Twilight: Sublimation

Chapitre 26 : Evasion

Lorsque j'ouvris les yeux, je retrouvai la lumière fade des chambres du Forks Community Hospital. J'étais revenu à la case départ, c'était comme si tout ça n'avait servi à rien.

Ma mère était là, avec mon père. Tous deux se tinrent à mon chevet, comme s' il n'y avait rien de plus important à faire.

Une rage intense me broyait de l'intérieur, mais je me devais de la contenir.

Le médecin qui vint quelques minutes plus tard, m'indiqua que c'était un passant qui me trouva dans le fossé.

- Je ne sais pas ce qui t'a pris, commenta ma mère.

Ils ne voulurent plus me laisser sans surveillance. Mon père resta avec moi la première nuit.

Moi, je contemplais le plafond de polystyrène, effrité par endroit, le tout tenant d'une façon qui pour moi relevait du miracle.

J'avais failli à ma mission. Aucun des Quileutes n'était venu me voir à l'hôpital aujourd'hui. Mon côté pessimiste me disait que Lily le Corbeau avait trouvé leur camp, et qu'il n'en restait plus rien désormais. Mais mon côté réaliste me disait que les Quileutes devaient être sur leurs gardes et que s'en prendre à eux ne serait pas une tâche des plus faciles pour elle.

Je ne fus pas d'humeur à faire la conversation avec mon père ce soir-là. Allant dans la salle de bain, je me surpris à rester pendant un moment devant le petit miroir.

J'avais terriblement maigri. Les semaines passées à jouer à la chasse aux sorcières m'étaient tellement montées à la tête que je m'étais passé moi-même au second plan.

Mon teint était devenu blafard. Mes iris étaient entourés d'un cercle à peine brun qui ne se remarquait qu'avec un peu d'attention.

Que s'était-il passé depuis cette après-midi où j'ai rencontré Jacob et que tout s'annonçait comme une série pour adolescent à maintenant ? À l'article de la mort, poursuivit par une femme qui tue des enfants mais allié à des loups-garous.

Une larme coula le long de ma joue, marquant ma peau de rouge. Furieux de l'avoir laissée s'échapper, je l'essuyai aussitôt.

Reprenant mes esprits, je quittai la salle de bain pour retrouver mon lit lorsque je tombai sur Jacob planté au milieu de la pièce.

Les bras croisés, le regard grave, il ramena ses yeux du lit vers moi lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir.

Le voir était la chose dont j'avais le plus besoin, et ça je ne m'en rendis compte que lorsque je le vis.

L'imposant Quileutes se dirigea vers moi et s'engouffra dans le creux de ses bras musclés. Son souffle s'écrasant contre ma nuque. Mon père dormant juste à côté, je chuchotai :

- Jake. Tu... tu m'écrases.

- Oh excuse-moi, répondit-il en desserrant.

- Tu m'as tellement manqué.

- Ça ne fait que deux jours, tempéra-t-il.

- Deux jours de trop.

- Qu'est-ce qui t'a pris ? Dit-il en se détachant. Te lancer sur une route comme ça, dans ton état. C'est un miracle que quelqu'un t'ait retrouvé.

- Je... je me disais que l'un d'entre vous finirait par le faire.

Sa main massa mon épaule, le regard doux.

- Je m'en veux de ne pas avoir été là.

Je secouai la tête.

- C'est passé. Il faut qu'on rejoigne les autres.