Chapitre 2: Élève n°359

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Je me rendis compte que je m'étais endormi lorsque ma mère vint me chercher pour manger. Après le dîner je ne fis pas de vieux os et retournai dans mon lit faire le plein de force pour ma rentrée le lendemain.

Je me réveillai aux alentours de sept-heure du matin, me dirigeai vers la salle de bain et examinai mon visage dans le miroir.

Les yeux encore gonflés et les cheveux tout ébouriffés, je passai sous la douche. La bouche pâteuse, je me gargarisai avec l'eau qui sortait de la douchette.

Lorsque je sortis, je me retrouvai cerné par la vapeur. Utilisant l'un des pans de ma serviette pour essuyer le miroir qui se retrouvait tout embué, je constatai que la décoloration que je m'étais fait il y a de ça quelques semaines déjà, commençait à rendre sa place à mon brun naturel.

Je me rappelai le coiffeur qui maudissait mes cheveux d'être aussi bouclé.

Lorsque je fus retourné au lycée, les gens eurent eu du mal à me reconnaître. Le fait que mes sourcils gardèrent leur couleur naturelle me trahit.

Je n'avais pas le physique d'un mannequin. Je haïssais mes taches de rousseur qui s'éparsaient sur tout mon visage. Là où d'autres détestaient leur nez ou bien leur regard, mes tâches de rousseurs représentaient ce que je réprouvai le plus chez moi.

On m'a relaté que l'on trouvât l'iris de mes yeux plus grand que la normale, ou bien que j'eusse de grands yeux en forme d'amande. Lisa me raconta même que mon regard était accrocheur, que l'on avait du mal à s'en défaire une fois fixé. Cela me fit paradoxalement penser à l'échange de regards que j'eus avec le beau brun.

Voilà, ce fut tout. Depuis ce qu'il s'était passé à Seattle, cette fameuse nuit, je n'osai regarder le reste de mon corps. Je m'emmitouflai automatiquement dans ma serviette lorsque je quittai la cabine de douche.

Je me vêtis et descendis dans la cuisine manger un bout avant de partir pour le lycée. Ma mère, qui s'était réveillée entre temps, me souhaita la bonne journée. Je récupérai mon vélo sur le côté de la maison en l'enfourchai, partant en direction de Spartan Avenue.

Lorsque j'aperçus Forks High, je vis plusieurs véhicules de loin. Le contraste entre Seattle et Forks se remarquait encore plus : les véhicules se voulant moins tape-à-l'œil. Tandis qu'à Seattle, il n'était pas impossible de croiser une Porsche ou bien une BMW haute gamme, ici les voitures se voulaient plus anciennes et plus modestes, ce qui ne fut pas pour me déplaire.

Alors que toutes se garaient sur le parking du lycée, je sécurisai mon vélo contre une barrière prévue à cet effet. Je vis les groupes d'amis se réunir et se prendre dans les bras les uns des autres.

Gêné par cette manifestation affective excessive, je me décidai de trouver l'accueil. La trouvant en remontant un petit chemin pavé bordé de haies sombres, je poussai la porte à double battants et pénétrai dans le bureau qui, à ma grande surprise, fut étonnement bien éclairé.

Nous étions loin de la formalité et du sérieux que l'accueil du lycée de Seattle abordait. Ce lieu se voulait plus chaleureux et plus vivant.

Il y avait une salle d'attente où certains élèves attendaient déjà sur des chaises capitonnées de rouge. Une moquette orange dont l'état commençait à se dégrader habillait le sol.

Une pendule au cliquetis bruyant trônait contre un mur non loin de là, sur lequel étaient fièrement entreposés trophées et médailles qui, je le devins, illustrait les exploits des équipes sportives locales.

- Bonjour, je peux faire quelque chose pour toi ?

Une dame à la crinière rouge se tenant derrière un desk m'interpellait alors.

Twilight: SublimationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant