Chapitre 19: Légendes

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Jacob se tenait dans l'embrasure de la porte. Son regard contenait de la méfiance. Face au miroir, j'inspectai la marque que la femme au corbeau m'eut laissé. La douleur était moindre, comme une brûlure presque rétablie, mais le comportement de Jacob vis-à-vis de moi m'inquiétai.

- Tu comptes rester éloigné de moi encore longtemps ?

Ses yeux quittèrent ma brûlure pour s'accrocher aux miens.

- Ça n'a rien contre toi.

Il n'avait pas dormi la nuit dernière. Il était resté près de chez-moi, rôdant au cas où la femme au corbeau ne décide de se montrer.

- Comment tu te sens ? Lui demandai-je

- Ça ira mieux quand j'aurai arraché sa tête de son cou.

Ayant remarqué l'aversion de Jacob envers ma nouvelle blessure, je portai des pulls aux manches longues pour pouvoir m'approcher de lui. Ainsi, je tirai ma manche jusque mon poignet et m'avançai vers lui.

- Si ça se trouve, elle ne me trouvera jamais.

- Le risque n'est pas négligeable.

Son regard était froid, ses pommettes remontèrent, plissant ses yeux en deux petites fentes.

- Ça n'aide pas à arranger les choses.

- De quoi ?

- Ça. Déjà que certains des membres de ton clan se mettent à douter de moi désormais, il est logique que pour toi aussi ce soit le cas.

Jacob baissa le regard, n'articulant aucune réponse.

- Ça aurait été plus simple si tu t'étais imprégné de moi.

Le regard de Jacob remonta alors, un regard déboussolé.

- Ça n'a rien à voir.

- Si tu le dis.

- Arrête ça ! Je-

Jacob se figea, roula des yeux puis partit.

Je restai là un instant, seul avec mes pensées, seul tout court. Je ne m'étais jamais senti aussi seul. Une sorte d'être surnaturel s'en était pris à moi, j'apprenais que le garçon qui me plaisait est un loup-garou et s'éloigne de moi, et tout ça sans que mes parents ne soient au courant de rien, rendant ainsi impossible toute discussion.

Je sortis. La maison de Sam se trouvait en haut d'une sorte de colline en bas de laquelle un feu de camp avait été installé. J'aperçus de l'animation autour des langues de feu dansantes sous l'obscurité du ciel nocturne. Seth remarqua que j'approchai et vint à ma rencontre.

- Hey, Cameron !

- Salut, Seth.

- Comment tu te sens ?

- J'ai connu mieux.

Son regard descendit vers mon avant-bras droit dont la manche cachait la marque.

- Ça te fait toujours mal ?

- Moins, mais ça me gêne un peu.

- Tu me laisses regarder ? Dit-il en lançant ses mains pour attraper mon avant-bras.

J'eus un mouvement de recul.

- Je ne préfère pas.

Seth revint à sa position initiale, prenant une mine calme.

Twilight: SublimationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant