ne fonctionnent plus, est-ce que je lui fais vraiment confiance ? Est-ce que je le crois lorsqu'il me dit toutes ces paroles ?
Il me prend délicatement la tête et la tourne contre son torse, mon oreille contre sa poitrine.
Antoine
"Suis mon rythme. Pose toi dessus, essaie de le reproduire. Je ne partirai pas tant que tu ne seras pas calmé, je ne t'abandonne pas."Ses paroles sont à la fois rassurante, mais à la fois me rappellent ces deux mois. J'arrête de l'écouter, je ferme simplement les yeux à nouveau et pose ma main sur sa cuisse. Je la sers aussi fort que je peux, j'essaie de lui transmettre cette souffrance, et cela me soulage étrangement. Je l'entends encore parler, mais mon cerveau ne distingue pas ses mots. Je me fixe sur chaque sensation, mon corps de décrispe, je me sens léger à nouveau. Ma respiration ralentit légèrement, je commence à reprendre le contrôle. Antoine le sent, il me fait des papouilles sur l'avant-bras.
Une demi-heure plus tard
Ma respiration s'est calmée, mon rythme cardiaque aussi. Je suis toujours dans ses bras, la main sur sa cuisse. Il y a un silence lourd, mais réconfortant. Soudain, il se redresse.
Antoine
"Je vais y aller."

VOUS LISEZ
Dans tes yeux
FanfictionDepuis sa plus tendre enfance, Marco est passionné par le football. Préparateur physique, il postule pour ce rôle chez les Bleus à l'approche de la coupe du monde afin de vivre ce rêve. Entre relations difficiles, coups bas, et bien d'autres surpris...